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weihnachtsmann
1 146 abonnés
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4,5
Publiée le 3 mai 2017
Dès les premières notes, on a l'impression d'être chez Ozu. Le thème de la nostalgie y est superbement évoqué. Le passé qui se reforme à travers les images qui reviennent au personnage. Que c'est beau quand le vieil homme rentre dans la maison au moment où le repas va être servi et qu'il voit véritablement tout sa vie antérieure renaître..... Les images sont magnifiques et le simple regard ou le sourire sont évocateurs d'un monde dont il ne reste que des regrets. On ne peut nier comme il le dit lui-même que tout ça ne peut apporter que "vide et tristesse", mais je suis persuadé qu'ils peuvent également représenter une source de jouvence certes temporaire mais ô combien salutaire pour l'esprit et le bonheur fugace qu'il procure devient pierre angulaire d'une vie encore meilleure.
Classique des classiques, touné la même année que "Le Septième Sceau", drame psycho-analytique pourrait-on dire presque, "Les Fraises Sauvages" est un des premiers témoignages de Bergman atteignant la maturité. Son style se fait plus personnel, la réalité et le rêve s'entremelent de plus en plus jusqu'à devenir inextricable. Vous l'aurez compris, voici un bijou.
L’examen de conscience d’un vieux médecin hanté par sa disparition et sur le point de recevoir les honneurs pour sa carrière. Le cinéma de Bergman est souvent sous influence explicite ou plus occulté de la psychanalyse. « Les fraises sauvages » est dans cette veine, il y est question de complexes et de violences familiales refoulés ou feutrés, de réminiscences, d’onirisme plus ou moins théâtrale, de personnages en correspondances et identifications trans-générationnelles. C’est une des œuvres du réalisateur ou l’inspiration psychanalytique est la plus féconde et la mieux maîtrisée. L’émotion est là, sans pathos, et le film se clôt sur une vision d’apaisement. Très beau.
Bergman n'a pas qu'un talent technique, il a le talent de la clarté, même quand elle passe par le scénario. Quoique je n'aie pas personnellement trouvé que Le Septième Sceau cassait des briques, je dois reconnaître que le produit de son imagination est toujours incroyablement explicite, même filtré par le prisme de la créativité. Si certains créateurs ne peuvent pas créer sans faire déferler le résultat à la manière tumultueuse d'un torrent, Bergman est un fabriquant de ruisseaux tranquilles d'où naissent des réussites océaniques.
Les Fraises sauvages associe les rêves aux souvenirs, le plaisir de se connaître à la crainte de se méconnaître, le tout plongé dans le bain d'un road movie nordique somme toute bien agréable, même si l'on y perd la notion du temps. Les acteurs sont fantastiquement vivants, ce qui nous fait remettre en question l'utilité d'avoir une culture du cinéma comme en France ou aux États-Unis quand un seul homme peut la créer de toute pièce et en faire quelque chose d'aussi grandiose. Victor Sjöström n'a pas une carrière d'acteur aussi grande que de réalisateur, et c'est à se demander si on ne doit pas le regretter... au même titre que le reste du casting. La fin de cette œuvre ne pouvait être que trop violente et c'est parfait qu'elle se fasse dans la suggestion.
Bergman a beaucoup de choses à dire, mais il n'a pas son pareil pour les agencer avec sang-froid. Alors il peut se permettre de nous parler d'égoïsme, de vieillesse, de mort, et de faire un film qui soit agréable sans culpabiliser le spectateur. Je finirai avec un mot sur sa maîtrise de la lumière, qui m'a fait m'exclamer plus d'une fois.
Ingmar Bergman signe ici l'un de ses films les plus ouvertement nostalgiques. Durant le voyage qui le conduit à une cérémonie couronnant sa carrière de scientifique, Isak Borg se remémore certains passages de sa vie, le plus souvent douloureux, et rencontre diverses personnes qui l'amèneront à réfléchir sur son existence et finalement à se réconcilier avec lui-même. Dans «Les Fraises Sauvages», la première chose qui nous marque est l'interprétation bouleversante d'humanité de Victor Sjöstrom. Tour à tour enjoué ou pathétique, drôle ou pensif, il remplit tout le film de son charisme vieillissant. Bien sûr les autres acteurs, des habitués de Bergman, sont loin d'être en reste. Mais la figure du professeur est particulièrement intéressante, dans sa façon de se remémorer des instants de sa vie, de réagir face aux autres, sa famille comme de parfaits inconnus, d'ouvrir les yeux sur sa condition et de vouloir enfin changer... «Les Fraises Sauvages» est une fois de plus l'occasion pour Ingmar Bergman de réfléchir sur ses inquiétudes face à la mort, la famille et ses responsabilités, la jeunesse, la mémoire, la solitude... Ainsi il utilise à la fois l'introspection et le rêve, le subconscient donc, pour analyser les échecs et les réussites de son héros. Cet anti-héros presque, que tout le monde juge froid et distant, alors qu'il nous apparaît de plus en plus affectueux et bienveillant, transformé par ce voyage "initiatique", lui qui arrive pourtant au terme de son existence. Un long métrage chaleureux et tendre, parfait point de départ pour découvrir l'oeuvre du suédois. Encore un Bergman à ne pas manquer! [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Ingmar Bergman signe un road-movie contant le trajet d'un vieux médecin allant chercher une récompense. Si les rencontres ne sont pas des plus passionnantes, le récit est ponctué de séquences oniriques formidables illustrant à merveille les doutes du personnage sur la façon dont il a mené sa vie.
C'est dans ce genre de film que je préfère le cinéma de Bergman je pense en fait. C'est avec Une leçon d'amour que j'avais découvert le réalisateur suédois et depuis je n'avais jamais retrouvé cette légèreté. Je pense que malgré leur qualité, les autres films que j'ai vu de lui parlant de l'homme, de sa condition etc. sont bien trop lourds. Ca manque cruellement d'air. C'est avec un traitement plus simple que je le trouve au final bien plus touchant. Car tout d'un coup il y a un charme qui se dégage de son film. Pourtant, j'ai eu peur au début avec le rêve du mec. Car l'histoire du mec qui sort du cercueil et lui tend la main, dans le genre je voudrais un symbole bien lourdingue pour commencer mon film, c'était pas mal. D'ailleurs de façon générale les scènes de rêves ne sont pas du tout mes préférées dans Les fraises sauvages. Mais passons. Bref, il y a quelque chose qui se dégage des fraises sauvages, on s'attache à ce personnage, la relation qu'il entretient avec le personnage de Bibie Anderson est cool. Et puis c'est un film sur le temps qui passe, sur ce qui s'est passé ou au contraire ce qui ne s'est pas passé, ce que la vie aurait pu être et ce qu'elle n'a pas été.
Entre drame poignant et film sur l'introspection d'un homme en fin de vie, un film qui hésite et ne trouvera jamais son point d'orgue tant le happy end se ressent comme necessaire!
Un très beau film (normal c'est du Bergman) sur l'introspection d'un vieil homme froid et égoïste. Malgré sa lenteur, ce film reste captivant car la réalisation est innovante et on est bercé entre la réalité et l'imaginaire.
C’est l’histoire d’un professeur de médecine, joué par Victor Sjöström (78 ans), grand réalisateur du cinéma muet suédois, qui rejoint en voiture, en compagnie de sa belle-fille (Ingrid Thulin, 28 ans) la ville de Lund, à l’extrême sud de la Suède, où il doit recevoir une distinction honorifique. Le film est entrecoupé de 2 rêves (dont l’un annonce sa mort) et de ses souvenirs d’enfance (où il partageait des fraises sauvages avec sa cousine). N’en déplaise aux admirateurs de Bergman et bien que le film ait reçu l’Ours d’Or au festival de Berlin en 1958, c’est ennuyeux et assez théâtral ; c’est logique car Bergman a déclaré dans le passé : « pour moi, le cinéma, c’est avant tout du théâtre »). Par contre, la photographie est d’une grande beauté. Point de détail, il y a une scène d’accident de voiture dans le film ; on constate que les automobiles roulaient à gauche à l’époque. Il faut rappeler que la Suède est passée à la circulation à droite (comme ses voisins danois, norvégiens et finlandais) le 3 septembre 1967 à 5 H du matin.
J'ai mis très longtemps à découvrir "Les fraises sauvage"s de Bergman, ayant commencé par ses oeuvres antérieures, "La nuit des Forains", "Monika"," Rêves de femmes" - formidable aussi - et "Jeux d'été", peut-être mon préféré avec "La Source", film puissant. Mais j'aime aussi "A travers le miroir"," Le silence", "Persona" et bien sûr "Fanny et Alexandre". Cependant "Les fraises sauvages" possède une densité inégalée, une nostalgie bouleversante, qui nous le fait toujours revoir avec plaisir. Bergman a un art sans pareil pour décrire le temps qui passe, la vieillesse et la mort approchante, mais aussi les conflits familiaux, la vie, et les relations amoureuses. Peut-être est-ce l'un des films les plus universels de son auteur, celui dans lequel chacun peut y puiser une leçon de vie, une approche sensible des êtres, et un reflet à son propre miroir. De par la justesse du regard qu'il pose doucement sur les êtres, Bergman inspire le respect, et Les fraises sauvages tort le cou aux idées toutes faites et à ses détracteurs qui voudraient l'enfermer dans la case du cinéma d'auteur hermétique et inaccessible. Si l'écriture est le point fort de l'auteur du 7ème sceau, ce film n'en reste pas moins un modèle de mise en scène et de cinéma tout court, chaque plan étant conçu pour faire apparaître à la finalité une sorte de long travelling sur le parcours d'un homme aux confins de sa dernière saison. Profondément lucide, le film nous rappelle qu'une vie ne peut se satisfaire de son déroulement, sans y apporter de compréhension véritable.
On ne dira jamais assez à quel point Bergman a marqué le cinéma mondial, je ne connais pas d'autres cinéastes, à part Tarkovski peut-être, qui est allé si loin dans l'exploration intérieure de l'être humain. Son travail est unique à tous points de vue, et il est bon de le rappeler aussi souvent que possible.
Un surprenant road-movie du génie Bergman dans lequel transparaît ses inquiétudes face au temps qui passe et l'approche de la mort. Sur fond de réminiscence, il distille une atmosphère de nostalgie particulière, qui accompagne le héros incarné par le légendaire Victor Sjöström, figure éternel du cinéma suédois et grand nom du cinéma international qui apporta énormément en tant que réalisateur. Ici dans son dernier rôle, on le voit en quelque sorte faire lui-même face aux démons de Bergman, qui semblent être aussi les siens. A voir sans hésiter.
Les fraises sauvages n'est peut être pas le chef d'oeuvre de Bergman (le film a peut être quelques scènes datées et académiques) mais il reste un grand et beau film émouvant. D'une facture très classique, un schéma narratif qui a le vecteur de beaucoup de films, Les fraises sauvages raconte la trajectoire initiatique qui doit amener le professeur Borg a se préparer à une mort prochaine par l'acceptation d'un style de vie égoîste dont le manque d'écoute envers ses relations lui reviennent à l'esprit par des rêves récurrents et morbides et la résurgence de ses souvenirs d'enfance et de jeune homme. Ingmar Bergman filme Les fraises sauvages à l'aide d'une très belle photographie qui donne à la nature un bel aspect buccolique. Le noir et blanc est très soiigné et la musique discrète à point. Les rêves surréalistes (le mort dans le cercueil d'où suinte un liquide nauséeux, les pendules sans aiguilles), au contenu souvent vu, sont brillament représentés et décryptés selon le modèle freudien. L'humour (voir le rêve où les qualités professionnelles sont remises en cause), les rapports de vieux couple entre le professeur et sa servante ou les personnages qui remplissent la voiture est loin d'être absent. Déjà, Bergman montre ici ses obessions (les personnages décrits sans complaisance, les rapports au sein du couple et dans la famille) d'une façon très personnelle. Il faut saluer les interprétations inoubliables de Victor Sjostrom, Bibi Andersson, drôle et mignonne et de la bombe Ingrid Thullin tous habitées. La version française est belle et personnelle. Un film charnière.
Il est déjà absurde d'en venir à noter Bergman : il est certain que même les plus grands cinéphiles auraient du mal à saisir tout ce qu'il veut dire. Par les émotions, il fait passer beaucoup de son cinéma: atypique, plaisant, mystique, incontournable, les fraises sauvages est un des plus beau film de l'histoire du cinéma sans aucun doute.