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RED JOHN
15 abonnés
49 critiques
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3,5
Publiée le 6 octobre 2024
Will Tenneray (Kirk Douglas) et Abe Cross (Johnny Cash) sont deux légendaires as de la gâchette. N'étant plus aussi jeunes qu'au temps de leurs exploits, ils ont fini par se ranger. Le premier a une épouse aimante (Nora) et un fils, mais son métier dans un saloon le dégoûte et ne lui permet pas d'offrir à sa famille des conditions de vie agréables. Devenu chercheur d'or, le second est encore plus désargenté et arrive dans la ville où vivent les Tenneray. La mort de son cheval l'oblige à y séjourner, or sa réputation l'a précédé et la rumeur d'un duel entre Will Tenneray et lui commence à se répandre...Rumeur d'autant plus absurde que les deux hommes n'ont aucun différend et semblent même plutôt s'apprécier. Mais de fil en aiguille, l'idée macabre fait son chemin...Malgré leur amitié naissante et la forte réprobation de Nora, ils décident de s'affronter en duel publiquement. Puisque de nombreux habitants du coin sont prêts à payer pour assister à la mort d'un homme, le vainqueur empochera tout le pactole...
Réalisé par Lamont Johnson, "A Gunfight" (1971) bénéficie d'un casting haut de gamme et d'une intrigue sortant de la norme _ à contre-courant du western habituel. Dialogues très bien écrits, personnages émouvants et complexes, en proie à une profonde solitude intérieure...Cette histoire bouleversante est également une pertinente réflexion sur le sacrifice individuel et la fascination collective pour la violence et le sang. La lumière brûlante dans lequel baigne le décor et la nature de celui-ci (un paysage semi-désertique, une arène...) donne une impression de tragédie antique. Contrairement à ce que j'ai parfois pu lire, la réalisation est solide et certaines scènes très intenses (celle du duel et la dernière) frappent durablement l'esprit. Ignoré du grand public et de la critique, ce western atypique est peut-être un des plus sous-côtés du cinéma Hollywoodien.
(J'ignore pourquoi cette critique, tout comme plusieurs autres, ne figure pas sur ma page d'accueil)
Commençons par ce qui aurait été mieux, laissé Johnny Cash interpréter la chanson du générique et donner le rôle du gun fighter à un vrai acteur, non pas qu’il démérite mais le film aurait pris une autre dimension avec un Lancaster ou un Holden. Dommage que ce rôle n’échoue dans les bras d’un homme qui ne sait jouer qu’une expression. Les temps changent, le final en est la preuve, sans pour autant dévoiler le dénouement. Reste un western inventif, bien construit, certes, on peut se dire que l’on regarde un bon téléfilm de qualité, mais cela va au-delà, on se laisse prendre dans cette histoire d’homme de l’ouest, vieillissant et se raccrochant à leur légende, usant parfois d’autodérision et pour finir une belle surprise pour une production sans prétention.
« Gunfight » est un western très atypique tourné à une époque (les seventies) où le genre était en perdition. Fini les indiens, déjà presque tous exterminés, ne reste plus que deux repris de justice qui vont s’affronter dans un duel inéluctable. L’âge venant, l’un s’est rangé, l’autre continue son chemin sans but précis. C’est le sort tragique des héros de l’Ouest finissant que nous conte Lamont Johnson. Leurs réputations précèdent les rois de la gâchette qui savent tous qu’un jour ou l’autre ils seront défiés et tués par un plus rapide qu’eux. Mais la populace attend leur affrontement et même s’ils n’en n’ont plus très envie, ils seront obligés de donner sa pitance à leur public qui n'a pas renoncé à ses jeux du cirque comme autrefois les romains courraient voir les gladiateurs se faire dévorer dans l'arène. Les deux adversaires devenus complices vont donc organiser les choses pour qu’elles soient au moins lucratives pour celui qui restera en vie : “Le peuple veut du sang! Et bien qu’il paie!”comme le dit Kirk Douglas. Western crépusculaire, interprété par deux grandes stars dont une Johnny Cash sort pour l’occasion de son domaine de prédilection, qui démontre en une heure et demi l’absurdité de toute cette mythologie que les Yankees ont tenté de construire sur le dos des Indiens