Avis : Une affaire de femmes - Page 4

Interpretation magistrale d'Isabelle Huppert dans un personnage totalement antipathique, une idiote qui pratiquent des avortements par intérêt, et non pas comme on pourrait le penser par solidarité féminine, qui traite son mari comme un chien, et ne pensent qu'à s'étourdir avec un collabo. Comme on est pendant le régime de Vichy qui prone les valeurs familiales et la morale, elle va payer le prix de ses actes. Film lent et sombre mais beau portrait d'une femme enfant totalement amorale (et non immorale)

Voici l'histoire tragique de la dernière femme à avoir été exécuté en France. Cette femme était faiseuse d'anges, entendez par là qu'elle pratiquait des avortements. Dans un climat de guerre où de nombreux hommes étaient prisonniers, le taux de fécondité en France étant si bas que les autorités ne tolérèrent pas ce genre de pratique.
Le jugement fut sévère quand on pense qu'aujourd'hui l'avortement est pratiqué légalement et qu'il y a seulement 65 ans une femme fut guillotinée pour l'avoir pratiqué sur une vingtaine de femmes.
Un film bouleversant pour un public averti.

Film poignant vrai... Que dire... Un mélange de nombreuses emotions... Les acteurs sont justes parfaits... Je recommande... Un des rares films qui retrace la vie des français sous l'occupation sans qu'on parle systématiquement de la résistance..

toujours un réel bonheur dès qu'apparait i huppert, avec un rôle qui lui cole à la peau. Film froid, insicif, sans artifice, du Chabrol qui touche juste.

Ah voici une bon Chabrol que je viens de visionner grâce à Arte (une fois de plus, merci Arte !).
Il me rappelle un autre Chabrol que j'adore "La cérémonie", car il est également basé sur une histoire vraie et également avec la sublime Isabelle Huppert.
Il s'agit donc de la vie de Marie-Louise Giraud , femme seule élevant ses deux enfants, dont le mari (joué par François Cluzet) est au STO. On est donc sous l'occupation, dans la France de Vichy. Le contexte historique est évoqué par petites touches : amant collabo, nazis organisant le jeu du massacre de l'oie, résistants abattus etc.

Les décors sont volontairement dépouillés pour monter une certaine pauvreté.
Dans ce contexte, Marie qui rêve d'être chanteuse, accepte mal sa condition. Une occasion va se présenter à elle par hasard : elle a la possibilité d'arrondir ses fins de mois en réalisant des avortements clandestins. D'abord sensible à la cause des femmes désemparées, notamment sa voisine, elle organise l'activité et s'enrichit peu à peu. De plus, elle héberge une amie pour ses activités de prostituée, contre un peu d'argent. Elle peut ainsi gâter ses enfants et prendre des cours de chant.
Mais le mari jaloux et trompé ne l'entend pas de cette oreille.
Hélas l'affaire se termine mal car le gouvernement de Vichy avait pour but de faire conserver à ses administrés "une bonne moralité", insensible aux problèmes qui touchaient les femmes.

Les acteurs : Isabelle Huppert, François Cluzet, Marie Trintignant, Dominique Blanc jouent tous très juste, preuve qu'ils sont très bien dirigés.
On entre dans la psychologie des personnages de façon très intime. J'ai lu dans certaines critiques que le personnage fait penser à celui d'Emma Bovary et je suis assez d'accord avec cette remarque : le destin d'une femme ordinaire qui devient singulier, destins que Chabrol sait si bien filmer.

Film insupportable et sordide de Charbrol. La morale n’est pas claire. Chabrol prend tantôt la défense d’une femme exécrable et la fait passer pour victime ; tantôt il l’accuse et la rend encore plus détestable. Ce qui crée dans ce film des sentiments et des comportements complètement irréalistes. Personne n’est crédible dans cette affaire. Et pourquoi Cluzet ne se sauve-t-il pas tout de suite ? Ça aurait évité un mauvais film.