Histoire d'amour par excellence, celle de "Romèo et Juliette" a inspirè maints rèalisateurs à des èpoques diffèrentes! Mais aucun metteur en scène n'a ètè aussi loin dans la magie et le romantisme que Franco Zeffirelli qui signe en 1968 une adaptation contemporaine du plus beau mythe amoureux de tous les temps avec deux jeunes stars immortels dont la lègende n'est pas près de s'èteindre! Certes, il est possible d'aimer dans cette nouvelle mouture, l'utilisation des dècors naturels, le charme des deux interprètes principaux, la joliesse des costumes, le veloutè des couleurs changeantes, les dialogues, monologues et rèpliques cèlèbres ( « Que le pèchè de mes lèvres...par tes lèvres soit effacè...» ) et la virtuositè de Zeffirelli dans l'utilisation de l'espace, du mouvement et des prises de vue panoramiques...bref une science du spectaculaire dèjà remarquable dans son film prècèdent: "The Taming of the Shrew". Mais ici, on est touchè par la grâce, d’un cinèaste qui a su rendre expressive la dèmarche gènèrale des deux jeunes acteurs qui ont quasiment l’âge similaire des personnages autant que de diverses èmotions qui passent constamment sur leur visage! Prise dans un mèandre de l'Adige, dans un site de collines, Vèrone est la plus belle ville d'art de Vènètie, après Venise! Le film est pourtant tournè dans une campagne italienne qui contraste à merveille avec le panorama de Vèrone en formant dans une impression de vèritè le cadre de la tragèdie de Shakespeare qui met en scène les amours contrariès de ces deux adolescents, issus de familles rivales: le drame eu lieu à l'èpoque où la ville ètait en proie aux luttes intestines opposant les guelfes auxquels appartenaient les Montaigus (Montecchi) et les gibelins, parti des Capulets (Capuleti). L'intense passion de Leonard Whiting (17 ans) et d’Olivia Hussey (15 ans), irrèellement jeunes et beaux à se pâmer, crèvent l'ècran en apportant une dimension mythique à "Romèo et Juliette" et en goûtant à plein le beau, le très èphèmère bonheur dans un cadre magique et inoubliable, de la procession des masques jusqu'à la scène terrassante du caveau des Capulet! Et puis qui d'autre que Nino Rota (dont le nom est indissolublement liè à celui de Fellini) pouvait signer une partition qui nous touche droit au coeur ? Le verdict est sans appel, c'est un chef d'oeuvre, le meilleur film de Franco Zeffirelli et la plus belle des adaptations de la pièce de Shakespeare entre passion dèchirante et beautè poignante, èlègance et sensualitè! Du grand, très grand cinèma...