Derniers Avis sur La Ruée des Vikings

Séparés lors d'une bataille, deux frères vikings grandissent séparément. L'un devient héritier de la couronne viking, l'autre un noble britannique respecté. Evidemment, il s'affronteront à l'âge l'adulte...
Si le cinéma populaire italien s'est vautré dans les années 80, n'arrivant plus à suivre la concurrence américaine pop corn, il fut un temps où le divertissement transalpin n'avait pas grand chose à envier à Hollywood. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder "Gli Invasori".
Un film d'aventures, clairement très inspiré de "The Vikings" de Richard Fleischer, sorti en 1958. Mais même s'il on y retrouve quelques éléments scénaristiques similaires, il n'a rien d'un plagiat sans âme.
Car "Gli Invasori" a sa propre identité. Mario Bava apporte sa touche visuelle, avec notamment quelques décors cauchemardesques, et les éclairages infernaux que le réalisateur affectionne (violet, rouge, bleu...). Cela donne lieu à plusieurs scènes graphiquement très réussies.
Et puis il s'agit d'un divertissement très généreux... et très violent ! Le récit avance à 100 à l'heure, enchaînant diverses batailles et duels sur seulement 1h30. Et n'y allant pas de main morte sur les exécutions (ça commence dès les premières minutes avec une femme et son chérubin empalés par la même lance !). C'est simple, on ne s'ennuie jamais, et l'on ressent le savoir-faire et les moyens mis à l'oeuvre.
Sur le scénario, la thématique des deux frères qui s'ignore est clichée, déjà vue... mais elle a le mérite de fonctionner. Car cela permet de développer deux antagonistes, avec chacun leurs motivations valables et humaines.
Entre deux dialogues un peu plat, et des grosses facilités, le scénario a tout de même intégré un "vrai" méchant (Andrea Checchi), un véritable fourbe abonné au régicide, qui trahit les autres à pratiquement CHACUNE de ses apparitions ! Ca ne vole pas haut question profondeur, mais ça donne un méchant que l'on adore détester.
Du bon cinéma d'aventures, très appréciable.

« Gli invasori » (La ruée des vikings) appartient à la mode éphémère des films de vikings lancée en 1958 par le somptueux « Les Vikings » de Richard Fleischer. Mario Bava, qui a co-écrit le scénario, reprend ses éléments du film de Fleischer, à commencer par les deux frères séparés et ennemis, celui élevé en Grande Bretagne s’appelant d’ailleurs Erik. Le film se termine également par un drakkar en flamme qui s’éloigne… C’est connu lorsuq’il a de la gêne il n’y a pas de plaisir. Ainsi la comparaison entre les deux films est accablante, pour celui de Bava. A commencer par le casting. Les stars américaines laissant la place à des deuxième couteaux : Cameron Mitchell, les soeurs Kessler, Françoise Christophe, voir des ectoplasmes comme George Ardisson. Enfin certains rôles sont mal écrits comme celui de la reine Alice et les traîtres sont caricaturaux. A cela s’ajoute une prise de château fort dont la mise en scène désordonnée fait davantage penser à du Cecil B. de Mille du pauvre, qu’à la lisibilité rigoureuse du film de Fleischer. Heureusement, quelques passages sont réussis : la danse convenue des jolies sœurs Kessler : la bataille navale, les duels, celui entre les prétendants comme celui entre les deux frères, Ellen Kessler face à un araignée mortelle (plutôt film d’horreur, mais assez sexy). Si au total l’ensemble est assez enlevé et se regarde sans déplaisir, le menu servi tient clairement de la cuisine industrielle.

Alors, je pense que pour bien apprécier le film, il ne faut pas avoir vu le mètre étalon du genre, "Les Vikings" de Richard Fleischer car cette série B de Mario Bava joue clairement sur le même terrain, remixant à foison certains passages du chef d’œuvre de Fleischer. Mais le film de Bava recèle aussi une autre péripétie, que l'on retrouvera plus tard au cinéma. Dans le très mauvais "Prince of Persia" de Mike Newell en 2010, la seule séquence que j'avais trouvé fun et inventive, c'était le passage où le héros gravit un mur en s'aidant des flèches de ses camarades. Et bien c'est pompé sur ce film ! Pour le reste, ça s'agite pas mal, Bava préférant par contre montré des morts en gros plan que de faire respirer sa mise en scène avec des plans aériens (sans doute aussi contraint par les faibles moyens), et comme n'importe quel bon bis italien des 60's, c'est violent, rapide, avec un scénario brouillon (Iron qui s'allie avec celui qui a tué son père 20 ans plus tôt !!) et une sacrée charge érotique, soft quand même ici. En définitive, une bonne série B, avec des acteurs qui se donnent, et un grand nombre de suicides de mannequins en mousse à la fin. Fun mais mineur pour moi, malgré des éclairages signés par Bava tout simplement somptueux, avec les néons verts et et rouges bien voyants. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com

En 1958, Richard Fleischer signe le superbe "les Vikings". Le triomphe que connaît ce film ouvre la voie à une mode éphémère : le film de Vikings. Un an après avoir réalisé son chef-d'oeuvre, "le Masque du Démon", Mario Bava aborde le genre où l'on retrouve sa marque de fabrique, les fameux décors d'intérieurs chargés d'éclairages colorés apportant une touche de baroque. Comme dans le film de Fleischer, le scénario est basé sur l'opposition entre deux frères ennemis ignorant leur lien de parenté. Et encore une fois, le film se termine avec comme image finale celle d'un drakkar en train de se consumer.
Le film possède d'efficaces scènes d'action (quoique assez brèves) tels l'affrontement maritime ou encore l'assaut final contre le château et se révèle bien rythmé, bénéficiant en plus d'une interprétation plutôt convaincante. Au final, malgré la présence de quelques détails sonnant faux tels ce passage où Erik grimpe la muraille en s'accrochant à des flèches plantées dedans, la Ruée des Vikings reste un film d'aventure très plaisant à suivre et pas trop kitsch.

Mario Bava n'est pas Sergio Leone et Cameron Mitchell Kirk Douglas... Fait avec quelques bouts de ficelle, le film tient pourtant la route grâce aux efforts surhumains du réalisateurs pour tirer le maximum de sa matière première (décors déjà utilisés et acteurs de seconde zone...). On a vu bien pire...