Quatre étoiles pour attirer l'attention sur un film injustement dédaigné par la critique. Le sourire de Mona Lisa est en effet très différent du film de Peter Weir, Le cercle des poètes disparus , à la copie duquel on a voulu le reduire, et ce en raison du sujet réel du film, bel et bien féministe, ouh, le gros mot que voilà...
Ce film, certes classique dans sa forme, présente avec une élégance teintée de cruauté et de mélancolie la difficulté pour les femmes d'exister, dans une société dédiée à l'homme et à sa réussite. Pas de discours manichéen ici, des constats et des situations présentées avec respect, pour un message clair adressé aux femmes : celui de ne compter que sur elles-mêmes et sur leurs propres ressources, morales et financières, ainsi que de ne pas céder aux illusions de l'amour, qui se présente sous les traits séduisants du prince charmant et se transforme rapidement en crapaud bardé d'appareils électro-ménagers : l'anti-Blanche Neige, en quelque sorte...
Ce film est utile, parce que fort rares sont les occasions de voir évoquée la condition féminine et le jeu de cartes truqué dès le départ qui est offert aux petites filles dans ce monde d'hommes, ainsi que la façon dont elles pourront tirer leur épingle de ce jeu.
Le film présente de beaux portraits féminins, ce qui n'est pas si fréquent non plus, et n'esquive pas la part de souffrance inhérente à tout choix de vie. Joli personnage de femme libre, incarné par une Julia Roberts sobre et convaincante.
Ne partez pas avant la fin du générique final, composé d'images de pubs des années 50, exaltant la "Femme", fée du logis et déesse de la beauté : rien n'a changé sous le soleil, hélas... De nos jours, la femme est présentée par les publicitaires davantage selon une esthétique de film porno : quelle évolution, n'est-ce pas ?...