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chrischambers86
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4,0
Publiée le 5 juin 2011
Comme dans la version intègrale du fabuleux"Out 1", "Duelle" de Jacques Rivette a une structure plus linèaire, mais son contenu dramatique est tout aussi dense! Dans une mise en scène aèrienne, ce second volet d'une tètralogie intitulèe "Scène de la vie parallèle" met en scène la rivalitè qui oppose le soleil de Viva incarnèe par Bulle Ogier à la lune jouèe par la regrettèe Juliet Berto! Toutes deux lancèes à la recherche d'une bague magique qui leur permettra de rester sur Terre! Avec "Duelle", Rivette transforme la mise en scène de cinèma en l'art musical des revenants! Presque tout le mètrage accompagnant direct par les improvisations du pianiste Jean Wiener se dèroule dans des lieux clos: salle des paris d'un hippodrome (sublime scène du dèbut), chambre d'hôtel, couloir de mètro et (surtout) dancing, le rêve et l'aquarium de la vie! Qu'est-ce-que la mise en scène selon "Duelle" ? Tout simplement, un homme dont le regard met en scène la lutte des femmes, sorte de planètes en guerre ou de vents contraires! Jamais les femmes de Rivette ne combattent pour des sentiments ou des mobiles! Jamais leur guerre n'est psychologique, elle s'oppose tel quatre points cardinaux dans l'Espace! Des actrices remarquables (Juliet Berto, Bulle Ogier, Hermine Karagheuz, Nicole Garcia) au service d'une oeuvre fantastique et complexe entre incertitude, fuites et lieux labyrinthiques! Un excellent Rivette...
Il vaut mieux avoir lu le résumé avant de commencer le film sinon la première demi heure risque de vous paraitre longue. Ceci dit même après l'avoir lu il y a des chances que le film vous semble toujours aussi ennuyeux. 1 étoile pour le casting
"Duelle" est l'un des trois films de la trilogie des scènes de la vie parallèle (avec "Noroît" et "Merry-go-round") et se déroule principalement dans des intérieurs froids et glauques. Le film laisse de côté la veine ludique chère à Rivette pour sonder une forme de désespoir angoissant, lequel crée un mystère qui ne s'éclaircit que lors d'une dernière demi-heure ouvertement fantastique. Ce genre est abordé avec un artisanat – lié à des moyens dérisoires – enthousiasmant parce que seuls le montage et la mise en scène l'expriment : le champ-contrechamp ne devient plus alors seulement un moyen de filmer deux personnages opposés, mais une astuce magique pour faire émerger le fantastique sans trucages. Le duel entre mortels et immortels prend alors son sens grâce aux significations de l'image et du plan, et se passe d'explications dialoguées. Celles-ci ont pourtant été données au préalable, mais dans une forme si opaque – qui s'inspire d'ailleurs du film noir – qu'on est bien en peine de saisir les enjeux des brèves déambulations et la véritable nature des relations entre les protagonistes. Il faut attendre un long moment pour comprendre que les personnages interprétés par Bulle Ogier et Juliet Berto sont en fait les filles du Soleil et de la Lune et qu'elles approchent les mortels, non pour les aimer vraiment mais pour leur ravir une pierre magique qui leur permettrait de rester éternellement sur Terre. Toutefois, la compréhension a posteriori des enjeux peine à réhabiliter une première partie répétitive et peu intéressante. Il y a fort à parier que le relatif ennui d'abord procuré par le film vient du choix restreint de décors et d'une quasi absence d'intrigue ; en limitant les mouvements de ses personnages et ne leur donnant aucune consistance, Rivette semble aussi moins passionné par le visage de ses acteurs (enfin, surtout de ses actrices), qui semblent un peu perdus dans cet univers hermétique et cette lumière lugubre. Bien meilleur dans se relecture fantastique que dans celle du film noir, Rivette signe un film exigeant, mais loin d'être accompli.
film pour cinéphiles intellectuels dépressifs qui plaira aussi aux insomniaques (excellent remède). Tout est dans la forme et rien que dans la forme; quelques belles images, des grandes actrices, un acteur-danseur-chorégraphe musclé, des improvisations au piano, un orchestre de dancing, une tortue dans un aquarium. On n'en fait plus des films comme ça...