Un film magnifique, tres beau a voir, plein d'emotions, dessins magnifiques comme d'habitude ^^
Film tellement serein et porteurs de message, qui raconte(en traduisant dans la vie reelle mais moins poetique) les problemes d'une jeune fille sans ses parents.
Un film magnifique a ne pas ratter et a acheter !
Critique 2012 : Ma période kikoolol japon passée, je me permets de compléter ma critique datant d'il y a au moins 5 ans.
Comme vous le savez, j'admire particulièrement le travail d'Hayao Miyazaki. Maître incontestable des films d'animations japonais (Takahata est pas mal mais moins productif), le génie réalise ici un merveilleux film, alliant poésie, sorcellerie et réalisme. Je m'explique.
Contrairement aux précédents long-métrages réalisés entre 1979 et 1988, il va ici rompre avec la tradition d'un japon rural et d'une nature omniprésente pour se dépeindre un paysage urbain. Les décors de la ville sur l'eau, avec une architecture à mi chemin entre Venise et Paris, sont très réussis.
La magie (ou plutôt la sorcellerie) du film réside dans l'héritage de kiki la petite sorcière qui en plus de pouvoir parler à son chat Gigi (animal à la fois sage, malicieux mais aussi rabat-joie) peut voler sur son balai. Devant quitter ses parents pour effectuer son "service" (notons à ce titre les références militaires), elle va devoir s'émanciper du carcan familial et se débrouiller toute seule, comme une grande. L'âge n'est pas choisi au hasard : elle a 13 ans, ce qui correspond, chez les filles à l'âge des premières règles et à ce difficile passage de l'enfance vers la maturité.
C'est d'ailleurs à ce titre qu'elle va rencontrer un charmant enfant de son âge, Tombo, qui rêve de voler, de découvrir le monde et trouve en Kiki la réalisation de tous ses rêves de liberté.
Notre petite sorcière va donc s'installer dans sa nouvelle ville, se confrontant à un accueil mitigé de la part de la population n'ayant pas l'habitude de voir des sorcières (le symbole de la tradition, de l'histoire passée, peut être une métaphore de la seconde guerre mondiale), va devoir travailler pour survivre et va rencontrer des personnes bienveillantes grâce aux bonnes actions qu'elle aura accomplie.
Elle rencontrera ainsi
le couple de boulanger composé d'un homme fort, très silencieux mais très gentil et d'une femme un peu ventripotente mais chaleureuse et volontaire (les deux remplaceront un peu ses parents), Ursula, une artiste atypique qui lui apprendra que tout service mérite une compensation (son rôle est cependant très limité) et surtout, et c'est là l'intérêt du film, la figure classique de la grand-mère traditionnelle, gentille, raffinée et généreuse, qui contraste avec sa petite fille urbaine, insolente, et en rupture avec la tradition (elle n'a vraiment pas l'air d'aimer la " vieille tourte toute pourrie"). Bien entendu, vous l'aurez compris, il s'agit là de deux incarnations de la modernité et de la tradition, qui essayent de cohabiter mais qui peinent à être réunis : manque de dialogue entre les deux, rupture et refus d'admettre le passé ou le futur ("j'ai jamais aimé les machines" dira la vieille amie de la grand mère, préférant utiliser le vieux poêle à bois : Kiki sait d'ailleurs le faire marcher)
Kiki représente donc cette passerelle entre tradition et modernité. Elle retrace ce difficile chemin historique, essayant de s'ouvrir au nouveau monde en rompant avec la tradition, mais comprenant ensuite que le passé n'est pas à négliger, l'utilisant de manière empirique et se montrant finalement réceptive à l'Histoire dans sa globalité. La lettre adressée à ses parents à la toute fin du film (après le générique) attestera justement de cette réussite.
En conclusion, on peut dire que Kiki la petite sorcière peut être compris de plusieurs manières. Le comte destiné aux enfants est plus recherché qu'il n'y parait et est à la fois une traduction métaphorique des conséquences du jus post bellum, l'émancipation et la floraison d'une jeune fille et le choc perpétuel entre tradition et modernité, le tout sur des musiques douces et reposantes de Joe Hisaishi. Bravo !