Je n'ai jamais trop apprécié les mangas. Sans doute parce que j'ai été complètement bouffé durant mes jeunes années par des bouses intersidérales à l'instar de « Naruto » et consort. Le gros problème que cela m'a apporté, c'est que durant une bonne partie de ma (courte) vie, j'ai renié les mangas, et ce même auprès des auteurs comme Isao Takahata ou Hayao Miyazaki, pensant qu'il ne s'agissait que d'idioties qui seraient bientôt démodés. Heureusement, avec le temps, j'ai retrouvé une certaine ouverture d'esprit quant à la « japanimation », grâce à une certaine séance cinéma qui passait « Le Château dans le ciel » de Miyazaki. Je dois dire que devant ce film, tous mes préjugés étaient passés à la trappe. A la suite de ces 2h d'émerveillement, j'avais regardé quasiment l'intégralité des œuvres du studio Ghibli, avec toujours cette sensation d'émerveillement.
A présent, nous sommes en 2014, mi-janvier et dans une petite semaine à l'heure ou j'écris ces lignes sort le long-métrage ultime de Miyazaki, « Le Vent se lève », avec lequel l'homme tire sa révérence au monde de l'animation. Occasion pour moi de redécouvrir son travail. Première étape, « Kiki la petite sorcière », certes pas le premier long de Miyazaki (son cinquième à vrai dire) mais l'un de ses meilleurs, en toute subjectivité. En redécouvrant les aventures de la petite sorcière, je dois avouer que Miyazaki signe là une œuvre poétique, humaniste et intimiste. Loin du grand spectacle offert par « Nausicaa de la vallée des vents » ou encore « Le Château dans le ciel », « Kiki » se veut simple et profond, objectifs aisément atteints. Un réel travail de profondeur a été réalisé envers les personnages, notamment envers le capital sympathie ce qui fait que les spectateurs s'attachent aisément aux divers protagonistes, ainsi qu'envers les valeurs importantes, selon Miyazaki, que sont l'amitié, la besogne, et l'art. Devant un scénario qui paraît simple de prime abord, se cache un discours soulignant l'obsession de Miyazaki pour le travail bien fait ainsi que par rapport aux comportements sociaux. Tous ces éléments se ressentent en Kiki, ainsi qu'en la jeune artiste peintre, Ursula, qui se ressemblent. L'une a des pouvoirs magiques, l'autre à la capacité de peindre. Le fait est que pour conserver leurs pouvoirs respectifs, il ne faut pas faire de leurs dons un « commerce » mais simplement aider les gens. Leur apporter quelque chose, soulignant la volonté de Miyazaki d'apporter ce quelque chose aux spectateurs avec ses films. Ainsi, « Kiki la petite sorcière » est un conte initiatique plein de charme et d'intelligence, aux dessins magnifiques et à l'ambiance chaleureuse. Un grand classique de l'animation japonaise, généreux comme tout.