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chrischambers86
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4,0
Publiée le 16 mars 2009
Inspirè d'un èpisode de "Jacques le fataliste" de Diderot, et sur des dialogues de Jean Cocteau, "les dames du bois de Boulogne" dresse l'analyse glacèe d'une passion destructive! Le film de Robert Bresson relève encore de l'esthètique et de la dramaturgie dominantes dans la production française de l'èpoque avec l'emploi d'acteurs professionnels (dont la plupart sont des acteurs de thèâtre), le recours à des dialogues littèraires et la pratique d'images très èlaborèes et très dramatisèes par la mise en oeuvre d'èclairages savants grâce à Philippe Agostini, grand spècialiste de la photographie esthètisante! Rèvèlèe par "Les enfants du paradis", Maria Casarès est sublime et s'impose ici comme l'une des meilleures actrices française! Quant à Paul Bernard, il a su doser le mèlange de politesse glacèe, de muflerie èlègante et d'amour passionnè! Une oeuvre au style èpurè sur la manipulation et la trahison! Un grand classique du cinèma français...
La déception est grande mais elle ne se fait pas attendre tant "Les dames du bois de Boulogne" est un film insipide. Si l'ouverture intrigue avec cette réplique ("Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour") qui laisse entrevoir une réflexion sur la cruauté et les faux-semblants, la suite ne possède que peu d'intérêt. Le film s'applique surtout à dérouler son petit programme (une femme manipule son amant sans que celui-ci ne s'en rende compte) et à faire évoluer des personnages inconsistants dans des lieux interchangeables, symptôme de la faiblesse de l’écriture et de l’académisme d'une mise en scène qui accorde aussi peu d'importance au décor qu'aux acteurs. Jamais l’œil n'est sollicité parce qu'aucun plan ne se dégage de l'ensemble, parce que Bresson n'a aucune volonté de faire des scènes et de créer des situations : c'est peu dire que le film est transparent et qu'il traite son idée d'une façon particulièrement convenue. Aussitôt vu, aussitôt oublié !
Vu et (beaucoup) aimé il y a désormais pas mal d'années, c'est avec le souvenir de la version « officielle » signée Emmanuel Mouret que je me suis cette fois penché sur l'un des classiques de Robert Bresson, que ce dernier renie pour des raisons assez incompréhensibles. Bien plus épuré que le film sorti en 2018 (l'intrigue exclut toute la première partie du roman de Diderot), cette version moderne (bien que nettement plus ancienne, vous suivez?) fait preuve d'un talent assez étourdissant pour nous conter cette histoire aussi cruelle qu'intense, un récit de vengeance implacable et pourtant si humain. Si dans d'autres mains ce « Dames du Bois de Boulogne » aurait pu être vite indigeste, ici, par la beauté de l'œuvre, son univers délicat, l'intelligence des situations, la détresse de sentiments décrits avec un lyrisme d'une rare puissance (et quelle musique), elle apparaît magistrale. J'avoue avoir de réelles difficultés à écrire cette critique tant l'œuvre passe par le ressenti, ce qui y est décrit, montré, caché : à ce titre, le choix des interprètes s'avère idéal, le quatuor Maria Casarès - Paul Bernard - Élina Labourdette - Lucienne Bogaert incarnant tous avec brio, dans des registres très différents, ces personnages plongés dans une spirale qu'au fond personne ne maîtrise. Certainement l'œuvre ayant su le mieux rendre hommage au génie de l'auteur français, et surtout un grand film sur lequel le temps ne semble avoir aucun effet. Magnifique.
D'un passage de Jacques le Fataliste de Diderot, Bresson pour sa deuxième mise en scène, tire une remarquable épure. Dans un noir et blanc magnifique (Robert Agostini) les personnages de ce triangle amoureux se meuvent avec une économie de gestes et de paroles qui sera la marque de fabrique du réalisateur. Malgré une réelle sobriété des acteurs, s'en est encore trop pour Bresson qui n'utilisera plus de comédiens professionnels par la suite. Les méthodes de Bresson s'avèrent très modernes avec le recul et surtout très efficaces. A côté des "Dames du bois de Boulogne" certains films du grand Carné comme les "Visiteurs du soir" paraissent soudain datés. Grâce à un montage nerveux qui ne laisse pas de temps morts entre des scènes très ramassées, Bresson fait progresser à grand pas son action et maintient le spectateur en haleine. Si "les dames du Bois de Boulogne" est un remarquable drame, il peut être assimilé à un suspense ou à un film noir tellement l'intrigue nous laisse supposer toutes les issues. Pour garder l'attention soutenue sur le jeu des acteurs, Bresson insère son action dans des décors très sobres à la limite du dépouillement. Même le jeu quelquefois emphatique des actrices n'alourdit pas le propos. Maria Casarès telle une araignée tisse patiemment sa toile avec une froideur sans faille que rien ne peut arrêter. Quant à Elina Labourdette elle incarne la fraîcheur dont on comprend que tous les hommes aient envie de se damner pour elle. Les deux actrices sont magnifiées par la façon sublime qu'à Bresson de saisir la moindre de leur expression. Du très grand art.
Les dialogues de Jean Cocteau y sont pour beaucoup dans la qualité de ce film. Mais on remarquera égalemement l'interprétation de l'éblouissante Maria Casarès... A voir même si la trame de l'histoire paraît particulièrement désuète... Un cinéma d'un autre âge auquel on adhère ou pas...
Le film vaut principalement pour les 2 actrices principales, l'histoire et les réactions des personnages sont vraiment trop cousus de fil blanc pour être vraiment intéressante.
Hélène est amoureuse de Jean qui ne l'aime plus. Elle lui fait croire que ses sentiments ont disparu et le pousse dans les bras d'Agnès, une ancienne danseuse, à la réputation souillée. Sans doute le plus classique des Bresson, une histoire de vengeance à l'extrême eau de rose avec un Paul Bernard (Jean) pataud et insignifiant qui fait tache face à l'extrême vivacité dégagée par Elina Labourdette (Agnès). Entre les réveils de syncopes de mademoiselle façon grand mélo et les divagations de notre amoureux inexpressif soi-disant transi à mort, Bresson nous emmène dans un plan machiavélique figé, surgonglé de romantisme niais et sans heurt. Le moins singulier de ses films.
"Les Dames du Bois de Boulogne" a beau réunir trois grands Hommes - Diderot pour le roman originel, Bresson à la réalisation et Cocteau aux dialogues - c'est une déception. Le film n'est ni captivant, ni soporifique, ni intense, ni vide d'émotion,.... Bref, on regarde cela d'un oeil détaché, sans passion. La faute surement à cette histoire peu intéressante ou tout du moins mal exploité par un Robert Bresson pas au meilleur de sa forme. Moyen.
Il y a des dames qui vieillissent mieux que d'autres, le plus souvent parce qu'elles assument leurs rides. Il en va de même pour les films, et celui-là en fait partie. Peut-être grâce à une réalisation déjà avantgardiste à l'époque, on prend un certain plaisir à revoir se nouer une intrigue déjà mainte fois lue et vue, et auquel le jeu des acteurs redonne un charme chaque fois nouveau. Les littéraires apprécieront.
Transposition d’un segment de Jacques le Fataliste signé Diderot dans un Paris atemporel, quasi éternel, Les Dames du Bois de Boulogne relit la désillusion amoureuse à l’aune de la modernité urbaine des années 40 curieusement mise en suspens, trace par le mouvement – ou plutôt le refus du mouvement – du contexte politique dans lequel l’œuvre a vu le jour. Robert Bresson se saisit du noir et blanc comme d’une esthétique où se cristallisent ces espoirs perdus, ces amours blessés : il place la couleur au service d’un espace vidé de sa naïveté et de son droit à la vie dans ce qu’elle a de plus sensible et pure. Car les protagonistes semblent autant perdus dans l’intimité de leur demeure qu’à l’extérieur, et la contemplation d’une cascade dans un bois rappelle aussitôt le jaillissement impossible d’une existence, réduite à sa seule valeur d’ornement décoratif. Les visages et les corps ne sont plus que des façades ; en eux bat un profond ressentiment à l’égard d’un temps dans lequel ils ne se sentent pas évoluer et sont enfermés. Derrière cette vengeance de classe se cache un cœur qui se meurt, ce même cœur qui cède dans la robe de mariée, lorsqu’arrive la clausule. Tragédie cynique, Les Dames du Bois de Boulogne prouve que le constat dressé par le philosophe des Lumières quelques siècles plus tôt reste actuel : mener à bien une entreprise de réparation de son honneur pour n’éprouver, une fois celle-ci achevée, sa solitude que plus profondément encore. Car l’amour impossible entre Agnès et Jean dessine en creux la passion interdite par le poids des familles et des classes sociales, l’atrophie du désir que font régner étiquettes et cérémonials. Le film incarne avec une grande subtilité la terreur d’une époque à l’idée de reconstruire du lien humain dans un monde désuni et vulnérable.
Soporifique. Devoir assister aux états d'âmes de ces trois personnages fut une torture. Dialogues plats, un suspense mal réparti puisque La révélation intervient à la toute fin du film, des personnages énervants, une musique d'ascenseur qui sert plus à combler le vide sonore qu'à véhiculer quelque sentiment, ...
Le style est austère et naturaliste mais aussi ascétique et théâtral. Finalement le tout paraît un peu statique, voir ennuyeux s'il n'y avait pas quelques plans magnifiques et s'il n'y avait pas les magnifiques dialogues de Cocteau. Le plus gros défaut du film repose sur un mauvais choix de casting, à savoir l'acteur Paul Bernard dont le charisme est inexistant, le jeu inexpressif, à tel point qu'on se demande en quoi deux femmes belles et intelligentes ont-elles pu trouver de séduisant chez lui ?! Précisons que Bresson a affirmé qu'il détestait ce film. Loin de mériter ce désaveu, son film reste riche sur bien des points, il manque juste un minimum de souffle pour nous emporter pleinement. Site : Selenie
On aurait pas pu trouver mieux que Maria Casares avec son regard profond qui voit au-delà des choses. Comme un regard d’anticipation. Et il y a cette froideur élégante et esthétique qui caractérise en cette œuvre sur la manipulation et la vengeance. Bresson c’est comme un livre ouvert, une évidence. Une grande classe dans le style