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Maqroll
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0,5
Publiée le 18 avril 2012
Je n’ai jamais compris l’engouement d’une certaine partie de la critique pour Alain Tanner… Ce n’est pas ce film qui va me réconcilier avec cet auteur que je persiste à trouver surfait et totalement creux. À partir du constat d’échec d’un homme comblé par la vie mais las de ses joujoux, le cinéaste suisse nous embarque dans une odyssée pitoyable où notre malheureux héros rencontre un couple d’écolos avant l’heure qui passent leur temps à réciter des proverbes et à gémir sur la société de consommation. Film bavard au possible et dénué d’images, Charles mort ou vif s’étale sur une heure et demie qui ont l’air d’en durer quatre ou cinq et s’achève sur une caricature grotesque de la psychiatrie, une fois de plus désignée comme un bouc émissaire facile quand on n’a plus rien à dire… C’est enfantin, pontifiant et parfaitement inutile !
Il commençait pourtant bien ce "Charlie mort ou vif". Lors des premières scènes, l'état d'esprit d'un industriel dépressif qui a raté sa vie est très subtilement mis en exergue et remarquablement interprété par François Simon (le fils de l'immense Michel !!!). Après, c'est là qu'est l'os. Ca part dans des scènes de discussions interminables pour bien nous faire comprendre qu'en gros Mai 68 ça a beau récent c'est vite parti en fumée et qu'il ne reste que quelques braises par-ci, par-là. Mais plus d'une heure de blabla, c'est vite ennuyeux et il n'est pas très difficile de se désintéresser totalement de ce qui se passe dans le film (enfin vu qu'il ne passe pas grand-chose pendant la dernière heure si ce n'est un peu sur la fin on ne manque pas quelque chose de significatif !!!).
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3,0
Publiée le 6 mai 2012
L'un des tout premiers actes fort du cinèma suisse qui allait enfin sortir de ses frontières! Alain Tanner creuse le sillon d'un art original en racontant l'histoire de Charles, un quinquagènaire à priori dèvolu comme son père et le père de son père à fabriquer des montres (suisses èvidemment). Mais lorsque Charles choisit de se libèrer de ce carcan, des heures et des choses, il plaque tout: famille, travail, entreprise et s'en va d'abord loger à l'hôtel pour ensuite se lier d'amitiè avec un couple bohème à la campagne! On sent bien que nous sommes pile ici dans cet après 68 des utopies rèalisables, du dèsengagement de toute norme, ou peut-être qui sait du dèsengagement de la raison même! Charles est jouè par un excellent François Simon (dont il est doux de rappeler qu'il ètait le fils du grand Michel Simon), dans un rôle qui le fera connaître en France où Tanner avait constituè pour ce film une petite troupe autour de lui dont Jean-Luc Bideau dans un mini rôle d'infirmier (il explosera en 1971 dans "La salamandre"). Du reste, si "Charles mort ou vif" cultive la grisaille, c'est bien pour dire par la photo le sentiment d'une Suisse un peu endormie, et qui mort ou vif n'aime pas trop qu'on sorte du rang! Insolite et original...
regard sur une Suisse endormie, un an après 68' à travers le portrait désabusé de cet industriel admirablement interprété par François Simon. Un bon film post soixantehuitard "utopiste" au dialogues vifs.
Après voir vu ce "Charles mort ou vif", un sentiment mitigé domine. Pourtant il faut reconnaître que les bases de ce film étaient intéressantes... Lors des premières séquences, Alain Tanner dépeint l'état d'esprit dans lequel se trouve un industriel qui, selon lui, a raté sa vie... une sérieuse remise en question... L'idée est très intéressante et tout cela est très bien joué par François Simon (fils de Michel Simon) Seulement, le problème de taille arrive, tout bascule dans des tirades rallongées qui peuvent laisser penser au spectateur que Mai 1968 ne fut qu'un feu de paille, un évènement anecdotique. Toutes ces tirades sont extrêmement préjudiciables: la lassitude s'instaure vite et petit à petit l'intérêt du film s'effiloche... Un film qui malgré tout aura servi de rampe de lancement à la prospérité du cinéma Suisse intervenue dans les années 70.
La liberté de ton du personnage principal, magnifique François Simon, marque un récit vif et décalé. Premier long-métrage du cinéaste, il s'agit d'une passionnante aventure dans les environs de Genève, à une époque où les idées utopiques des uns se heurtaient à la montée en puissance d'un monde de plus en plus mercantile et déshumanisé. Les dialogues, qui plus est, sont d'une intelligence imparable.
Le film fait le portrait de Charles Dé (François SIMON, fils de l’acteur Michel Simon), directeur d’une entreprise centenaire d’horlogerie (il est le petit-fils du fondateur) qui décide de quitter sa vie de patron bourgeois (dans un bain de coton et enfermé dans le confort et la sécurité), se considérant ni horloger comme son père, ni hommes d’affaires comme son fils, sans illusions sur sa vie, pour mener une vie libre de bohème, en compagnie d’un couple, Paul, peintre, et Adeline, qui n’aime pas Genève (à cause des espions américains) et les voitures. Avec eux, il tente de retenir une phrase chaque jour : « Demande l’impossible », « Il n’y a pas de sottes gens mais que de sots métiers ». Un film subversif, contemporain des événements de mai 1968 (dialogues avant-gardiste sur l’automobile) et dont les thèmes sont toujours actuels [société de consommation, médicalisation des comportements déviants, déjà évoqué dans « La tête contre les murs » (1959) de Georges Franju (1912-1987)] et à voir comme un conte philosophique.
Alain Tanner signe ici son premier opus qui fit du bruit à sa sortie en 1969 et permis à son auteur de rentrer dans le cercle fermé des auteurs de talent reconnus par la critique professionnelle. On y retrouve les thèmes qu'il développera dans son œuvre, l'errance, le décrochage par rapport aux valeurs de la société marchande, les questionnements sur le sens de l'existence. Les dialogues sont écrits avec soin, l'histoire est minimaliste. Un patron d'entreprise familiale, prospère, décide à l"occasion du centenaire de sa création de se mettre en retrait de ses responsabilités professionnelles. Il s'isole d'abord dans une chambre d'hôtel, avant de rencontrer un jeune couple qui lui propose de venir s'installer chez eux. Disons le tout net, le film est déséquilibré en la première partie ( excellente et lumineuse) et la seconde qui perd son souffle. J'ai pour cette raison mis une note intermédiaire de 3,5. On retrouvera plus tard dans certains films de wim wenders, un peu de cette atmosphère. Je pense à " faux mouvement " et "Au fil du temps ". Pour en rester à Tanner lui-même, "la salamandre " et " dans la ville blanche " m'ont semblé supérieurs. Toutefois les amateurs de Tanner ne le manqueront pas , car la première partie est vraiment très réussie. On retrouvera ici Francois Simon dans le rôle principal. Rappelons qu'il fut le fils de Michel Simon et il est formidable. Les amateurs exclusifs de blockbusters et de jeux vidéos passeront leur chemin....
Une petite pépite que ce film aux dialogues vifs et qui font réfléchir sur notre société. Des esprits libres qui se rencontrent à différents moments de l'existence, une belle croisée des chemins entre des personnages attachants, et une belle réflexion sur la notion de destinée, un "petit" mais pas des moindres chef-d'oeuvre.
Premier long-métrage de fiction d’Alain Tanner, Charles mort ou vif marqua l’entrée de la Suisse dans une ère cinématographique inédite, influencée par la Nouvelle vague française. Dans un ton très singulier, le film raconte l’histoire de Charles Dée, un industriel helvétique d’une cinquantaine d’année (formidable François Simon, fils de Michel), héritier d’une usine familiale d’horlogerie qui, au moment de passer la main à son fils, décide de tout plaquer et de disparaître aux yeux de sa famille, squattant d’abord des hôtels puis une maison dans laquelle vit un jeune couple au mode de vie alternatif. Une œuvre poétique et politique qui constitue aussi un superbe témoignage de l’air de son temps.