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Un visiteur
4,5
Publiée le 15 août 2015
Parmi le tas d'immondices que nous a légué le western spaghetti, il existe heureusement quelques trésors qui méritent de figurer au panthéon des meilleurs westerns tel ce Keoma d'Enzo Castellari servi par une très belle musique des frères Guido et Mauricio De Angelis dont la magnifique chanson du générique de départ, un peu dans le style de Joan Baez ou Leonard Cohen. La distribution est à la hauteur avec Franco Nero qui interprète Keoma, le métis fils d'un père blanc et d'une mère indienne. C'est l'un de ses meilleurs rôles au grand écran. Il est accompagné notamment de Woody Strode, un habitué des westerns et l'un des rares acteurs noirs ayant connu le succès dans les années 60-70, ici, dans un rôle secondaire. Ajoutons-y William Berger, l'autrichien, dans le rôle du père adoptif de Keoma et voilà trois acteurs qui figurent parmi les meilleurs artistes des westerns spaghetti. Le fils Keoma revient pour se venger de ses trois demi-frères à la solde d'un propriétaire terrien qui terrorise la région ravagée par la peste. Les cadrages sont excellents et certains plans valent d'être soulignés spoiler: comme l'homme qui vient de se faire tuer alors que la caméra montre les bottes de Keoma sortant du saloon et la scène qui suit avec la femme qui tire la charrette . Les images à contre-jour magnifient le héros central et les décors naturels renforcent le style crépusculaire de ce western atypique dans l'univers des spaghettis. L'utilisation de flashbacks place astucieusement certaines séquences dans le temps permettant de comprendre les liens entre certains des protagonistes ainsi que les faits qui les lient (ou les délient …). Les voix associées consolident cette impression de mysticisme qui baigne l'atmosphère du film. C'est l'un des très rares westerns italiens qui traite d'un sujet de vengeance sur un ton très particulier avec une certaine dose d'humanisme malgré les inévitables morts qui jonchent çà et là le scénario. Franco Nero, avec son physique de hippie, donne toute la puissance nécessaire à son personnage, solitaire et courageux. Plusieurs thèmes sont abordés dans le film : le racisme avec les injures lancées par les bandits à Woody Strode, l'allusion au nazisme avec le camp des pestiférés encadré par des miradors (se rappeler le terme de "peste brune"), le machisme dans les rapports hommes-femmes, l'aspect biblique avec les apparitions fantomatiques de la vieille femme spoiler: et la scène très particulière où Keoma se retrouve attaché à une roue faisant allusion à la crucifixion, d'autant plus qu'avec sa gueule de hippie, il ressemble à JC (Jésus-Christ, et non Jules César …) . Enzo Castellari réussit à instaurer un climat surréaliste qui insuffle toute l'énergie mystique à ce film qui en fait certainement l'un des meilleurs westerns spaghettis de tous les temps avec ceux de Sergio Leone (la trilogie) et Corbucci (avec "Le grand silence"). Ce film est également à rapprocher de "Django porte sa croix" du même réalisateur.
Comme quoi, un réalisateur est capable du pire (bronx warriors) comme du meilleur, entre autre "keoma". Ce western spaghetti est tout simplement sublime (il y a tout de même quelques petits trucs un peu nanar mais on le pardonne facilement). En effet, la mise en scène est extraordinaire de par son originalité et sa force. Enzo G Castellari prouve qu'un film à petit budget permet de trouver pleins d'idées créatives pour compenser le manque de moyens. A ranger sans hésiter dans votre DVDthèque aux côtés de "Il était une fois dans l'ouest".
"Keoma" de Enzo Castellari n'a rien à envier aux westerns de Sergio Corbucci que sont "Le grand silence" ou surtout "Django", mettant également en vedette Franco Nero. Ce dernier incarne une nouvelle fois un personnage solitaire de retour de la guerre de sécession qui se retrouve confronté à une bande dirigée par un riche propriétaire et composée notamment des 3 fils de son père adoptif. Une histoire de conflit au sein d'une fratrie avec son lot de trahisons parfaitement orchestrée par le réalisateur qui multiplie les figures de style faisant de ce western spaghetti un des derniers "dinosaures" du genre, définitivement en voie d'extinction. A noter la présence de Woody Strode, toujours excellent mais presque anecdotique, qui fait le lien avec les westerns américains.
Il s'agit d'un western-spaghetti mystico-philosophique dont l'action est située dans une ville en état de décrépitude avancée. La réalisation est à peu près bien grâce à quelques effets narratifs intéressants (flash-back, intrusion du passé dans le présent, montage de plans asynchrones). L'histoire est truffée de symbolisme religieux. Elle est baroque et alambiquée à souhait. C'est donc surtout sur un plan formel que ce film sort du lot.
En mettant 2 étoiles à ce film je suis généreux. A part le charisme de Franco Nero, quelques très beaux plan et de sympathiques fusillades peut de choses sont à retenir de ce film. Les dialogues frisent souvent le ridicule, le scénario est bancal et expédié, on ne comprends pas l'utilité de certains personnages (la vielle). Malgré quelques bonnes idées la réalisation est assez médiocre, la sur-utilisation de ralentis se fait particulièrement sentir. La bande originale est très fatigante, 2 voix (homme et femme) qui chantent ce qui se passe à l'écran avec peu de talent. Bref Keoma peut être intéressant pour les fanatiques du genre, mais ne vous attendez pas à du chef-d'oeuvre...
Le départ du film ressemble beaucoup au « Django » de S. Corbucci (joué aussi par F. Nero). Mais Koema a beaucoup plus d’inventivité scénaristique. Dans les deux cas le Far West devient une sorte de Moyen age de cauchemar (avec même la peste). Sont insufflés en plus, comme dans d’autres spaghetti, des figures de la mythologie ou de la culture classique, des réminiscences des sorcières de Mac Beth, du combat des Horace et des Curiace, de la figure christique… Les thèmes de la jalousie filiale, du racisme, de la filiation sont illustrés. A ce niveau la reproduction italienne d’un genre américain figurant son épopée nationale n’a plus grand-chose à voir avec le modèle, mais ça devient passionnant par sa dérive même. Une petite pépite du film de genre.
Beaux décors. Belles bagarres. Bonne interprétation de Franco Nero. Belle musique. Intéressant cette histoire d'un homme qui lutte contre ses trois demi-frères et leur chef, tyran d'une ville.
Il y a de cela un mois je n'avais jamais entendu parler de ce western. Et Dieu sait que je suis fan du genre. C'est bien simple : voir le désert, entendre le bruit des bottes sur un plancher grinçant ou du cran de sûreté d'un revolver qui s'abaisse, ça me fait triper, un truc de malade. Et ce Keoma, la première chose qui frappe quand on le regarde, c'est qu'il sort vraiment de tout ce style que j'adore. Alors pour autant c'est pas mauvais, mais c'est très différent : on a un héros plus humain qu'à l'habitude, plus dépravé également et un peu moins classe, on a énormément de symbolique, notamment dans les relations entre les personnages et l'évolution de celles-ci, on a une ambiance pessimiste... C'est un film qui ose, et qui parvient à sortir de son intrigue classique de base pour aller au-delà, et notamment dans l'émotion. Bon, faut pas se mentir, ça fait kitch (notamment dans les ralentis des gunfights un peu grotesques), et je suis loin d'être fan de la BO qui me casse plus les oreilles qu'autre chose, mais j'ai passé un bon moment, devant quelque chose qui m'a surpris dans le bon sens.
Un western petit budget, enjolivé par quelques effets de style de Castellari, qui a quand même un certain talent visuel. En dehors de cela, Keoma c'est surtout un scénario médiocre doté d'un réservoir inépuisable de dialogues pitoyables et de situations peu originales. Evidemment, l'antipathie qui émane du héros ne fait qu'accentuer cette impression d'être face à un film se trouvant à mi-chemin entre la réussite et le raté total. Toutefois, on appréciera la bande originale assez spéciale et les gun-fights à la Peckinpah très soigné.
Dernière cartouche du western spaghetti, ce fameux sous-genre du western, genre pourtant déjà enterré par le très beau "Mon nom est personne" quelques années auparavant. Plus qu'un hommage au sous-genre, c'est un hommage au western dans son ensemble : empruntant des éléments tant à John Ford qu'à Sergio Corbucci, Castellari fournit à l'ouest un dernier baroud d'honneur, doublé d'un amer champ du cygne, se plaisant à s'auto-contempler à travers de nombreux ralentis (hommage évident à Peckinpah, soit le fossoyeur du cinéma US). Un lyrisme fabuleux s'échappe de ces images, complètement transcendées par une musique qui s'affirme telle la lecture d'un évangile. Les acteurs eux-mêmes possèdent une prestance incroyable (Franco Nero, avec sa figure christique, fournit une interprétation inoubliable). C'est du cinéma bâtard, mais ça monte haut.
Keoma est sorti à une époque où le western était en pleine agonie. Chant du cygne du western spaghetti, il est souvent considéré, à juste titre, comme l'ultime réussite de ce genre. Le réalisateur Enzo G. Castellari assume dans ce film tout un héritage : celui de John Ford pour les impressionnants panoramas et la façon de présenter les personnages, et celui de Sam Peckinpah pour la violence et les ralentis. Ce qui saute le plus aux yeux dans ce film c'est son atmosphère très particulière : poussiéreuse, fantomatique, désenchantée et même fantastique. Le côté surnaturel est renforcé par les apparitions de la vieille femme, véritable personnification de la Mort.. Keoma est aussi une oeuvre profondément pessimiste : le héros, interprété par un Franco Nero au sommet de son art, est une sorte de Messie, cherchant un sens à sa vie, et venu pour sauver l'humanité, représenté par les villageois, de ses péchés. spoiler: Mais la mort des trois seuls êtres de valeur à savoir son père, George et Lisa, achève de détruire ses derniers espoirs ainsi que le peu d'humanité qui lui restait, d'autant qu'aucun villageois ne lève le petit doigt pour le secourir lors de sa crucifixion. Il ne pourra sauver l'humanité puisque celle-ci demeure toujours corrompu et pourrie de l'intérieur. Ses dernières paroles ("Personne n'a besoin des autres, c'est un homme libre et qui est libre n'a besoin de personne") retranscrivent bien son dégoût et dédain pour l'humanité. La fin enfonce le clou avec son symbolisme : l'enfant libre est confié à la Mort, ce qui signifierait que l'on ne pourrait trouver la liberté que dans la mort.
Keoma demeure un trésor rare du western spaghetti. Une oeuvre onirique, tragique, d'une poignante mélancolie et qui possède une dimension réellement fascinante.
Un bon western qui est porté a bout de bras par franco nero, qui réussi a convaincre dans son costume de hippie du far-ouest voulant protéger une évadé ayant la peste ( du moins au début, celui-ci faisant d'ailleurs penser à" Django"). L'idée est bonne, mais n'est pas assez exploité pour être utilisé qu'en sorte d'introduction. Cependant l'histoire est pas mal ( en oubliant le contexte principale) avec quelques bonnes idées ici et là, et la scène finale de la fusillade est bien réussi. Enfin la musique est pas mal( mais elle est gâchée par des voix qui n'ont rien a faire là). Malheureusement le film n'a pas le charme d'un Leone et vieillit. Les dialogues sont vides ( on voit qu'ils ne sont pas indispensables ) et certains personnages sont assez inutiles (la vieille du début par exemple).Sinon un assez bon western.
Attention!! dernier western spaghetti (de qualité) !
Cet un bon film qui mis a fond sur le symbolisme avec de fortes quonotations religieuses . Bonne interpretation de franco nero et belle réalisation imaginative d'enzo G. castellarie.
mais a force d'être encré dans le sybolisme la toute fin est un peu bête je trouve.
L'un des meilleurs westerns italiens de tous les temps, avec Franco Nero en incarnation de l'indien des westerns vus jusqu'à présent, mais qui est cette fois-ci le héros du film, pour l'une des premières fois au cinéma (après La Porte du diable de Mann et Little Big Man de Penn), Franco Nero qui revient sur les terres de l'inconscient collectif de son peuple.
Les transitions du film, sous forme de mouvement de caméra épousant celui de la tête des personnages comptent parmi les plus brillants du genre (avec peut-être la scène de la bougie dans Le Grand silence) et quant à l'arrivée dans la ville, elle est carrément mythique.
C'est une ville qui, évidemment, n'existe que dans la tête de Keoma. Une ville que crée son imagination, une ville psychique (un peu comme les "projections" d'Inception ou la caverne de Star Wars V) où se retrouve tous les fantômes de son passé dans une atmosphère crépusculaire et baroque au milieu de laquelle il se retrouve, lui, Keoma, en martyre christique délivrant les pestiférés comme le Christ les lépreux pour finir sur une croix.
Citant successivement John Woo (même s'il lui est ultérieur), Il était une fois dans l'Ouest (la scène des lattes de parquets), "Blueberry" (l'arrivée dans la ville et le découpage des plans de la scène du saloon) et Les Grands espaces (le fratricide et la scène de bagarre entre les quatre frères, tout droit sortie d'un Corbucci de la Grande époque), le film ressemble plus finalement à une prolongation nihiliste du western hollywoodien qu'à un western spaghetti.