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Charlotte28
128 abonnés
2 036 critiques
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3,5
Publiée le 15 septembre 2022
Envolé, subtilement amusant grâce à une mise en scène jouant de ressorts narratifs ou du hors champ, tendrement amoral, ce vaudeville aux faux airs de film noir tord les codes génériques. Tandis que les comédiens nous entraînent plaisamment dans leurs intrigues par leur entrain et leur impeccable regard, l'image marque elle parfois son âge. Un exemple tout de même pertinent de l'inspirante Lubitsch touch!
Dans "Trouble in Paradise", on retrouve indubitablement la patte du cinéaste Ernst Lubitsch notamment dans ce genre de comédie sociale où l'argent tient toute son importance. D'ailleurs, comme pour "The shop around the corner" sorti en 1940, ce long métrage est l'adaptation d'une pièce de théâtre écrite par un juif hongrois émigré aux Etats-Unis. Un parcours identique à celui du cinéaste. Il n'y a pas grand chose à redire sur la mise en scène et sur l'écriture de "Trouble In Paradise" mais il lui manque une profondeur et un soupçon d'intelligence qui marquent les esprits. L'aspect comique n'est pas assez appuyé non plus et il faut s'attendre sourire plus qu'à rire. Pourtant, on ne peut retirer au film sa fraicheur qu'il conserve après tant d'années et il est toujours agréable de le revoir de temps en temps.
En 1932 (!) Ernest Lubitsch signe ce joli film, élégant, simple et raffiné. Le début du film est pourtant un peu décousu et malhabile. La présentation se fait avec peine et avec tâtonnement. Une fois passée ces premières minutes laborieuses, lorsque la situation est installée, le film devient réellement bon. Lubitsch parvient dans ses films à les rendre à la fois simple, beau, solaire et profond. C'est jamais trop appuyé, quand on compare aux comédies américaines actuelles assez calibrées, on peut se dire qu'un mec avec la délicatesse de Lubitsch manque cruellement quand même.
Absolument extraordinaire ! Haute Pègre est un film brillant, qui n'a pas pris une ride malgré sa date de sortie initiale : 1932 ! Le film est brillamment construit : sa trame scenaristique est si bien amené, et tout cela est dû à un développement des personnages principaux à leurs paroxysmes !
La touche comique du film rajoute ce côté malicieux à ses personnages. Également, la mise en scène est assez étonnante pour son époque
Lubitsch est d’une virtuosité confondante. C’est dramatiquement très subtilement construit, réglé comme une horlogerie. La séduction se mêle jusqu’à s’assimiler au vol, à l’escroquerie : ils ont la tromperie en commun. Pendant un bon moment on a l’impression d’assister à un marivaudage mondain un peu gratuit, un peu vain. C’est petit à petit que les enjeux de pouvoir deviennent manifestes, entre le couple d’escrocs subsistant de leur « art » et la riche héritière disposant de tout et de tous. Certaines répliques soulignent d’une manière toute à la fois ironique et féroce le fossé séparant la tromperie du simple escroc de celle des personnages de la haute société (elles sifflent d’une façon parfaitement modernes à nos oreilles de citoyens français de 2010...). Lubitsch a le sens de l’ellipse dans sa mise en scène comme dans son récit. Ce n’est sans doute pas par hasard s’il situe une comédie très à la manière d’un Marivaux (et d’un Beaumarchais ?) dans un cadre français.
C'est le premier Lubitsch que j'ai découvert, aussi j'ai à son égard une affection particulière. "Haute Pègre" est, il faut bien le dire, un des sommets de la "Lubitsch Touch". On y retrouve ses thèmes de prédilection : milieu bourgeois, personnages élégants et raffinés avec des sentiments un peu moins élégants et raffinés, utilisation savoureuse des dialogues et des sous-entendus, triangle amoureux... Le tout traité avec un doigté que devrait étudier tous les cinéastes de comédie. S'inspirant clairement du théâtre (on pense à Marivaux), Lubitsch livre avec "Haute Pègre" un film particulièrement réjouissant dans lequel un escroc devient le secrétaire particulier d'une riche dame qui ne tarde pas à tomber sous son charme alors que lui est venu pour la voler ! A l'aide de mouvements de caméra amples, d'une maîtrise des ellipses et du sous-entendu, Lubitsch met alors en place un récit d'autant plus savoureux qu'il est court (1h22), mettant la gomme, ne laissant pas une seule séquence nous faire respirer. Si évidemment on ne se tape pas le cul par terre devant le film, force est de reconnaître que sa force comique, amplement maîtrisée et généreuse, est incontestable. Face à une Kay Francis particulièrement charmante et une Miriam Hopkins mutine, Herbert Marshall force le respect dans une partition hilarante, pouvant se targuer d'être un gentleman de bout en bout.
Autant pour son intrigue que pour son sujet ( Le racket obligé par 1 entourage à 1 héros pour vivre & "survivre"... ), ce polar un peu léger ne manque pas d'atouts; quoique l'ensemble et ses nombreux intermèdes pourront choquer ceux qui ne vivent pas - ou plus - en 1959.
Exquis… C’est le premier mot qui me vient à l’esprit pour qualifier ce Trouble in Paradise qui apparaît comme une comédie étonnamment amorale et très fine. J’ai passé un fort agréable moment devant ce film subtil et intelligent, nous narrant les activités d’un escroc s’attaquant aux personnes du « grand monde ». Un film d’une grande élégance qui s’appuie sur de très bons dialogues et une interprétation de qualité, qui résulte d’un mélange entre jeu théâtral et expressionisme d’un acteur de muet. Une mise en scène de grande qualité, une photographie aux petits soins et une bande sonore pertinente, techniquement ce film est une réussite. Un humour qui m’a plu, sans pour autant me rendre hilare, mais en tout cas une grande joie ressentie durant ce film
Film sympa. Le film a quelques bons rebondissements digne des comédies des années 30. Herbert Marshall est très bon en gentleman cambrioleur. Le trio qu'il forme avec Kay Francis et Miriam Hopkins est très bon, Hopkins et Marshall constituant un couple à l'écran très complice. Néanmoins, d'Ernst Lubitsch, j'ai tout de même préféré le bien plus audacieux et plus efficace Jeux Dangereux.
Une comédie sophistiquée très drôle où l'on se délècte des dialogues subtils et des va-et-vient perpétuels. Ce n'est pas une comédie où l'on rit à gorge déployée, mais où l'on savoure véritablement la dôlerie, s'opposant ainsi aux comédies de Hawks. J'ai aussi apprécié le jeu élégant de Herbert Marshall (qui fait penser à un George Clooney avant l'heure !). Bref, une comédie tout à fait charmante.
Un couple d'escrocs intègre la haute société parisienne pour monter un gros coup. C'est quand on revoit un film comme celui-là, que l'on prend conscience de c'est qu'est un génie de la mise en scène. Tout est en finesse et subtilité, les femmes comme toujours chez Lubitsch sont intelligentes et indépendantes. Les relations entre les personnages sont tout en sous-entendus. Le contournement du code moral Hayes est presque un atout pour le film, tant il oblige à se surpasser dans le scénario. Il y a 80 ans Lubitsch définissait les règles de la comédie romantique, franchement je ne vois pas une seule originalité depuis. Pour les amateurs je vous conseille aussi "Ninotchka" et surtout "sérénade à trois" (son chef d'oeuvre).