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gimliamideselfes
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5,0
Publiée le 13 janvier 2016
Ce court métrage de Godard semble très connu mais je dois dire que j'en avais jamais entendu parler et pourtant c'est un pur chef d'oeuvre comme seul Godard (ou Marker) sait les faire. Je ne veux pas déflorer le film, mais c'est tellement beau, puissant, je suis ressorti de ces 15 minutes totalement chamboulé, les larmes aux yeux. C'est d'une puissance émotionnelle rare, ça parle de tellement de choses, tout en poésie... et on voit que Godard est vraiment le meilleur monteur au monde, il s'approprie les extraits, les images, les détourne en rajoutant du texte, de la musique et on ça...
Ce film sublime...
Ce film qui retrace tout le XXe siècle, ses moments forts, ses moments tristes, tendres, tout y est. C'est vraiment puissant car c'est plus qu'une bête synthèse, c'est pas non plus un hommage, c'est du cinéma tout simplement fait à partir de petits riens, de petits bouts de films, de peintures, d'images d'archives auxquels Godard donne un sens, insuffle une puissance rare.
C'est sans doute son meilleur court métrage (de ce que j'ai pu voir), c'est clairement l'un de ses meilleurs films... et c'est le genre de film qu'il faut voir, revoir, un peu comme Sarajevo mon amour...
Notons cette phrase sublime (je ne sais pas de qui elle est) : "Pourquoi les hommes pris en masse font ils nécessairement le jeu d'un autre ?"
Un petit exercice de style passionnant, référence possible aux Histoires du Cinéma ( que je n'ai pas encore vu à l'heure actuelle ). Godard nous livre ici un poème cinématographique, poème composé d'images d'autres films , de césures ( on pense à Persona de Bergman ) et d'une bande-son assez déroutante à première vue. De l'Origine du XXIeme Siècle fut réalisé par Godard pour la commémoration du troisième millénaire. A la manière d'un Rimbaud, le cinéaste suisse joue avec les images comme avec les mots, monte des groupes d'images comme un poète écrirait des vers, travaille sur le rythme comme un élève déclamerait une récitation et propose un jeu d'échos entre les images et la musique, jeu de rimes en quelque sorte. Loin d'être une simple compilation d'extraits de films ( contrairement à l'autoportrait d'Akerman dans Cinéma de Notre Temps, qui ne s'appuyait que sur les films de la réalisatrice ), ce documentaire offre au spectateur un court instant de poésie, peut-être légèrement rebutant pour le profane, mais captivant si l'on désire s'y abandonner. Intéressant et surprenant.