Attiré par le fait que ce soit un Hitchcock, même si je ne le connaissais pas, j’ai voulu tenter. J’ai vite compris pourquoi il ne faisait pas parti de la filmographie principale du maître de l’épouvante, car ça ne ressemble à rien de connu chez lui et ça a mal vieilli.
Déjà ne le montrez pas à une féministe sinon vous n’entendrez rien du film. En effet, l’héroïne est si soumise, gourde et terne que c’en est horripilant. Bon en soit vous ne manquerez rien vu que la VF est atroce tant le texte est récité, et sans ton. La musique est pas top non plus vu qu’elle est soit agaçante soit vieillotte. De toute façon, en général, tout a mal vieilli. Si les images sont relativement belles et bien traitées, si le jeu de lumières est très soigné, notamment sur le personnage de la servante, tout le reste est (tré-) passé.
Un exemple ? Les incrustations, même à l’époque on faisait mieux, le carton-pâte est flagrant aussi. Bon faut voir que les acteurs ne se foulent pas pour les prendre en compte dans leur jeu, d’ailleurs ils ne semblent pas concernés et ne jouent pas très bien. Allez, sauf Mme Danvers, sorte de mix entre Morticia Adams et Severus Rogue, tout en sobriété mais on la voit peu et le nombre d’expressions est mince. Sinon des longueurs inutiles, pour un film lent et qui semble s’étirer sans raison, cassant le peu de suspens qu’il aurait pu y avoir (car on le voit peu), un style vieillot, donnant un ensemble lourd et déprimant, nunuche et larmoyant plutôt qu’effrayant.
Par contre, on voit que l’histoire est adaptée d’un livre car elle est bonne, bien traitée, claire, ça donne une trame inhabituelle et une fin pas forcément prévisible
(bien que ça finisse un peu en eau de boudin, notamment en ne sachant pas ce qui arrive à M. de Winter avec son procès pour homicide, rien que ça)
. Néanmoins c’est trop maigre pour me plaire, j’en attendais plus de Sir Alfred. Lui qui sait si bien jouer de ses personnages féminins inquiétants (la mère de Norman Bates ressemble beaucoup à la servante, coïncidence ?) est en baisse ici. Je pense que sans la caution Hitchcock et Du Maurier le résultat aurait des critiques plus acerbes, quant à l’Oscar je constate encore que même dans le temps c’est nimp.