Tango et Cash est typiquement le genre de film qui tient presque exclusivement sur les épaules de ses comédiens, ici un duo, et si cette formule est loin de marcher à tous les coups, il faut bien reconnaître que c'est pourtant le cas ici.
Avant même de visionner Tango et Cash, on sait à peu près à quoi s'attendre, et ici il ne surprend pas, mais ne déçoit pas non plus, bien au contraire même. Le film démarre à toute vitesse, les punchlines fusent dès le début, l'auto-dérision aussi, avant de tomber dans une intrigue guère cohérente mais efficacement écrite où nos deux flics se retrouveront en cavale, la faute à un système pourri jusqu'à la moelle. La force de l'oeuvre, c'est de ne jamais perdre son auto-dérision, et c'est drôle, que ce soit lorsque Sly évoque Rambo comme une pédale ou l’ambiguïté sexuelle entre nos deux héros.
Andreï Kontchalovski évite de se perdre en cours de route, si l'intrigue est de moins en moins intéressante, ce n'est pas le cas de notre duo de comédiens, qui parvient à garder un intérêt constant de bout en bout, tout comme on peut aussi apprécier les séquences d'explosions ou de bastons. C'est donc le casting qui porte Tango et Cash, l'alchimie entre Sly et Kurt Russell est très bonne, ils sont drôles sans tomber dans l'excès, alors que les seconds rôles ont souvent les parfaites gueules de l'emploi à l'image de Jack Palance, Teri Hatcher ou encore Geoffrey Lewis, le tout étant saupoudré de quelques scènes mémorables ainsi que d'une bande-originale nous renvoyant parfois au pire des années 1980 mais collant parfaitement à l'ambiance, celle d'un actionner un peu rétro qui demeure un plaisir à suivre.
Sly et Kurt Russell se font plaisir et portent sur leurs épaules Tango et Cash, où le spectaculaire se mêle avec brio à l'auto-dérision, où l'on suit agréablement un duo de flics face à un système corrompu, le tout sublimé par de mémorables punchlines et des gueules de l'emploi.