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Roub E.
985 abonnés
5 023 critiques
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5,0
Publiée le 24 février 2019
C’est sûrement le moins vu et le moins réputé de la trilogie de Leone mais quel grand film. Il démarre sur une scène d’introduction d’anthologie alliant humour et grand spectacle. Puis il enchaîne dans le plus pur style Leonien avec des personnages qui sont icônisés et entraîne chez moi une fascination de tout instant. Si le début du film joue beaucoup sur l’humour et l’ironie il instille dès le départ un discours politique sur les rapports de classe, de domination et de révolte d’abord sur un ton sarcastique mais de plus en plus dramatique au fur et à mesure que le film avance. Il y a bien sûr la fantastique musique d’Ennio Morricone, un casting de vraies gueules de cinéma. C’est grandiose sans être pompeux c’est maitrisé de A à Z, cela dure deux heures et demie et on ne les voit pas passer.
Ce n'est pas le Sergio Leone le plus connu, pourtant il est excellent. Pleins de scènes mémorables, et que dire de la bande son composée par Ennio Morricone !
Derrière son sens aigu de la dérision et du ridicule, Sergio Leone était un profond pessimiste sans guère d'illusion sur la capacité de l'homme à maitriser ses plus bas instincts, mu qu'il est par sa pulsion de mort et sa soif de pouvoir. "Il était une fois la révolution" est sans doute l'expression la plus juste du tempérament torturé de celui qui affichait extérieurement une nature joviale et gargantuesque. S'il s'était surtout évertué dans la trilogie des dollars et dans le crépusculaire "Il était une fois dans l'Ouest" à démonter la légende fondatrice du western tout en lui rendant hommage, il franchit ici un pas supplémentaire en démontant le mythe absolu que demeure la Révolution toujours prometteuse de l'avènement d'un monde meilleur. Leone n'en retient que l'aspect sanguinaire et sa quasi immédiate récupération par ceux qui y voient l'occasion d'accéder au pouvoir et de jouir de toutes les formes de corruption qu'il offre. Pour rester dans l'Ouest de son enfance, la révolution mexicaine avec en frontispice les figures mythiques de Pancho Villa et de Zapata auxquelles il ne fera jamais référence, semble le vecteur idéal. Travaillant sur d'autres projets, Leone n'envisage pas de réaliser le film qu'il ne souhaite que produire via la société (la Rafran) de son ami Claudio Mancini et de son beau-frère Fulvio Morsella. Peter Bogdanovich puis Sam Peckinpah sont pressentis pour la réalisation mais sans suite. De fil en aiguille avec la United Artists à la manœuvre, Leone sera amené à prendre place derrière la caméra. Il reprend alors le scénario avec Sergio Donati qu'il connait bien pour conformer l'histoire à son propre univers. L'équipe avec Rod Steiger (Leone souhaitait Eli Wallach mais le studio imposa Steiger qui venait de remporter un Oscar) et James Coburn (en lieu et place de Jason Robards puis de Malcom McDowell) en vedette s'embarque pour le sud de L'Espagne que Leone connait maintenant comme sa poche. Toujours fidèle une esthétique où se mêle avec bonheur le grandiose et la dérision, il ne s'embarrasse guère de vraisemblance historique, faisant cohabiter un terroriste de l'IRA en fuite (James Coburn) spécialiste des explosifs et un péon (Rod Steiger) vivant de rapines pratiquées sur les diligences serpentant les routes poussiéreuses du désert mexicain. Cette rencontre improbable présentée avec toute la rouerie dont le réalisateur et son fidèle compositeur (Ennio Morricone) savent user, permettra d'observer les deux versants du processus révolutionnaire. Le dialogue entre l'intellectuel conscient des enjeux et le paysan qui après avoir été manipulé se rend compte de la duperie dont sont victimes ceux de sa classe est la grande force du film. Le constat auquel aboutiront les deux hommes finira par se confondre, même si le chemin pour y parvenir aura été bien différent. C'est même le péon devenu héros révolutionnaire par un hasard ironique qui expliquera à celui qui est devenu son ami, la supercherie consubstantielle à la promesse qui pousse le peuple à la révolte : "Ceux qui lisent des livres vont voir ceux qui n'en lisent pas et disent : " l'heure du changement est venue". Alors les pauvres font les changements. Ceux qui lisent s'assoient autour de tables bien cirées, parlent et mangent. Mais que sont devenus les pauvres ? Ils sont morts !". A la suite de cette phrase sans retour, l'aristocrate irlandais n'a d'autres choix que de jeter le livre de Bakounine qu'il était en train de compulser. Cette phrase résume assez bien où en est rendu Leone quant à sa relation avec la politique. Il parsèmera son film d'autres références historiques comme lors de la scène du massacre de la famille de Juan Miranda (Rod Steiger) qui évoque le massacre des fosses ardéatines (Rome, le 29 mars 1944) par les nazis. Pareillement les massacres des juifs dans les fosses communes par les mêmes nazis seront reproduites quasiment à l'identique. Sans doute pour toutes ces raisons "Il était une fois la Révolution" occupait une place à part dans le cœur de Leone qui s'il était conscient d'avoir marché sur le fil du rasoir en mêlant son ton sarcastique à des évènements aussi tragiques, savait aussi avoir livré, lui si pudique, une grande part de lui-même dans ce film parfois un peu bancal. Le chef d'œuvre était à venir une grosse dizaine d'années plus tard.
Le moins bon de la trilogie des il était une fois... de Leone.
Moins bon, mais surement pas en terme de bande originale, une merveille. Surement pas non plus au niveau de l'interprétation des acteurs, de vrais pros. Pas non plus en terme de montage ou Leone innove encore.
Non mais peut être un peu en terme de scénario, pas tout à fait linéaire, un peu entrecoupé entre moment très fort et moment plutôt lent. Peut être la volonté de montrer trop de chose et de donner trop d'émotion différente en un seul film.
Fun fact: le titre français est le seul à respecter la volonté originelle du cinéaste, à laquelle les producteurs italiens s’étaient opposés pour éviter la confusion avec un film de Bertolucci sorti au même moment...alors que la version américaine, ‘A fistful of dynamite’ fait, elle, référence au tout premier western signé Sergio Leone : on peut donc affirmer que la trilogie des ‘Il était une fois…’ est une exclusivité francophone ! Je ne sais pour quelles raisons, cette pièce centrale de la trilogie en question m’avait toujours moins attiré que les deux autres, et je peux aujourd’hui affirmer que mon attentisme était une grossière erreur, même si c’est lui qui me permet de garder toujours quelques chef d’oeuvre de l’histoire du cinéma sous le coude pour les périodes de vaches maigres. On s’en doute, sitôt entamée l’attaque du convoi transportant des notables, ce sont les codes du western-spaghetti (alors à son apogée, même s’il s’agit ici du dernier western de Leone), qui prédominent : anti héros affreux, sales et méchants, Ouest ravagé par la violence et la corruption, humains ravalés à leur condition bestiale et à leurs pulsions les plus égoïstes : on est loin de l’héroïsme aseptisé des western hollywoodiens de l’âge d’or. D’ailleurs, les deux héros, Juan Miranda et John Mallory, ne s’intègrent au soulèvement mexicain que dans l’espoir de profiter du chaos ambiant pour s’en mettre plein les poches. ‘Il était une fois la révolution’ est monumental dans son déploiement mais ne se coule pas pour autant dans la logique d’une grande fresque historique : les événements saillants et les figures politiques hantent l’arrière-plan du film mais l’action se déroule à un niveau très local, pour des objectifs sans gloire. ‘Il était une fois la Révolution’ est peut-être bien le chef d’oeuvre qui assèna le coup de grâce définitif aux ambitions panégyriques et aux visées moralistes du western d’autrefois : la vulgarité matinée d’humour noir, la froide cruauté des actions humaines collectives et le cynisme des ambitions individuelles s’y conjuguent à d’impressionnantes batailles rangées, attaques de trains et destructions de bâtiments à l’explosif, dont la démesure impressionne, même aujourd’hui. Cette grammaire cinématographique ici poussée à son paroxysme par le maître italien est de celles sur lesquelles le temps n’a décidément aucune prise. D’ailleurs, on peut même juger que ‘Il était une fois la révolution’ n’est plus un simple western mais une base de travail primordiale dans laquelle infusa tout le cinéma populaire des années 70 et 80. Il s’agit aussi d’un film politique, mais pas dans le sens où on pourrait le croire : alors que les illusions révolutionnaires reprennaient de la vigueur en Europe, Leone exprime dans son travail un pessimisme existentiel à contre-courant de l’époque, un athéisme féroce envers le progrès supposément apporté par les révolutions et une opinion définitive sur l’immuabilité des comportements humains. Ces révoltes, pétries des plus nobles idéaux, ne sont que des poussées de fièvre qui sèment la mort et la destruction parmi ceux au nom desquels elles se font, et qui n’aboutissent, au mieux, qu’à un rebattage des cartes entre les mêmes joueurs. En ce qui concerne l’aspect proprement cinématographique du film, les puristes du western classique peuvent bien se boucher les narines dès qu’on leur parle de ces bâtards monstrueux de péplum, de Film Noir et de giallo dont les figures principales portaient tout juste un stetson pour la forme : c’est cette approche méditerranéenne et excessive de la légende de l’Ouest qui lui a donné ses représentations les plus mémorables et surtout, les seuls qu’on puisse toujours regarder aujourd’hui sans chausser ses lunettes d’archéologue du cinéma.
Dans ce western à la fois politique, comique et tragique, remarquablement porté par Rod Steiger et James Coburn, Sergio Leone s'intéresse aux grandes idéologies et à leurs mises en application concrètes, faisant l'amer et cynique constat que les petites gens finissent toujours par être perdantes. Cette fresque désabusée est aussi une réflexion intéressante sur le choix personnel et le destin, le personnage principal, gredin de la plus pure espèce, se voyant proclamé héros de la révolution par une succession de hasards et un enchaînement heureux de circonstances sur lesquelles il n'avait que peu de prises. Comme toujours chez le cinéaste italien, les flashbacks sont de mise. Plusieurs très belles séquences.
Film culte, un poil méconnu, le Sergio Leone que je préfère pourtant, entre le western spaghetti et le film moderne, avec une BO formidable signée toujours du maitre E Morricone : (ah le 'Sean Sean Sean' restera un grand moment de la BO au cinéma). Les 2 acteurs principaux sont fantastiques. Western Lyrique et triste à la fois. Bref un très grand western et un très grand film tout court.
C’est le titre sous lequel sorti le film en Italie, seule la France respecta le choix de Leone de le voir intitulé sous le titre « Il était une fois… » ; titre qui l’inscrit dans la trilogie de Leone à mi-chemin entre l’Ouest et l’Amérique. Le mi-chemin entre les deux autres opus pour ce film central, car il allie le côté picaresque des grands westerns spaghettis (« Le bon la brute et le truand » et « Il était une fois dans l’Ouest ») et le côté onirique et complexité du récit du suivant (« Il était une fois en Amérique »). Même s’il démarre sur les chapeaux de roue avec un humour mordant très italien des 70’s (type « Affreux sales et méchants »), il se révèle par la suite plus désenchanté. Faisant allusions aux différentes tragédies du XXème siècle (fascisme, nazisme, Shoah,…) quitte à faire fi des réalités historiques, ce film marque franchement une distance envers l’Idéal Révolutionnaire. Peut-être une raison pour laquelle le titre français ne fût pas retenu dans différents pays tant il marquait une vision catastrophique du fait révolutionnaire. Sans habillage particulier voire sans pincette, Léone dit clairement dans ce film que les masses sont manipulées par quelques intellectuels, les conduisent à la mort en nombre pour la cause et finissent par récupérer le pouvoir. Dans le film celui qui parait le moins malin, Juan, est certainement dans le vrai ; la révolution est toujours récupérée par les puissants. Il le dit clairement à la fin du film : « La révolution ? C’est quand ceux qui savent lire vont voir ceux qui savent pas lire et leur disent qu’il faut tout changer. Les pauvres bougres se mettent au boulot. Puis, le boulot fait, ceux qui savent lire se réunissent, puis parlent, puis bouffent, puis parlent, puis bouffent. Pendant ce temps-là, les pauvres, eux, ils sont morts. Et après, eh bien tout recommence comme avant ! ». Tout cela sur fond mélancolique d’une B.O. au diapason signé Ennio Morricone. Malgré ces qualités, c’est loin d’être le meilleur Sergio Leone ; ce film trouve peu son rythme et il est hyper codé. Par contre, on peut voir ce qui a pu inspirer Tarantino ici ; une parentalité assumée. A voir pour la leçon de chose sur le fait révolutionnaire et l’art du cadrage de Sergio Leone. Mon blog: tout-un-cinema.blogspot.fr
Mon unique déception chez Sergio Leone. Lui qui n'avait réalisé que des chefs-d'œuvre et des grands films, me laisse ici avec une impression très mitigée. De toute sa filmographie, jamais le temps ne m'a semblé si long... De plus les acteurs cabotinent et on tombe dans un humour, rarement drôle... Un rendez-vous manqué.
Second volet de la légendaire trilogie "Il était une fois..." de Sergio Leone, Il était une fois la révolution est sans nul doute le film le moins réputé des trois. Peut-être est-ce dû aux conditions de tournage difficiles avec Rod Steiger, aux multiples soucis de pré-production (changement de réalisateur, script réécrit) ou alors son genre identique à son prédécesseur que l'on a tendance à le voir que comme un volet de transition pour compléter la trilogie, c'est pourtant avec cette fable ayant pour cadre la Révolution Mexicaine que Leone a conçu un de ses films les plus majeurs à défaut de faire son western le plus marquant. La première moitié détonne presque de ses précédents chef-d’œuvres en présentant les deux protagonistes les plus colorés qu'il ait eu à mettre en image entre le révolutionnaire Irlandais et le bandit Mexicain. Toute la poésie de l'aventure se trouve dans leur évolution minutieuse poussée par le pays en pleine guérilla, plus par vengeance intime ou circonstances imprévues que pour la cause, les poussant de simples hors-la-loi en véritables héros de la révolution. Leone en maître du dosage tragi-comique rend son film à la fois divertissant et sombre, le ton surprenamment léger de la première moitié de l'aventure prend (ou perd) tout son sens en laissant place à la dure réalité de la guerre dans la seconde moitié, plaçant logiquement nos deux héros autrefois suffisants et sympathiques en guerriers dans l'âme leaders et vengeurs malgré eux. Leur liberté autrefois acquise devient dès lors hors d'atteinte à l'achèvement de leurs ambitions personnelles, le conflit interne vient toujours les empêcher de retrouver une stabilité et ce même quand ce sont eux qui y renoncent. La citation du prologue anachronique aux événements de la révolution couplée aux parallèles évidents aux horreurs les plus marquantes de l'histoire donne à Il était une fois la révolution une portée universelle. Une perle de la filmographie de ce géant. A voir et revoir.
Il était une fois la révolution réalisé par Sergio Leone en 1971. *Les points que j'ai appréciés → • La première partie (surtout la rencontre des deux personnages principaux) • Le jeu des acteurs • La musique originale
*Les points que je n'ai pas appréciés → • La deuxième partie qui est bien moins captivante
*Conclusion → J'ai aimé, c'est une révolution réussie. 8/10.
C’est le dernier western officiel du metteur en scène. Après ça et un quasi break de treize ans, il reviendra par la pègre de New York, lui accolera les codes du genre et s’offrira pour la peine Robert De Niro. Avant l’est américain et après son far-west, donc, nous voici au Mexique à l’orée du XXe. Car si le nom d’origine se traduirait par un délicat « Planque-toi, spoiler: connard ! » (et c’est Wikipédia qui le dit), c’est bien le titre français qui honore le premier choix du réalisateur. Ce que ça change ? A vrai dire peu. Série ou pas, ça fait longtemps que Leone a prouvé l’étendue de son génie. Alternances de plans larges et de cadrages serrés, galerie de portraits haute en couleurs et rythme tour à tour stressant, nerveux ou contemplatif, les mélodies prodigieusement nostalgiques d’Ennio Morricone, et même une touche d’humour inattendue (à défaut d’être très légère), La révolution s’inscrit de fait parmi les chefs d’œuvre du maître. On remarquera l’apport de Juan, modèle du rustre sympathique, précurseur du buddy à movies, chicano terre à terre mais bourré d’honneur, qu’on doit à un Rod Steiger connu tant pour ses seconds rôles que ses problèmes sur les tournages. Il reste ici fidèle à sa ligne de conduite, mais cette fois c’est peut-être plus pour la bonne cause. Son alliance contre nature avec le pâle, flegmatique et un brin sournois irlandais John – rayonnant James Coburn – appuie la mise en scène tout en la renouvelant. Sergio n’en demandait pas tant ; alors nous, vous imaginez.
Sergio Leone revisite la révolution mexicaine de 1913. Somptueux, évidemment. Enrôlé par John (irlandais de naissance, membre de l'IRA et spécialiste de la dynamite) dans le braquage d’une banque plus riche en prisonniers qu’en or, Juan, un "peone", est pris dans une révolution dont il deviendra, bien malgré lui, un héros... Bien que les premiers instants du film (l'attaque d'une diligence) respectent les habituels codes du western leonien, "Il était une fois la révolution" relève plus du drame historique et du film de guerre. Le budget assez conséquent du film aura permis la réalisation de nombreuses scènes grandioses : spoiler: l’explosion d’un pont de pierre en plein désert, le massacre de masse des révolutionnaires par l’armée mexicaine dans une gare, l’attaque finale du train , ...C'est peut-être jusque-là le plus baroque des films de Sergio Leone tant la violence qui nous est montrée est frappante ; le film prend d'ailleurs ce sujet à contrepied en nous montrant à travers un duo improbable que le soi-disant idéal révolutionnaire n'apporte que mort et destruction. "Il était une fois la révolution", c'est l'histoire d'une amitié entre un homme du peuple naïf et un intellectuel égoïste, et c'est le premier qui donnera des leçons au second. La révolution semble ici un massacre de masse orchestré par des intellectuels cyniques où trahison et puissance du gouvernement tyrannique sont de la partie.. spoiler: La fin avec le flash-back au ralenti montrant Sean, son ami Nolan qui l'a trahi et sa femme qu'ils aimaient tous les deux est assez émouvante, superbement aidée par la musique très envoûtante d'Ennio Morricone, et semble montrer les visions d'un paradis perdu à jamais, la fin d'une époque. Rod Steiger et James Coburn fonctionnent à merveille dans ce duo d'anarchistes que tout semble opposer au départ et nous offrent beaucoup de scènes très drôles ! Au final une fresque ambitieuse et baroque traitant de l'honneur, des révolutions, de la camaraderie et du courage physique et moral orchestrée par un très grand réalisateur, une œuvre grandiose.
Déjà que je ne suis pas fan des westerns traitant de la Révolution Mexicaine, celui-ci m'a achevé de me désintéresser complètement ce genre. Sergio Leone sombre dans sa propre caricature dans cette farce pesante et vulgaire (dès la première scène avec Rod Steiger qui se pisse sur les pieds) qui est plus proche des médiocres parodies avec Bud Spencer et Terence Hill que des exercices de style avec Clint Eastwood.
Les films de Léone riment souvent avec claques monumentales et ce n'est pas "Il était une fois la Révolution" qui dérogera à la règle. Le cinéaste italien abandonne le film de genre pour nous livrer une ouvre beaucoup plus sombre et personnelle. Il y expose ses idéaux révolutionnaires déçus dans un film teinté de pessimisme et de mélancolie, mais aussi d'un grand humaniste. Très pertinent par son propos, le film brille bien entendu par sa mise en scène ultra-maîtrisée avec ces plans séquences magistraux, typiques du cinéma de Léone, que l'on ne présente plus. Comme tous les films du réalisateur, "Il était une fois la révolution" comporte son lot de scènes d'actions ultra bien menés et de dialogues rendus immédiatement cultes, mais aussi plus étonnamment de scènes véritablement émouvantes. Certaines séquences sont d'une grande dureté et dégage une puissance émotionnelle rarement atteinte dans le cinéma de Léone. Surement l'oeuvre la plus personnelle du cinéaste qui n'a jamais paru aussi concerné, "Il était une fois la Révolution" est un immense film qui mérite amplement l'étiquette de chef d'oeuvre.