Sans que cela soit vraiment volontaire, je regarde ces derniers temps quelques James Bond, dont cet « Homme au pistolet d'or » dont je me demande même si je l'avais vu en entier. D'ailleurs, alors que ce dernier est doté d'une réputation plus que moyenne, la scène d'introduction m'a beaucoup séduite : rappelant les « Chapeau melon et bottes de cuir » de la grande époque, elle sait faire preuve d'une certaine ambiguïté, mettant bien en place, que ce soit par son étonnant décor que la personnalité de Scaramanga, ce que sera (du moins devrait être!) cette aventure bondienne. Malheureusement, le reste ne sera que rarement à la hauteur. Si le scénario est convenable, il manque clairement de densité, usant beaucoup trop régulièrement d'un humour lourdaud voire pénible, à contre-courant de ce que promettait les premières minutes, certaines scènes sortant clairement de nulle part
(le combat de karaté)
ou virant à la catastrophe (la présence de Clifton James, proche du boulevard le plus grossier). On se surprend même à plusieurs reprises à voir une scène plutôt pas mal enchaînée à une complètement nulle, à l'image de l'affrontement final entre Bond et son ennemi, intrigant, bien mené, faisant intelligemment écho à celle du début, suivi par
le pathétique combat avec le nain Tric-Trac, franchement gênant)
. Dommage, car Christopher Lee était un choix idéal pour interpréter ce tueur élégant, brillant (bien plus que Bond, en passant), presque « gentleman » dans l'approche de son « métier » et de ses adversaires, à l'image du séduisant dialogue qu'il échange avec 007
durant le combat de boxe, qui suivait déjà une belle scène (la mort de Maud Adams, très esthétique, que l'on découvre presque en deux temps)
. Guy Hamilton emballe l'ensemble convenablement, avec quelques belles inspirations au milieu de la routine, peu aidé par la décontraction extrême de Roger Moore, presque je-m'en-foutiste, nimbé de machisme à la limite du déplacé (même lorsqu'on pense que ce dernier va être évité, celui-ci arrive finalement la scène suivante ! Même si, pour le coup, c'était assez drôle). Bref, un épisode mineur, frôlant parfois le nanar, sauvé par quelques éclairs et un « bad guy » de haut vol incarné par un acteur l'étant tout autant : pour avoir vu l'intégrale du plus célèbre agent secret du cinéma.