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Teresa L.
21 abonnés
148 critiques
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4,5
Publiée le 19 février 2014
Note à flav43 qui semble allier des tentatives de français orné (non sans grâces subites) à une parfaite méconnaissance du français et des films dont il parle: l'accent toulousain du film... serait déplacé puisque le film se passe entièrement à Toulon, distant de plus de 200 kilomètres. Pour parler du film, il est éminemment moins choquant que "Gueule d'amour" (un homme atteint dans sa virilité) et moins percutant que "Lumière d'été" (chef d'oeuvre de négativité). "L'étrange Mr Victor" est tout simplement poignant. Ses personnages tentent de s'accrocher à ce qu'ils ont, n'ont pas encore, ou ont eu et ne veulent pas perdre. Enfant, situation, statut social, mère vieillissante... Il est rare de montrer un personnage plus poignant quand il s'accroche à ses possessions que lorsqu'il tente de regagner la liberté; c'est pourtant le cas ici. Et Grémillon place ses personnages dans un éclairage unique, précurseur de Pialat à plus d'un titre, et cela aide à passer sur les temps morts du film, rares mais pertinents, sur cette époque dépassée mais déjà terriblement violente, sur l'insécabilité schizophrénique des choses. C'est fort, prenant, on ne s'en relève pas. Qu'aurions-nous fait à la place de ces personnages? Et pourtant Grémillon ne privilégie aucun point de vue, aucun style de vie, sans démagogie ni oui-ouisme paralysants. Un film sublime, pas une leçon de vie pourtant.
"L'étrange monsieur Victor" est l'un des meilleurs films de Grémillon qui y dépeint une Provence (Toulon en l'occurrence) moins pittoresque que celle de Pagnol. Il permet surtout, dans un récit d'une fluidité constante, à un certain Raimu de montrer toute sa panoplie d'acteur qui ne se réduit pas à sa faconde méridionale. Subtil est le jeu de cet acteur qu'Orson Welles tenait pour le meilleur du monde. La palette de sentiments qu'il exprime dans le film laisse littéralement pantois. Un génie, ce Raimu, ni plus ni moins.
Grémillon sort tout auréolé de « Gueule d’amour » et s’apprête à signer son chef d’œuvre « Remorque ». Comme il lui faut attendre, entre les deux ce sera ce film bizarre qui tient à peine debout en raison d’un scénario bancal et d’une mise en scène qui n’arrive pas à le remettre en équilibre. À partir d’un fait divers criminel, L’Étrange Monsieur Victor oscille entre innocence et culpabilité, réalisme quotidien ( les ruelles toulonnaises, ses terrasses ) et suspicion mal ordonnée . Le face à face entre le fuyard innocent et le bourgeois coupable s’éternise sous les auspices d’un cinéaste égaré dans le parfum pagnolesque . Raimu et sa faconde en sont responsables, mais une fois encore ce sont les femmes qui font le ménage, la vaisselle et la réussite de leur interprétation : Madeleine Renaud et Viviane Romance, dans des rôles plus dynamiques et mieux assumés que la direction des acteurs . AVIS BONUS Plusieurs spécialistes dissertent sur l’œuvre de Grémillon dont Paul Vecchiali, tandis que le producteur du film rapporte une anecdote amusante sur ses rapports avec le cinéaste. Une petite actualité d’époque comme Pathé en met toujours dans ses restaurations, elle est courte, mais passionnante. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Après un bon début nerveux ou Grémillon joue de la caméra et met parfaitement en place ses personnages et son intrigue, on tombe sur un passage de transition creux puis un huis clos qui ne fonctionne pas très bien car trop improbable.
La reedition en salles de " l'etrange mr Victor" permet de revisiter un des meilleurs opus de Jean Gremillon ( un des meilleurs cineastes francais de l'apres 1937).
On sait que B.Tavernier, dont le poids dans la cinephilie francaise fut de premier ordre, fit beaucoup pour la rehabilitation de Gremillon ( avec beaucoup d'a propos et de pertinence).
" l'etrange...", propose un scenario aux aspects de polar ( un individu est condamne a tort pour le meurtre d'un voyou, maitre chanteur. Le meurtrier, receleur chevronne, est taraude par sa mauvaise conscience).
Reflexion sur la valeur d'un acte genereux : est ce la finalite qui compte, ou est ce sa veritable motivation ? Gremillon, intellectuel passe au cinema propose un questionnement qui releve de la philosophie existentielle.
La realisation, l'interpretation sont admirables ( on ne peut s'empecher de penser que la prestation de Raimu conditionnera le choix de Michel Galabru par Tavernier dans plusieurs opus qu'il signera).
L'amateur de cinema du patrimoine ne laissera pas passer ce film sans le voir, car le spectacle offert est formidable de precision et de perfection.
On notera que Viviane Romance, actrice sexy qui.peut concurrencer facilement de nombreuses actrices hollywoodiennes de la meme periode, eut une attitude ambigue pendant l'occupation de la France pendant la seconde guerre.
A voir pour l'interprétation lumineuse de raimu et pour la photographie, digne des plus grands films français des années 30. Pour le reste, le scénario est couru d'avance et l'histoire pas si excitante que ça. Grémillon a fait mieux.
Raimu accompagné d’autres acteurs populaires, l’ambiance du Sud-Est, un accent à couper au couteau… On pourrait penser à une pagnolade. Que nenni. Ce film est un drame bien noir sur les apparences trompeuses. Voilà qui a peut-être déconcerté le public de l’époque, qui ne s’est pas rué dans les salles. Dommage, car cet Étrange Monsieur Victor est intéressant à plus d’un titre. D’abord pour la prestation de Raimu, toujours très imposant, ici dans un registre où l’on n’a pas l’habitude de le voir évoluer. Il se tire à merveille de ce rôle à deux faces, l’une honorable, l’autre corrompue. Une sorte de Dr. Jekyll & M. Hyde de la bourgeoisie toulonnaise… Ensuite, il y a la réalisation maîtrisée de Jean Grémillon (l’auteur de Remorques), dans un style au réalisme sombre (qui colle à la noirceur du propos), bénéficiant du bon travail photographique de Werner Krien. Enfin, on peut souligner la qualité des dialogues de Marcel Achard et de Charles Spaak. Belle facture d’ensemble, donc, pour ce film rare et méconnu, qui ne devrait pas l’être.
"L'étrange Monsieur Victor" est parfumé du doux chant à l'accent toulousain. Les répliques sont comme des vers à la métrique savamment sudoise. Le film du génial Grémillon, en plus d'être une oeuvre qui joue au funambule entre le comique et le tragique est douée d'une réalisation splendide. Certains plans ont ça de wellesiens, avec les ombres grandiloquentes et les plans architecturaux. Le théme abordé dans cet "Etrange Monsieur Victor" est celui de la dualité. Dualité du genre combinée à celui du personnage de Raimu. Grémillon critique ainsi sa société ( celle de 38 ) comme Lang le fait avec "M", avec certes plus de légérté mais aussi plus de douceur, celle-ci même qui fait briller la Cannebière. Raimu y est formidable. Non seulement en acteur comique mais aussi en acteur audacieux qui ose jouer le crapuleux vicieux alors même qu'il est la bonhomie incarnée. "L'étrange Monsieur Victor" est un film drôle de trés haute qualité parce qu'il déborde de ses limites pour venir gambader dans celle, relativement close, du film noir.
Jean Grémillon est un cinéaste honni. Dans sa filmographie il ne faut pas oublier cet Etrange Monsieur Victor, incarné superbement par Raimu. Le film, surprenant de noirceur et de violence, est une implacable analyse de la société française de l'époque, touchée par la grâce d'une mise en scène magnifique et d'un montage particulièrement inspiré, complètement musical. Un bijou.
Film de 1937 en noir et blanc avec de grosses pointures telles que Raimu, Madeleine Renaud ou Viviane Romance. Le scénario est assez bien, on a tout de même l impression qu il manque des pans de l histoire, par exemple le procès n est pas filmé. Si je n avais pas lu le résumé, je n aurais pas tout compris...Néanmoins il y a le charme du film d antan...