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    Eaux profondes
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    calamarboiteux
    calamarboiteux

    29 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 mars 2008
    Victor crée des parfums à Jersey, et incite sa femme Mélanie à flirter avec de jeunes hommes. Il pimente ce jeu pervers de la sentence : quand quelqu’un me déplait vraiment, je le tue. Mais prétendre qu’on est un meurtrier peut conduire à le devenir…
    Tiré d’un roman éponyme de Patricia Highsmith (deep water), ce huis-clos est centré sur les rapports du couple Huppert – Trintignant, tous deux excellents. Une sorte de « glissement progressif du plaisir », dans lequel chacun cherche à humilier et faire souffrir l’autre sans cesse davantage, et dans lequel ils restent complices malgré les apparences.
    A partir de cet intéressant canevas, Deville brosse à petites touches le portrait des protagonistes, avec légèreté, en s’appuyant sur des dialogues intelligents, souvent à double sens (il ne va pas tarder à refaire surface), et sur une musique omniprésente et obsessionnelle (concerto pour clavecin de De Falla). Il en résulte un met pour gourmet, qu’il faut déguster par petite bouchées, en portant à chacune toute son attention.
    Yannickcinéphile
    Yannickcinéphile

    2 441 abonnés 4 464 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 novembre 2016
    Un polar signé Michel Deville qui m’introduit dans sa filmographie par un biais tout autre que celui de ses derniers films. Un métrage pas désagréable mais un peu plat, qui vaut pour son duo d’acteur et pour un travail formel appliqué.
    En effet Deville nous sort ici un film très riche en extérieur, loin de ses films tardifs, et l’esthétique s’en ressent clairement. Une très belle photographie, des plans judicieusement choisis, des paysages très jolis qui rendent à merveille l’ambiance insulaire de l’île de Jersey, Deville nous offre avec Eaux profondes un film esthétiquement réussi où la luminosité des éclairages et la luxuriance végétale contraste avec la noirceur des sentiments. La bande son reste un peu en retrait, mais elle est loin de démériter, peut-être manque-t-elle juste d’un thème mémorable.
    Formellement à la hauteur, Eaux profondes profite aussi d’un casting de choix, avec surtout le solide duo Trintignant-Huppert. Le premier tire son épingle du jeu avec un personnage particulier, ambigu, et il impose une personnalité marquée, typée, au caractère aussi rebutant que fascinant. A ses côtés Huppert est une femme élégante et froide toute trouvée, un peu inexpressive peut-être (on a du mal à croire qu’elle vit des passions), mais au charme glacé tout à fait en adéquation avec l’histoire. Autour de ce duo dommage que les seconds rôles restent moyens, peu dégrossis, et pas forcément très intéressants.
    Le scénario est inégal, mais plutôt faible en fait. Deville choisit l’ultra-sobriété pour cette histoire, et c’est à double tranchant, car force est de constater que le rythme est lancinant, que ça manque d’action et de piquant, tout en se démarquant clairement de la concurrence. Eaux profondes a des atouts, notamment un travail psychologique fort, mais c’est vrai que la fin un peu décevante et le déroulé linéaire qui ménage peu de scènes fortes fait d’Eaux profondes un polar austère, moyennement accrocheur, surtout une fois qu’on a un peu compris la chose au fil de la première partie.
    Pour autant, ce film de Deville est un moment plutôt agréable. Pas un chef-d’œuvre, pas même un film majeur du cinéma, mais un petit film qui peut mériter le visionnage, ne serait-ce que pour sa belle réalisation et son duo d’acteurs convaincant. 3.
    overlook2
    overlook2

    26 abonnés 163 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 juin 2016
    Ludique en diable, Deville nous entraîne avec cette adaptation de Patricia Highsmith dans un abime d’ambiguïté et de trouble. A la manière de ces époux tour à tour diaboliques et victimes de leurs propres constructions fantasmatiques, le cinéaste porte un regard d’une totale ambivalence sur le couple : piège où les désirs ne parviennent à se conjuguer qu’en détruisant chacun ou, au contraire, superbe machine à créer de la fiction et à se libérer de tous les cadres moraux et sociaux. Le ton adopté, ironique et enjoué, apporte un contre-point jubilatoire à cette fable cruelle – ou, c’est selon, galvanise cette truculente mise à nue des vertus révolutionnaires de la passion. La mise en scène de Deville se fait une fois de plus virtuose et incroyable libre ; quant à ses comédiens, ils touchent à la grâce. Ces eaux troubles, on ne se lassera jamais de les explorer.
    Alain D.
    Alain D.

    600 abonnés 3 296 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 novembre 2020
    Un très bon Policier de Michel Deville. Il nous offre une mise en scène élégante et de très belles images de l'ile de Jersey. Il nous propose avec "Eaux profondes" un film au ton acidulé, mêlant habilement légèreté et gravité, une histoire ou la tension monte graduellement. Le film nous montre une affiche de choix avec une Isabelle Huppert belle et coquine et un JL Trintignant, admirable (comme toujours) dans un rôle trouble qui lui convient à merveille.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 185 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 août 2014
    Michel Deville est un cinéaste inclassable, naviguant entre le classicisme des anciens (il a été pendant dix ans l’assistant d’Henri Decoin) et les réalisateurs de la Nouvelle Vague de la même génération que lui. Son cinéma tout en finesse et relativement éclectique malgré un goût marqué pour le marivaudage est souvent comparé à celui d’Eric Rohmer, une des figures majeures de la Nouvelle Vague. Au mitan de sa carrière alors qu’il est un cinéaste reconnu, il remet en chantier une adaptation précédemment abandonnée d’un roman de Patricia Highsmith, la reine du thriller psychologique à partir d’un travail de Christopher Frank qu’il remanie en compagnie de Florence Delay. Daniel Toscan du Plantier le producteur souffle à Deville le nom d’Isabelle Huppert sa compagne de l’époque et Jean-Louis Trintignant remplace Jacques Dutronc initialement prévu pour le rôle de l’époux du couple infernal qui hante ce film à l’atmosphère irrespirable. Deville lui-même affirme que ce qui l'a intéressé au premier chef dans le roman d'Highsmith c'est l'histoire d'amour. Une histoire d'amour très perverse qui sème les cadavres derrière elle. On peut comprendre Deville tant l'intrigue assez simple est soutenue ou relancée par la montée crescendo des rapports venimeux entre ces deux êtres dont on se demande comment ils ont pu en arriver là, laissant leur fille unique spectatrice inquiète de leur manège pseudo érotique où la domination de la jeune épouse sur son mari plus âgé tient lieu de seul mode opératoire de la montée du désir . Le style très épuré et distancié voire glacial de Deville convient à merveille à cette sarabande mortifère assez peu crédible du point de vue formel qui exhale un parfum étouffant de tubéreuse nous faisant pousser un ouf de soulagement arrivée au générique final. Certains êtres ne devraient jamais se rencontrer, chacun trouvant chez l'autre le détonateur de ses pulsions morbides refoulées. C'est ce qui est arrivé à ce couple amené pour survivre à se jouer des autres sans aucune entrave morale. Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert constituaient le couple d'acteurs idéal pour incarner une telle dérive qui conduit un amour devenu malade à engendrer un monstre qui échappe à ses géniteurs. Peu de mots sont échangés pour laisser le champ libre à ces regards qui en disent long sur ce que chacun attend de l'autre. Deville, ses acteurs, sa musique et sa caméra diffusent un poison lent qui magnifie une auteure qui n'aura pas eu à se plaindre de l’adaptation cinématographique de ses œuvres. Alfred Hitchcock ("L'inconnu du Nord Express",1951), René Clément ("Plein soleil", 1960), Claude Miller ("Dites lui que je l'aime", 1977), Wim Wenders ("L'ami américain",1977), Claude Chabrol ("Le cri du hibou",1987) et ici Michel Deville ayant su avec maestria retranscrire sur pellicule la perversité sulfureuse qui s'empare des âmes dans les romans de Patricia Highsmith.
    pierrre s.
    pierrre s.

    440 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 décembre 2016
    Meurtres, manipulation, fascination et sensualité voilà les principaux éléments qui composent le thriller de Michel Deville. Hupper et Trintignant forment un couple ambigu et raffiné, et offrent une vraie ambiance.
    Raw Moon Show
    Raw Moon Show

    139 abonnés 832 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 décembre 2014
    De la passion au jeu amoureux, du jeu amoureux à la cruauté, de la cruauté à la perversion puis fatalement à l'irréparable... Il n'y a souvent qu'un pas que le couple Michel Deville / Patricia Highmith franchit allègrement sur un île de cauchemar qui n'a de prometteur que les apparences. Le traitement distancié du film, le jeu épuré des acteurs, tout ici convient parfaitement à épouser cette fable qui nous dit que l'amour n'est souvent (dès lors qu'elle est mal comprise) qu'affaire de propriété, d'amour propre et de blessure narcissique... Mais dès lors que l'irresponsabilité des parents s'en mêle (alors qu'un enfant devient le spectateur obligé de ces déchirements adultes), alors le pire reste encore à venir...
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 août 2011
    Un des plus grands films de Michel Deville, l'orfèvre du cinéma français. Folle inventivité de la mise en scène, brio de l'interprétation, ambiguïté permanente d'une intrigue à la fois trouble et ludique : tout l'art du cinéaste semble condensé ici dans ce faux-polar où les personnages s'ouvrent sur leur propre abîme pour notre plus grand plaisir. Rarement l'opacité du sentiment amoureux, sa lumineuse irrationalité mais aussi sa violence latente n'aura été aussi brillamment traité. Le mystère du film, élégant et frondeur, libère pour longtemps notre imaginaire. Bien après la projection.
    ffred
    ffred

    1 728 abonnés 4 021 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mars 2022
    La nouvelle adaptation complètement ratée de ce roman de Patricia Highsmith par Adrian Lyne m’a donné envie de voir la version de Michel Deville sortie en 1981. L’histoire est la même, à un ou deux détails près, mais le rendu est très différent. La version américaine se veut sulfureuse et dérangeante alors qu’elle ne l’est pas du tout, celle-ci s’attache plus aux personnages, à leurs états d’âme, et aux relations complexes qui se tissent entre les deux époux. Par contre, la fin est tout aussi raté des deux côtés. On privilégiera donc tout de même plus le film de Deville, et son duo Trintignant/Huppert bien plus convaincant et charismatique que le couple sans éclat Affleck/De Armas.
    Jrk N
    Jrk N

    41 abonnés 240 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 17 mars 2018
    Pour faire un bon film noir à la Chabrol-Hawks-Melville-Wilder-Dassin prenez un bon roman noir, par exemple un Highsmith, faites le adapter par de bons scénaristes, par exemple Rosalinde Deville et Christopher Frank, découpez le tout en détail avec des dialogues rares, précis et ambigus à la fois, saupoudrez d'une musique volontairement laide et qui fait peur, par exemple le concerto pour clavecin de De Falla, puis faites touiller l tout à feu vif pendant 1h30 pas plus par les deux plus grands acteurs de l'époque, en leur demandant surtout d'éviter tout expression inutile et toute explication psychologique qui pourrait répondre aux grandes question du film : aime-t-elle son mari et est-ce pour cela qu'elle le trompe sous ses yeux ? Aime-t-il sa femme et est-ce pour cela qu'il la laisse le tromper et qu'il tue ses amants ?
    Vous obtenez ainsi Eaux Profondes (1980), le chef d'oeuvre où Michel Deville a su laisser Jean-Louis Trintignant et Isabelle Huppert au sommet de leur talent si particulier qui consiste à en faire le moins possible pour en exprimer le plus, jouant un couple de tous les jours main dans la main quoi qu'on en pense au début, nous déconcerter, nous inquiéter, nous alarmer, nous terrifier et enfin, dans les dernières secondes, nous horrifier, à la manière d'Hitchcock. Ça vaut tous les poulets au vinaigre.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    80 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 février 2013
    L'histoire d'un couple "libre", seulement à force le mari devient jaloux et en arrive au(x) meurtre(s) des amants de sa femme.
    Sur ce thème simple, Deville a réalisé un chef d'oeuvre de psychologie et une réalisation tout en nuance et subtilité. Très grande maîtrise du langage cinématographique, le style est parfait tant du point de vue de la mise en scène que de la direction d'acteurs.
    Les deux comédiens principaux sont excellents. Le récit progresse sous forme d'un thriller, car on se doute que tout ça va mal se terminer.
    Le plus remarquable est la réalisation, rythme, plan, séquences, musique, mouvements de caméra, tout est presque parfait. La fin même est surprenante, même si tout ça n'est pas très moral...
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 janvier 2016
    Film cynique, amoral et immoral comme je les aime. Trintignant et Huppert y sont géniaux. Le cinéma français au zénith (et on n'est pas prêts à retrouver une telle qualité et un tel niveau avec les daubes qui sortent aujourd'hui !)
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 194 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2016
    Un film au climat presque malsain qui présente un mari jaloux qui se débarrasse des amants de sa femme comme un crocodile qui tourne autour de ses proies à l'ombre, subrepticement, sans y avoir l'air. Un drôle de couple et un style de film assez spécial. Parfois j'ai l'impression d'y voir du Haneke.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    108 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 décembre 2016
    Adapté d'un roman de Patricia Highsmith, Eaux profondes est un polar vénéneux qui met en scène un couple aux mœurs plus que troubles, superbement incarné par Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant. Tourné sur l'île de Jersey, ce petit film de Michel Deville sobre et efficace se laisse regarder avec grand plaisir.
    AMCHI
    AMCHI

    5 914 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 27 mars 2019
    Alors que ce film avait tout pour être malsain, dérangeant et inquiétant il n'en est rien. Eaux profondes souffre d'une mise en scène qui occulte tout suspense, je ne sais pas si c'est voulu ou non par Michel Deville mais l'ensemble est trop mou pour moi.
    Absence de nervosité et de tension mais de l’ambiguïté il y en a grâce aux acteurs avec Isabelle Huppert qui a un côté femme-ado dans ce film et Trintignant dans la peau du mari ayant l'apparence d'un homme froid et semblant indifférent aux infidélités de sa femme alors qu'il n'en est rien en fait.
    Pas mauvais mais pas non plus un film qui m'a passionné.
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