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Un visiteur
3,0
Publiée le 2 février 2015
le ciel est à vous a souffert de son image pétainiste car ayant été promu par un journaliste vichyiste et vu par Pétain ,il a connu un grand succès populaire sous l'occupation. Pourtant mis à part qu'il parle des petits gens qui selon la propagande vichy sont la "vraie France" ce film n'a rien d'idéologique ou réactionnaire et montre au contraire un couple qui met en danger sa famille pour vivre sa passion aventureuse. Le film arrive à donner chair à deux personnages qui ont réellement existé en livrant leur portrait psychologique de manière réaliste (avec leurs qualités mais aussi leurs défauts )Cela dit je préfère à la gentillesse de ce film touchant mais un peu vieillissant la noirceur du corbeau, autre grand film qui a été réalisé sous l'occupation et qui est nettement plus marquant.
Un naturel sensitif féminin est récupéré par une virilité masculine. La machine volante offre une voie de sortie à la pire des scléroses, l’ennui existentiel d’un couple combattu et vaincu par les attraits du ciel.
Le mari entre azur bleuté et terre contraignante laisse sa femme se ronger les sangs sur le plancher des vaches. Suite à une révélation le concept tout en restant identique s’inverse, le mari cloué au sol fait connaissance à son tour avec les affres de l’inquiétude pendant que Madame s’offre un intérêt et une indépendance dans les airs.
Le couple Gauthier éteint par une petite vie se dynamise à tour de rôle en craignant pour la vie de l’autre.
« Le ciel est à vous » est avant tout le cadeau offert à une Mère éjectée de ses fourneaux ayant la possibilité de vivre une passion découverte suite à une illumination. Une femme en bleu de travail rivée aux manettes dans les airs apprend la ténacité et l’ambition menant vers l’élaboration d’une identité teintée d’égoïsme surtout envers une progéniture rêvant également d’une autre vie mais dans une autre discipline.
On pense que pour soi en délaissant les devoirs ménagers et les besoins de ceux que l’on distingue de moins en moins. Un mécanisme d’auto détermination s’établit sur un monceau de préjugés et de contraintes. Les incertitudes d’un vol sont plus salutaires qu’une vie familiale sans surprises.
Thérèse Gauthier redécouvre ce que d’autres ont offertes à la résignation, une peur et une inconscience livrée à une mécanique incertaine mais garante de sensations, un contexte d’homme conquis brillamment par une femme ne subissant plus de choix imposés par la distribution des rôles dans la société.
Pierre Gauthier devient féminin, cloisonné dans un espace réduit, harcelé de reproches, rongé par l’anxiété, un transfert logique suite à l’acquisition d’un nouveau statut sédentaire.
La mère n’est plus la, elle est dans les nuages et porte le nom de femme. "
Un film somptueux, une histoire d'amour inconventionnelle pour les années 40, qui présente une relation homme-femme dans laquelle ni possession, ni soumission ne viennent entraver le bonheur d'être à deux. Un film idéaliste sur l'amour, sur l'égalité des sexes ( la femme et l'homme étant sur un même pied d'égalité ), probablement le premier film à nous montrer la femme hors du foyer, à prendre en compte ses rêves, ses désirs.
Un film de bons sentiments, certes, mais un très beau film, maîtrisé de bout en bout, une boufée d'air dans le maëlstrom de thriller et de gore omniprésent aujourd'hui.
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3,5
Publiée le 3 octobre 2017
Inspirè d'un fait rèel de l'exploit authentique d'Andrèe Dupeyron, ce rècit retrace comment la femme d'un garagiste de province battit le record fèminin de vol en ligne droite mais l'aviation n'est qu'ici un prètexte! Jean Grèmillon n'a pas cherchè à glorifier l'esprit d'aventure, il a voulu montrer qu'il convenait de possèder une foi hors de soi-même avec une humilitè devant la grandeur des coeurs simples! Pour jouer cette petite bourgeoise transformèe en hèroïne hors du commun le cinèaste choisit Madeleine Renaud, qui en ressortira purifièe et grandie, et l'unit à Charles Vanel, un mècano passionnè d'aviation ou le courage, l'effort, l'espèrance et le travail font le succès de leur entreprise! Un classique lyrique du cinèma français qui montre un joli portrait d'une aviatrice qui sacrifie tout pour sa passion...
Ce film est plus sur la passion d'un couple pour l'aviation que sur l'aviation elle-même. Pas ou peu d'images des pirouettes ou cascades que l'on nous décrit au sol avec des acteurs qui regardent en l'air. Je trouve d'ailleurs le couple principal assez ennuyeux voir même goujat avec leurs enfants. Le tout est bien réaliser mais pas de quoi non plus m'enthousiasmer.
Un film solide mais pas très palpitant par contre vu la période de tournage le parti pris féministe était osé comme celle de faire voler des avions symboles de liberté.
Grémillion capte la complexité du réel et des êtres. En parallèle, il capte un noir et blanc où chacun se confond avec l'autre. "Le ciel est à vous" est une oeuvre française à portée humaine comme il en n'existe plus. L'homme dévoile sa féminité et la femme sa virilité. Trouble je(u). Le film conte les affres et les bonheurs de la passion par le truchement d'une modeste famille en proie à la remise en cause. Merveilleuse histoire menée par une main de chef d'orchsestre et jouée à merveille par le duo Charles Vanel ( splendide acteur sous-exploité ) et Madeleine Renaud aussi émotionnels, doux, attendrissants que puissants. Un film sur fond de banalité qui est continuellement soumis à une tension déchirante et où le spectateur est balançé sans répis. L'ultime souffle reste le plan final, lorque la si belle bande sonore du film cesse et nous rémène à la "triste réalité".
L'oeuvre la plus connue de Grémillon, qui a eu la particularité d'être encensée aussi bien par les résistants que par les collaborateurs. Curieuse attention sur ce film, excellent et touchant, qui combine tous les thèmes de Grémillon. Le bémol du film vient de son interprétation, Madeleine Renaud n'est pas trop crédible, comme son personnage, qui a pourtant été inspiré par une vraie aviatrice, alignant ainsi les pires poncifs. Néanmoins et même si ce n'est pas le meilleur fim du cinéaste, c'est un classique qu'il faut voir.