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Flavien Poncet
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5,0
Publiée le 9 octobre 2006
Grémillion capte la complexité du réel et des êtres. En parallèle, il capte un noir et blanc où chacun se confond avec l'autre. "Le ciel est à vous" est une oeuvre française à portée humaine comme il en n'existe plus. L'homme dévoile sa féminité et la femme sa virilité. Trouble je(u). Le film conte les affres et les bonheurs de la passion par le truchement d'une modeste famille en proie à la remise en cause. Merveilleuse histoire menée par une main de chef d'orchsestre et jouée à merveille par le duo Charles Vanel ( splendide acteur sous-exploité ) et Madeleine Renaud aussi émotionnels, doux, attendrissants que puissants. Un film sur fond de banalité qui est continuellement soumis à une tension déchirante et où le spectateur est balançé sans répis. L'ultime souffle reste le plan final, lorque la si belle bande sonore du film cesse et nous rémène à la "triste réalité".
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3,5
Publiée le 3 octobre 2017
Inspirè d'un fait rèel de l'exploit authentique d'Andrèe Dupeyron, ce rècit retrace comment la femme d'un garagiste de province battit le record fèminin de vol en ligne droite mais l'aviation n'est qu'ici un prètexte! Jean Grèmillon n'a pas cherchè à glorifier l'esprit d'aventure, il a voulu montrer qu'il convenait de possèder une foi hors de soi-même avec une humilitè devant la grandeur des coeurs simples! Pour jouer cette petite bourgeoise transformèe en hèroïne hors du commun le cinèaste choisit Madeleine Renaud, qui en ressortira purifièe et grandie, et l'unit à Charles Vanel, un mècano passionnè d'aviation ou le courage, l'effort, l'espèrance et le travail font le succès de leur entreprise! Un classique lyrique du cinèma français qui montre un joli portrait d'une aviatrice qui sacrifie tout pour sa passion...
Un film somptueux, une histoire d'amour inconventionnelle pour les années 40, qui présente une relation homme-femme dans laquelle ni possession, ni soumission ne viennent entraver le bonheur d'être à deux. Un film idéaliste sur l'amour, sur l'égalité des sexes ( la femme et l'homme étant sur un même pied d'égalité ), probablement le premier film à nous montrer la femme hors du foyer, à prendre en compte ses rêves, ses désirs.
Un film de bons sentiments, certes, mais un très beau film, maîtrisé de bout en bout, une boufée d'air dans le maëlstrom de thriller et de gore omniprésent aujourd'hui.
Après le chef d'oeuvre Remorques, Gremillon filme à nouveau le mystère des couples et des passions. Finesse des ambiances, des prises de vues suggestives. Ode à l'égalité des sexes dans le droit à la conquête des airs, de la musique et du monde. Quel contraste avec le machisme de Seuls les Anges ont des Ailes de Howard Hawks !
« Le ciel est à vous » réalisé par Jean Grémillon est son troisième film tourné pendant l’Occupation. Il est produit par Raoul Ploquin et scénarisé par Albert Valentin qui tous deux subiront l’opprobre à la Libération en raison de leur trop grande proximité avec le régime de Vichy. Les trois hommes se connaissent bien ayant déjà uni leurs talents pour « L’étrange Monsieur Victor » (1938). Bizarrement, « Le ciel est à vous » qui relate de manière quelque peu romancée l’exploit alors tout récent de l’aviatrice Andrée Dupeyron qui avait battu en 1938 le record féminin de vol en ligne droite avec 4360 km entre Oran en Algérie Tel El Aham en Irak, a été salué à sa sortie en 1944 aussi bien par la presse vichyste que par les ciné-clubs de gauche après la Libération. Il faut admettre que la présentation faite par Grémillon de Thérèse Gauthier (Madeleine Renaud), femme de caractère bravant les conventions en même temps que ses propres interdits pour se lancer à corps perdu dans l’aventure aéronautique amateure très en vogue à l’époque, avait tout pour séduire les forces de progrès très actives depuis l’avènement du Front Populaire en 1936 et revigorées après 1945. Mais à y regarder de plus près, le propos de Jean Grémillon est empreint de nuance qui souligne parallèlement à l’épopée de Thérèse, la part d’égoïsme du couple qu’elle forme avec Pierre (Charles Vanel) qui emporté par la passion du ciel immense qui s’offre à lui, finit par oublier ses deux enfants sacrifiés sans trop de remords sur l’autel de son épanouissement dans les meetings aériens nombreux à travers l’hexagone. Une passion les poussant à s’endetter après avoir revendu le piano offert peu de temps auparavant à leur fille. Une Thérèse devenue certes étendard de la libération féminine mais qui refusera pourtant cette même opportunité à sa fille qui se voit refuser la proposition faite par son professeur de piano (Jean Debucourt) d'intégrer le Conservatoire. Le père qui n’avait pas eu la chance, offerte aux hommes d'aujourd'hui, d’être passé par un stage de « déconstruction », abandonne sans trop rechigner une autorité masculine qui était à l’époque encore toute puissante et peu contestée. En résumé, un film que l’on peut qualifier d’avant-gardiste et de prémonitoire quant à la sacralisation de l’épanouissement personnel devenu le mantra des sociétés occidentales du XXIème siècle. Si Madeleine Renaud est parfaite dans le rôle de Thérèse auquel elle donne toute sa substance, Charles Vanel semble un peu mal à l’aise dans ce qu’il faut bien reconnaître être à l’époque un rôle de composition. En regardant « Le ciel est à vous" qui s’avérera être l’un de ses derniers films, on ne peut que saluer l’humanisme sincère de Grémillon qui n’oublie jamais que l’affrontement des caractères est toujours complexe., chacun devant humblement composer avec les contradictions qui l’habitent. Juste derrière les Jean Renoir, Marcel Carné, Julien Duvivier ou Henri-Georges Clouzot, Jean Grémillon était à n'en pas doute l'un des grands réalisateurs de années 1930 à 1940.
Un beau film sur un projet de couple qui devient familiale. Ce couple va tomber amoureux du vol et monter un projet d'aviation dans lequel ils mettront toute leur énergie, leur temps et leurs économies. Ils vont affronter les sacrifices que demandent un tel projet, les obstacles, les rancœurs, les dangers et la concurrence. Il est magnifiquement joué et le couple ne pouvait être mieux choisi, il génère une forte empathie et une simplicité, une crédibilité magiques !
Gremillon est un des meilleurs réalisateurs français de la période. "Le ciel..." est un film particulièrement réussi. Aucun temps mort et pourtant l'intrigue est minimaliste. Il s'agit de l'histoire d'un couple très heureux dont la femme découvre les joies du pilotage d'avion, avant de battre un record du monde de distance. La première partie est peut-être la mieux accomplie. Madeleine Renaulr et Charles Vanel sont excellents. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais un très bon film, sans aucun doute. Ce qui m'a beaucoup séduit, c'est ce couple aimant et le bonheur qu'ils éprouvent ensemble. Il y a de "la vie est belle " dans ce "ciel...". Ce que suggère d'ailleurs aussi le titre du film. A voir car c'est un classique du cinéma du patrimoine.
De mon point de vue c'est certainement l'une des plus belle histoire d'amour du cinéma français, d'autant plus remarquable qu'il s'en dégage une modernité qui remet bien des idées en place, ne serait-ce que dans la représentation des rapports homme/femme et dans la force d'un couple quand il ne cherche pas à se détruire. Une fois de plus Jean Grémillon fait œuvre d'humanisme dans un film à succès sortit en 1944 et qui réconciliera les français dans les salles juste avant et après la libération, ce qui n'a pas du déplaire au général De Gaulle !
Film au scénario mal construit, mal filmé (plans trop longs, pas de rythme) et aux dialogues affligeants (jamais dans la vie les gens disent ce qu’on a fait dire aux acteurs, il y a une espèce d’explicitation permanente des sentiments qui est totalement ridicule. C’est le syndrome des acteurs marionnettes). Film qui fait très amateur, très maladroit, d’un bout à l’autre.
Un couple se découvre une passion commune et se lance inconsidérément dans un projet de battre un record aérien. Le film est original et devient plus fort dans sa dernière partie. Il souffre pourtant d'un traitement léger par rapport à son sujet. Par exemple le vrai sujet sujet n'apparaît qu'à la moitié: "Quand les choses tournent à la passion elles font plus de tort que de bien". Le couple va tout abandonner pour l'aviation. Puis ils vont renoncer, puis mettre tout leur argent. Leur passion est folle. Le ciel est à eux, mais les affaires terrestres passent en second plan jusqu'au dénouement final heureux.
Un très beau film un peu oublié, de Jean Grémillon , pourtant d’une grande modernité . Le scénario s’inspire d’une histoire vraie. Une jeune femme moderne, qui vit dans une petite ville de province, veut être indépendante. Elle aime son mari mais voudrait travailler, elle a une certaine ambition, ne pas juste s’occuper de ses enfants. Le mari garagiste, se prend de passion pour les avions (c’est le début de l’aviation civile) , le début des voyages intercontinentaux. Mais c’est sa femme qui va tomber sous l’emprise des petits avions. Ensemble ils feront des tentatives de records, mais c’est elle qui sera finalement la plus compétitive et battra un record. Tout ce petit monde de province est magnifiquement bien dépeint, les petites jalousies de la bourgeoisie , la femme qui a du mal à accéder à son indépendance, la jeune fille de 15 ans qui veut s’émanciper, et même dans la phase finale qui tourne au drame , une superbe analyse du principe du bouc émissaire et de la vengeance de masse, de la vindicte populaire ( on est dans l’esprit du mythique « le Corbeau », et de René Girard) . Des dialogues excellents de Charles Spaak , une image noir et blanc hypnotique et surtout un duo d’acteurs formidable : Madeleine Renaud dont on connait surtout la carrière théâtrale postérieure , elle est magnifique , en femme amoureuse , indépendante , courageuse, et d’une grande beauté ( ce que l’on avait un peu oublié), très belle . Charles Vanel tient là un rôle puissant, mais plus léger, plein de compassion, que les autres rôles que l’on a retenu de lui . Un très grand acteur.
Inspiré d'un fait réel, un récit d’émancipation féminine sous Vichy un peu décousu mais très touchant dans sa dernière partie. L'amour donne des ailes !
Ce film est plus sur la passion d'un couple pour l'aviation que sur l'aviation elle-même. Pas ou peu d'images des pirouettes ou cascades que l'on nous décrit au sol avec des acteurs qui regardent en l'air. Je trouve d'ailleurs le couple principal assez ennuyeux voir même goujat avec leurs enfants. Le tout est bien réaliser mais pas de quoi non plus m'enthousiasmer.
L'exploit authentique d'Andrée Dupeyron, qui battit, en 1938, le record féminin de vol en ligne droite. Grémillon nous fait avec son humanité et son talent habituels un beau portarit d’un couple simple et courageux et surtout celui d’une féministe avant l’heure, femme de cœur, femme d’action, épouse et mère. Du temps de Vichy et du pétainisme, le portrait à beaucoup plu même si Grémillon était plutôt tendance PC (en secret). Mise en scène exempleire, direction des acteurs remarquable, acteurs légendaires au demeurant, Madeleine Renaud et Charles Vanel en l’occurence. Un vieux film très bien restauré qui mérite d’être (re)découvert.