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cylon86
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5,0
Publiée le 24 mai 2013
Dès le début, le ton est donné : Harry Fabian, spécialiste des combines qui ne marchent jamais, se fait poursuivre dans les rues de Londres par un homme à qui il doit de l'argent et il se réfugie chez une femme qui le dépanne. On sait alors que quoiqu'il fasse, Harry est condamné d'avance même lorsqu'il désire organiser des combats de catch selon une combine qu'il juge infaillible, jurant qu'il détient les clés du milieu dans la paume de sa main. Il est rusé mais aveuglé par son succès qui commence à venir, ne voyant pas que le caïd qui a la mainmise sur tous les combats de catch de Londres a juré sa perte par tous les moyens. Le scénario témoigne vraiment d'une écriture magnifique, soignée de bout en bout que sur ce soit sur l'enchaînement fatidique des événements ou sur la psychologie des personnages et Jules Dassin filme l'univers des bas-fonds nocturnes de Londres avec une mise en scène aux cadrages et aux éclairages soignés, tous superbes. Et il faut dire que dans la peau de l'éternel loser en qui l'on aimerait croire, Richard Widmark, dans le rôle de sa vie, est parfait, aussi touchant que pathétique.
Réalisé deux ans après La cité sans voile, les Forbans de la nuit sont une œuvre magistrale dans la carrière de Jules Dassin. Bien plus inspiré par le film noir que par la comédie (il signa quelques navets), le réalisateur fait ici preuve d'une maîtrise tout à fait exceptionnelle. Tourné dans le Londres de l'après-guerre, ce film donne à Richard Widmark l'un de ses plus grands rôles qui, hélas, le cantonna par la suite à des rôles de méchants tortueux. Ici, Widmark donne sa pleine mesure et trouve surtout un scénario à la hauteur de son talent. Plusieurs décennies après leur sortie (1950), ces Forbans de la nuit n'ont pas pris une ride, par la grâce d'une mise en scène solide, d'un casting impeccable (Gene Tierney est magique) et d'un sens de la tragédie inouïe. Un chef-d’œuvre de film noir.
Harry Fabian, petite frappe des bas fonds de Londres, sans cesse à la recherche d’un gros coup décide de se lancer dans l’organisation de combats de lutte. Mais le marché est cadenassé par un grec qu’il va falloir contourner. Harry ne semble pas avoir les reins assez solides pour une telle entreprise. Jules Dassin signe ici un de ses plus grands films. Il filme le Londres labyrinthique, ses allées sombres, ses appartements miteux et ses arrières cours inquiétantes sièges d’une faune bigarrée et menaçantes composée de faux mendiants, de vendeurs à la criée, petits malfrats, trafiquants, voleurs, rabatteurs… On est loin de l’image d’Epinal de l’époque d’un Londres toujours cossu et bourgeois ; c’est une première. Pour le rôle principal de son film, il s’appuie sur un acteur qui marquera les 50’s ; Richard Widmark. Il joue un anti héros, un looser invétéré. Toujours à la recherche d’un bon plan, il est en fait un escroc assez minable. Pas très rusé mais roublard, il pense toujours avoir trouvé l’idée de génie pour faire du fric facile et être reconnu comme un cador ; mais çà ne marche jamais. Très vite, voire même dès la très belle scène de poursuite à pied dans la nuit de Londres, on comprend qu’Harry court surtout après… sa perte. Beaucoup d’aplomb, il fonce tout le temps à 100 à l’heure sans prendre de recul ; irresponsable ou malchanceux, il va dans le mur. Et Widmark tient à lui seul tout le film par son interprétation prodigieuse. Il confère une dimension Shakespearienne au personnage, pathétique et tragique. Son jeu basé sur la frénésie, la fébrilité et l’énergie le transforme en boule de nerf emportant tout sur son passage. Un grand enfant très turbulent plongé dans un monde d’adulte dont les codes vont très vite le rattraper. La belle Gene Tierney joue le contrepoint, sa femme douce, raisonnable et posée. On aurait aimé qu’elle soit dotée d’un rôle plus important et à sa mesure. Au contraire, Dassin choisit de nous montrer deux autres histoires (Les Nooseroos & Gregorius/Kristo) afin de dresser un tableau fidèle des bas fonds de Londres. Mais une de ces histoires participe tellement peu au fil de rouge de l’histoire qu’on aurait aimé qu’il se concentre plus sur le couple. La scène de lutte aussi avec le papy de 70 ans est un peu longue et pas très crédible. L’intérêt du film porte alors essentiellement sur les épaules d’un Widmark insaisissable bien capté par la caméra, le montage et la mise en scène deDassin. A voir pour les passionnés des grands films en noir et blanc
Mafnifique film au noir et blanc de toute beauté jouant parfaitement du clair-obscur. Les personnages sont bein écrit avec uen Gene Tierney merveilleuse et surtout un Richard Widmark au sommet de son art. Un vrai film noir, un parmi les meilleurs avec un scénario aux méandres et aux évolution millimétrés. La dernière parte, une fuite désespérée dans les bas-fons londoniens reste ce qu'il s'est fait de mieux dans le genre, mythique... Sans aucun doute le meilleur film de Jules Dassin. Chef d'oeuvre !
Après New York (La cité sans voiles, 1948) et San Francisco (Les bas-fonds de Frisco, 1949), Jules Dassin met en scène de véritables décors urbains, en l’occurrence, ceux de Londres. Forcé à l’exil par le maccarthysme, le cinéaste s’installe dans la capitale anglaise et tourne en 1950 Les forbans de la nuit qui ne sera distribué aux États-Unis que très tardivement. Le titre original du film, Night and the city, est celui du roman noir de Gerald Kersh dont le scénariste Jo Eisinger assure ici l’adaptation. Un titre original pertinent car il rend compte de deux caractéristiques du film. En effet, Soho, le quartier labyrinthique de Londres, accueille les scènes tournées en extérieur et exclusivement nocturnes. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Une oeuvre maîtresse de Dassin, peut-être son plus beau film noir, admirablement interprété par Widmark, Francis Sullivan, Googie Withers et Gene Tierney. Les décors prennent une place importante au fil du récit et plusieurs scènes d'anthologie ponctuent son déroulement : spoiler: le combat dans la salle d'entrainement, la poursuite du héros dans une zone d'entrepôts, la trahison d'un ami qui lui offre l'hospitalité et la scène finale au bord de la Tamise . Magnifiquement photographié, "Night and the city" reste un modèle du genre.
A cause de la « chasse aux sorcières » anticommuniste dans le cinéma américain, à la fin des années 1940, Jules Dassin est obligé de s'exiler en Europe en 1949, où il tourne les Forbans de la nuit. A cette époque les chefs-d'oeuvre du film noir sont des films américains comme La Griffe du Passé de Jacques Tourneur, La Grande Evasion de Raoul Walsh ou Le Grand Sommeil d'Howard Hawks, et il était inconcevable peut-être pour un film qui était avant tout destiné au public américain que tous les acteurs aient l'accent britannique. Le tour de force de Jules Dassin est d'imaginer une distribution internationale avec un melting-pot d'accents (l'anglais populaire des faubourgs, l'accent américain et les divers accents d'Europe centrale) qui se mélangent et créent irrémédiablement un style unique au film. Jules Dassin a réalisé un film très maîtrisé avec notamment un grand sens du cadrage, La photo de Max Greene (qui n'est autre que le directeur de la photographie allemand, Mutz Greenbaum) est particulièrement réussie, avec les contrastes entre et blanc, sauf pour une scène où le personnage d'Harry Fabian, téléphone dans une cabine publique. Un plan semble avoir été filmé à la tombée de la nuit dans la pénombre, et le plan juste suivant dans la nuit noire. C'est dommage ! Richard Widmark dans son rôle de minable est particulièrement convaincant. Dans une séquence son rire sournois rappelle étrangement le rire du Joker dans la série des Batman. On pourrait se demander si le rire du Joker ne vient pas du rire de Richard Widmark dans les forbans de la nuit ? On retrouve aussi Herbert Lom qui sera surtout célèbre pour son rôle du commissaire Dreyfus dans la série de la Panthère rose de Blake Edwards. Enfin Jules Dassin a parfaitement compris que cela faisait longtemps que Gene Tierney ne pouvait plus jouer dans le registre de la vamp (la femme fatale du film noir) donc il en a fait une espèce de maîtresse maternelle assez aseptisée. D'ailleurs le personnage de Googie Withers, est nettement plus intéressant.
J'attaque directement Dassin par son film le plus réputé, "Night and the City" (titre plus poétique que sa traduction française). Nous avons affaire à un pur film noir, avec sa ville nocturne et ses personnages louches. Fait inhabituel, l'action se situe d'ailleurs à Londres, ville qui se prête fort bien à l'exercice. Le scénario est solide, et le personnage principal est très bien construit : frimeur et arrogant avec les faibles, lâche et nerveux avec les forts, c'est un personnage paradoxal qui fera constamment les mauvais choix. Richard Wydmark est exceptionnel. Typique du film noir, les personnages secondaires sont également hauts en couleur. Mais le film ne serait pas ce qu'il est sans la maîtrise technique de Dassin : sa composition riche en lignes et l'utilisation intelligente des plongées et des contre-plongées rendent ces "Forbans de la nuit" tout sauf lisses. Un chef d'oeuvre injustement oublié.
Le film a bien mérité d’être considéré comme le chef d’œuvre de son réalisateur. Il s’affranchit des conventions du genre (femme fatale etc…) en dressant un tableau fascinant d’un Londres des bas fonds modernes et de sa faune (night club, rues misérables, mendiants, petits escrocs en tout genre…). Les personnages ont une vrai densité, l’intrigue et les tragédies qui vont avec sont passionnantes et crédibles. Les scènes de combat et de traque sont très prenantes. Grand film noir.
Ce film noir est un chef d'oeuvre abslou, sans doute le meilleur de Jules Dassin. La mise en scène, inquiétante et désespérée, est brilantissime, et les personnages, bien que particulièrement déplaisants, sont tous fasciants. Ce monde de brutes, de violents, est montré ici d'une manière presque lyrique, et donne au film une atmosphère unique, envoutante. C'est du très grand art, avec un Richard Widmark encore plus extraordianire que d'habitude. Inoubliable!
Rarement un film a réussi, comme Les forbans de la nuit de Jules Dassin, à décrire la fuite éperdue d'un homme face à un destin tragique qu'il tisse lui même au cours d'une cynique fuite en avant. Le rire nerveux de Richard Widmark, plus que tout autre symptôme, résume avec force le caractère névrotique d'un homme qui veut grimper dans l'échelle sociale sans tenir compte des aspirations de son entourage. Au delà de ce personnage typique du film noir, il faut louer la mise en scène de Jules Dassin qui, en quelques plans d'un Londres délabré et de sa vie interlope, réussit un film d'atmosphère à message social. Les seconds rôles sont magistralement tenus. Seule la présence trop rare de Gene Tierney crée un léger sentiment de frustration. Mais ne chipotons pas, nous sommes sans aucun doute devant lun des tous meilleurs films du courant « noir américain » des années 40.
Dans ce magnifique film noir réalisé à Londres, Jules Dassin nous brosse le portrait de Harry Fabian, petit truand en recherche permanente d'argent pour monter de chimériques combines. Et, comme l'évoque le très beau titre original, Night and the city, le film nous plonge dans les bas-fonds de la capitale britannique où trafics en tous genres pullulent dès la nuit tombée. La mise en scène, la lumière sont superbes, et les acteurs Richard Widmark – qui incarne un personnage à la fois médiocre et attachant – Gene Tierney et Googie Withers nous offrent des prestations magnifiques.
Tout commence en pleine nuit à Londres alors qu'Harry Fabian est suivi par des hommes, surement des gangsters. Quand il décide de rentrer dans le milieu de la lutte grâce à quelques combines, il ne sait pas encore dans quel engrenage il est tombé...
Dès cette première scène, la maîtrise et le talent de Jules Dassin éclate totalement et il nous emmène dans le monde des gangsters de Londres suivre la motivation de Fabian pour réussir dans ce milieu puis peu à peu son irrémédiable chute. La force de Les Forbans de la Nuit, c'est notamment la façon dont Dassin arrive à nous passionner et surtout nous attacher à ce personnage malgré ses multiples défauts (menteur, tricheur, magouilleur...). Croyant toujours avoir une bonne idée, il plonge toujours plus bas jusqu'au jour où il ne pourra plus faire marche arrière tant l'étau autour de lui se resserre.
L'écriture est de qualité, tant au niveau des personnages et des dialogues que de l'histoire, où les péripéties sont bien trouvées et accentuent la noirceur des personnages et enjeux, mais la principale qualité du film se trouve dans la mise en scène de Jules Dassin. Ce dernier met en place une atmosphère sombre, désabusée et fataliste, adéquate à la galerie de personnages gravitant autour d'un formidable Richard Widmark (qui met bien en avant le côté anxieux de Fabian) où l'on navigue entre lutteurs, gangsters et autres types louches, tous intéressants et avec un minimum de consistance.
Jules Dassin met en place une dimension tragique, puissante, prenante et immersive, ainsi qu'une tension de plus en plus forte qui ne redescend jamais, avec comme point d'orgue ce final particulièrement réussi. Il décrit un monde sombre voire glauque où la noirceur est partout, exceptée chez celle qui aime Fabian, la belle Gene Tierney qui, malgré son petit rôle, illumine l'écran dès qu'elle apparaît. Il met merveilleusement en valeur ce Londres nocturne et son milieu de malfrat, ses clubs et ses combats de luttes, sublimé par une photographie sombre, un brillant jeu d'ombres et un fond musical jazzy.
Un remarquable film noir où Jules Dassin nous plonge dans l'enfer de cet homme prêt à tout pour s'élever au rang des plus grands gangsters de Londres, porté par un formidable Richard Widmark. Brillant.