Je n'avais pas vraiment apprécié ce film, réalisé par Sofia Coppola et sorti en 1999, la première fois que je m'y suis collé. Le trouvant en effet trop brouillon et étant trop évasif sur le fond de son thème, ne restant qu'en surface en montrant surtout de "belles images". Je ne cache pas que j'ai toujours, en le revoyant, ce sentiment de frustration notamment à cause d'une très bonne idée, d'un thème très intéressant, mais relativement mal exploité (et également à cause de quelques longueurs non négligeables). Néanmoins, je savais également maintenant à quoi m'attendre, l'ayant déjà vu ; ce qui m'a permis de l'apprécier davantage et d'en déceler les qualités. Le film adapté du roman de Jeffrey Eugenides (que je n'ai pas lu et que je ne pourrai donc pas comparer au film) et relate l'histoire, à travers, entre autres, une voix-off, l'histoire des cinq sœurs Lisbon dont la dernière s'est ouvert les veines dans la scène d’introduction. Teen movie assez sombre du coup et surtout qui rompt avec les codes du genre puisqu'il nous présente avant tout ici une jeunesse tout aussi opprimée que rêveuse cherchant à fuir une autorité parentale plus que sévère, le tout dans un contexte dans années 70. Le sujet est donc difficile mais malgré tout empreint d'une certaine poésie, que l'on retrouve tout d'abord à travers l'écriture des personnages. Ce qui caractérise les sœurs Lisbon, c'est le fait qu'elles soient énigmatiques, elles font tourner les têtes de tous les garçons qu'elles croisent, dont ceux qui habitent en face de chez elles. Ces derniers vont alors tenter de les percer à jour à travers divers moyens mais les plus intéressants (toujours d'un point de vue poétique) restant la lecture du journal intime et les appels téléphoniques diffusant du rock, musique dont les sœurs raffolent et qui est proscrite par leur mère. Le film est également marqué par la mélancolie, qui passe cette fois beaucoup par la mise en scène. Mise en scène par ailleurs très bonne dans laquelle nous retrouvons beaucoup de plans certes clichés (comme lorsque les sœurs courent dans les champs) mais malgré tout efficaces. Surtout que ces plans sont dotés d'une colorimétrie intéressante, rappelant beaucoup les années 70 mais également la chaleur de l'été et surtout la chaleur qui animent ces sœurs, qui va par ailleurs progressivement s'estomper, laissant place à un bleu beaucoup plus froid. Même si nous y sommes préparé, la fin est quant à elle comparable à un coup de massue que l'on reçoit en plein dans le ventre ! "Virgin Suicides" est donc un bon film qui a d'indéniables qualités, même si je ne le regarderai pas tous les jours !