La majorité des jeunes acteurs recrutés pour jouer dans le film était, au moment du tournage, des enfants des rues. Sans aucune expérience, ces derniers ont reçu une formation accélérée d’art dramatique durant les trois mois qui ont précédé les premières scènes.
Par soucis de réalisme et dans une rigueur quasi documentaire, Mira Nair a tenu à tourner le maximum de scènes aux endroits où se déroulaient réellement l’histoire. Ainsi, 80% des plans ont été pris dans les rues de Bombay. Pour la scène de la prison, la réalisatrice s’est rendue dans une authentique maison de correction dont les enfants apparaissant en cellule sont des pensionnaires.
En 1988, le long-métrage de Mira Nair a été présenté à l’occasion du Festival de Cannes. Une Croisette dont il n’est pas reparti bredouille puisqu’il s’est vu décerner la Caméra d’or, récompensant le meilleur premier film de la Quinzaine. Salaam Bombay! fera partie des nominés à l’Oscar du meilleur film étranger l’année suivante, attribué au film danois Pelle le conquérant.
Touchée par le sort de ces enfants abandonnés dans les rues de Bombay (elle les a suivis durant plusieurs mois), Mira Nair a décidé à la suite du film de créer sa propre fondation Salaam Baalak Trust. Cette organisation non gouvernementale (ONG), qui propose de nombreux ateliers, un accès aux soins, à l’éducation, un refuge, est venue en aide à plus de 57 000 enfants à ce jour et en accueille à présent près de 5 000 à travers sa vingtaine de centres répartis en Inde.
Salaam Bombay! marque les grands débuts au cinéma de Mira Nair. Avant de se lancer sur ce projet, la réalisatrice indienne, à qui l’on doit notamment Monsoon Wedding, avait fait ses premières images dans le documentaire.
Ex-enfant des rues, Shafiq Syed a été la grande révélation du film. Aujourd'hui âgé de 36 ans, il n'a pas surfé sur la vague de son succès puisqu'il gagne actuellement sa vie en conduisant un rickshaw dans la ville de Bangalore.
Le film a eu un tel succès en France qu'un restaurant indien situé à Morsang-sur-Orge (Ile-de-France) porte le nom du film.