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    Laura
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    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    136 abonnés 1 634 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 novembre 2019
    Sur le blog « La plume et l’image » : « Le film s'ouvre sur la phrase : « I shall never forget the week-end Laura died » « Je n'oublierai jamais le week-end où Laura est morte »). Laura, qui travaillait dans la publicité, a été découverte abattue d'une décharge de chevrotine en plein visage dans le hall de son appartement. Le lieutenant McPherson enquête auprès de ses proches, principalement Waldo Lydecker, un journaliste et critique à la plume acide, qui a fait de Laura une femme du monde, et Shelby, un Adonis sans le sou qu'elle devait épouser. Au fil de ses recherches, où il apprend à la connaître, au travers des témoignages, de la lecture de ses lettres et de son journal intime, et subjugué par un tableau qui la représente, l'inspecteur tombe sous le charme de la défunte Laura.

    Laura se nourrit donc de deux traditions de littérature policière, très en vogue dans les années quarante. Cette confrontation se trouve d’emblée incarnée dans le duel qui oppose Waldo Lydecker à Mark McPherson. Dans sa rhétorique et ses manières distinguées, Waldo évoque un certain type de roman policier anglais, dans lequel le mystère est résolu en huis clos grâce à la perspicacité du détective. L’enquête de Laura se déroule presque exclusivement en intérieurs, dans de luxueux appartements décorés avec faste. Cette omniprésence des intérieurs, conjuguée à une concentration du temps et à un nombre limité de personnages, montre l’influence directe du théâtre dans lequel Otto Preminger a fait ses débuts à Vienne et aux Etats-Unis. Par ailleurs, Clifton Webb est un acteur qui a connu la gloire sur les planches de Broadway avant de commencer une carrière à Hollywood. C’est l’écrivain et poète Samuel Hoffenstein qui a façonné le personnage de Waldo Lydecker, dont les répliques savoureuses se heurtent à la rudesse de celles de Mark McPherson.

    Ce policier dur à cuir, le chapeau vissé sur le crâne, la mâchoire serrée, la cigarette au bec et vêtu d’un long imper beige à la Humphrey Bogart se caractérise par ses manières grossières et ses propos machistes. Cependant, le lieutenant se révèle bien plus complexe qu’il n’y parait : il passe d’une posture d’enquêteur à celui d’amant passionné. A l’inverse, Waldo cache ses pulsions meurtrières envers les femmes derrière une galanterie de façade. Le journaliste est d’ailleurs un personnage ambivalent à plus d’un titre. Sa jalousie dissimule une identité sexuelle ambigüe. S’il veut mettre hors-jeu les amants de Laura, c’est parce qu’ils sont « beaux » et « musclés ». Son manque de virilité, qui l’empêche de posséder totalement Laura, le conduit en définitive à la tuer. A la fin, il lui avoue qu’elle est la meilleure partie de lui-même. En appuyant sur la gâchette du fusil, il chercherait donc à prendre définitivement possession de celle qu’il considère comme sa création, en plus de s’affirmer en tant qu’homme. Troisième protagoniste masculin, Shelby Carpenter se distingue par sa faiblesse de caractère et ses mensonges à répétition. Ce personnage à la forte carrure sert avant tout à brouiller les cartes dans le triangle amoureux qui se forme autour de Laura et à rendre plus complexe l’intrigue policière.

    A l’image de la personnalité ambivalente de Mark McPherson, tous les codes sont déréglés : les scènes attendues du genre - la course poursuite sous une pluie battante, l’interrogatoire musclé avec une lampe aveuglante - sont seulement esquissées, voire détournées. En fait, l’intrigue tient bien plus du huis clos policier cher à Agatha Christie. Otto Preminger se montre très habile dans l’utilisation d’espaces souvent surchargés d’objets. Comme dans les enquêtes d’Hercule Poirot, ceux-ci possèdent une signification particulière et aident à la résolution du crime. Dès le premier et impressionnant plan séquence, qui plante le décor avec brio, la voix off met l’accent sur la pendule. Celle-ci est mentionnée à deux autres reprises par Waldo qui, comme dans un jeu, aiguillonne le détective et le spectateur vers la solution de l’énigme. La pendule a d’ailleurs une symbolique intéressante. Elle met en valeur deux thématiques essentielles du film noir : le timing, donnée déterminante dans la réussite d’un meurtre, et la fatalité, centrale dans les tragédies mettant en scène des relations amoureuses à sens unique. Avec sa dernière tirade très théâtrale, Waldo Lydecker se transforme en effet en héros tragique qui a échoué dans sa quête d’amour éternel avec Laura. Quant à Mark McPherson, son attrait quasi-fétichiste pour les objets appartenant à la défunte est révélateur de son désir obsessionnel pour la jeune femme. Ceux-ci ne sont donc pas dotés d’une unique fonction explicative, mais permettent également de tisser des liens fort entre les diverses séquences narratives.

    Les relations entre les êtres sont dominées par le mensonge et la manipulation. Journaliste de profession, Waldo Lydecker est un expert dans la déformation des faits. L’histoire est introduite à travers son point de vue au moyen d’une voix-off subjective. En tant que puissance omnisciente qui cherche à tout contrôler, Waldo apparaît comme un double fictif du cinéaste. Il bouge ses pions, modèle Laura comme une star, anticipe le déroulement des événements, met en scène les coups de théâtre, notamment celui à l’origine de la première rupture entre Laura et Carpenter. Le premier tiers du film nous est conté à travers son regard. Au cours du flashback relatant l’ascension de Laura dans la société, les rapports de force entre les personnages, signifiés à travers leur disposition précise dans chaque plan, permettent d’interpréter ce qui aurait pu pousser les deux principaux suspect à tuer Laura : la jalousie dévorante pour Waldo et la honte du rejet pour Shelby. Après le récit de Waldo à Mark, le point de vue glisse de l’un à l’autre grâce à un léger zoom sur le visage du lieutenant. Le spectateur suit alors Mark McPherson dans son enquête, qui se transforme en quête de la femme désirée. Se placer du point de vue des personnages permet au scénariste de ne pas révéler plus d’informations que ce que savent déjà Waldo Lydecker et le détective. Otto Preminger peut alors manipuler à sa guise le spectateur, en ménageant un coup de théâtre de taille : la résurrection de Laura, celle-là même dont on annonçait la mort dès la première phrase du film.

    Avant ce mystérieux retour, elle n’existait qu’à travers le regard des trois hommes qui la convoitaient. La beauté photographique du portrait qui orne le salon de son appartement et le charme romantique du thème musical qui lui est associé font d’elle une véritable icône cinématographique, toujours désirée après sa mort. Dans la manière de représenter le corps et le visage de la femme, le film noir a participé à forger la dimension iconique des actrices d’Hollywood. Ici, Laura Hunt n’est même pas encore apparue en chair et en os qu’elle est déjà une source de fantasmes pour les hommes. L’éternel leitmotiv d’Eros et Thanatos transperce alors irrémédiablement l’écran. Son appartement est comme un mausolée où viennent se recueillir ses anciens et futurs amants, qui ne trouvent pas meilleur endroit pour converser que sa chambre à coucher. Dès le début du film, Mark s’étend mine de rien sur le lit de Laura : il ne l’a encore jamais vue mais succombe déjà au vent de passion qui souffle autour de la jeune femme. Peu à peu, il pénètre son intimité en s’appropriant par le toucher et le regard les objets qui témoignent de sa beauté et de sa sensualité. La séquence où il entre de nuit dans l’appartement de la victime est matinée d’onirisme : la frontière entre le rêve éveillé et la réalité est mince lorsque Laura Hunt, fantomatique dans son imperméable gris pâle, le surprend en train de dormir. Cette fragile frontière est symbolisée par le portrait de Laura qui trône entre les deux personnages. De femme rêvée, elle devient une femme réelle et humaine.

    Laura est un pôle magnétique qui relègue les autres femmes au second plan. Dans sa carrière de publiciste, elle a connu l’ascension fulgurante, si bien que Laura est un film qui questionne sur la place de la femme dans une société traditionnellement dominée par les hommes. Dénigrée par Waldo au cours de leur première rencontre, elle parvient à inverser la situation et prend le dessus sur ce personnage hautain, qui en retour la façonne selon son bon goût, tel Pygmalion et sa Galatée. Admirée pour sa beauté mais aussi pour son intelligence, elle s’impose vite comme une figure indépendante et transgressive, qui n’hésite pas à désobéir. « Je n’aime pas qu’on me donne des ordres », rétorque-t-elle à Mark McPherson qui s’étonne qu’elle ne se soit pas pliée à sa volonté. Bien que séductrice et manipulatrice, Laura ne correspond pas totalement au prototype de la femme fatale. Si elle ment au lieutenant, c’est à des fins vertueuses, puisqu’elle croit Carpenter innocent. Mais pour la conquérir, le détective est obligé de l’amener sur son propre terrain, l’interrogeant dans une salle dont le dépouillement contraste avec le luxe de son appartement où les nombreux miroirs ne renvoient qu’une image édulcorée de la réalité. Lorsque le lieutenant consent à éteindre les projecteurs braqués sur son visage, aveuglé comme celui d’une femme qui n’assume plus son statut d’icône, la vérité peut enfin surgir et les masques tombent. Dans la manière de confronter ses personnages, Otto Preminger active certains leviers du huis clos. Très mobile, la caméra élimine progressivement dans chaque scène les distances entre les personnages, au fur et à mesure que la tension monte, à l’image des petites billes du jeu de Mark qui finissent par s’entrechoquer au moindre déséquilibre.

    Laura est une pièce maîtresse dans l’œuvre d’Otto Preminger, non seulement parce que le film lance pour de bon sa carrière à Hollywood, mais aussi parce que le cinéaste réutilisera à plusieurs reprises le leitmotiv du crime passionnel. Par son dispositif narratif innovant et la représentation de la femme qu’elle véhicule, Laura est une pierre angulaire du film noir. La manipulation des points de vue, l’onirisme et les nombreux coups de théâtre s’accompagnent d’une mise en scène dont toute l’intelligence se manifeste dès le plan-séquence introductif. Mais l’influence de Laura dépasse le simple cadre du film noir. On en retrouve de nombreux motifs dans la filmographie de Joseph L. Mankiewicz par exemple : l’utilisation du portrait dans L'Aventure de Mme Muir, la manière de dépeindre la femme dans Eve et La comtesse aux pieds nus. A plus d’un titre, Laura est une œuvre incontournable dans le cinéma américain, car Otto Preminger a su dépasser les modèles dont il s’est inspiré pour réaliser un film d’une puissante modernité. »
    tout-un-cinema.blogspot.com
    Daniel Schettino
    Daniel Schettino

    26 abonnés 241 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 23 octobre 2019
    On a tant dit sur ce film qui doit être certainement un des plus beaux thrillers jamais réalisé. 2 scènes m'ont particulièrement fasciné. La première est quand l'héroïne, la grande absente du film, rencontre pour le première fois Shelby Carpenter, le personnage joué par Vincent Price. Shelby lui raconte sa vie, mais Laura est ailleurs. Son regard est perdu vers le lointain. A un moment Laura semble même regarder la caméra. Otto Preminger qui a dû voir ce qui se passait, a laissé cette scène. Ce qui est éblouissant dans la scène, est que le Shelby parle d'un personnage disparu, et ce même personnage apparaît totalement absent dans la séquence. La seconde scène toute aussi fabuleuse vient juste après. Shelby envoie la fumée de sa cigarette juste devant le visage de Laura, qui ainsi disparaît. Faux-semblant puisque en quelques secondes le visage de Gene Tierney réapparaît à l'image. Comme pour nous dire que son absence est de la poudre aux yeux. Plus tard une autre scène captivante est la réapparition de Laura. La scène se passe quand l'inspecteur McPherson s'est endormi sur un fauteuil dans l'appartement de Laura. Joseph L. Mankiewicz s'en souviendra quelques années plus tard, en 1947 dans son film L'Aventure de madame Muir où le fantôme apparaît alors que Lucy Muir s'était endormie dans un fauteuil. Alors Laura est-elle un fantôme ?
    Oblomov
    Oblomov

    2 abonnés 141 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 21 octobre 2019
    L'histoire est assez simple... un détective enquète sur le meurtre d'une jeune femme qui s'avère au fil de l'histoire n'etre pas celle que tout le monde crois.
    Malheuresement pour les spectateur perspicasse on a dés le début du film des soupçons sur l'indentiter du meurtrier et qui s'avère etre cellui qu'on pensait. domage...
    Mais l'histoire est bien raconté sans de blabla de scènes inutile. Les acteurs sont épatant comme a leur habitude quand il sont diriger par le maitre dans ce domaine : otto preminger.
    Réalisation très simple avec des long plan séquence sans trop de découpage.
    Bon film...
    LaMoule R
    LaMoule R

    4 abonnés 28 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juin 2019
    Laura. Un film qui aura tôt fait de piquer ma curiosité. N'étant pas particulièrement friand de film noir, j'avais néanmoins été séduit par l'histoire. Ce détective désabusé qui soudainement, au gré d'une n-ième enquête, se retrouve totalement fasciné par un portrait, le portrait qui se trouve être celui de la femme assassiné donc il est chargé de l'enquête. Et malheureusement, peut être me suis-je fais un film avant même de le voir. Le déroulé de l'histoire m'ayant déçu, il ne me restait alors que le reste ; la performance d'acteur qui est bonne, l’esthétique et la photographie, très léchée et au diapason du genre de film noir, des dialogues, pour le coup savoureux, notamment grâce au personnage de lettre interprété par Vincent Price. Mais malgré toutes ces qualités, comme dit plus haut, cela ne répondait pas aux attentes que j'avais et le classicisme de l'ensemble m'ont un peu ennuyé. Le final notamment. Un film que vous devriez voir pour parfaire votre collection de ce genre si particulier qui traversa les années 40 à 60. Sans vraiment de "plus" pour ma part.
    Patjob
    Patjob

    35 abonnés 606 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 12 février 2019
    Un très grand film noir signé par Otto Preminger. C'est une histoire de meurtre et d'amours, deux amours singuliers dont il faut taire la nature et les excès pour ne pas déflorer l'intrigue.
    Le scénario est excellent, la construction narrative originale, les dialogues ciselés et percutants (en particulier ceux du mentor), le rythme soutenu, le thème musical superbe et la tension constante. De ce polar se dégage aussi une atmosphère envoûtante, la fascination exercée par Laura sur les autres personnages débordant étonnamment sur le spectateur. Conférant ainsi au film le caractère mythique de ce chef d’œuvre cinématographique, à peine entaché par la « théâtralité » de certaines scènes.
    Nicolas L.
    Nicolas L.

    90 abonnés 1 756 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 août 2018
    Un classique du film noir. Gene Tierney est magnifiquement belle. Mais je me suis un peu ennuyé... Rythme lent, ça blablate tout le temps et l'intrigue pas extra. Reste une photo soignée et une musique prenante.
    Wagnar
    Wagnar

    86 abonnés 1 364 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 mars 2018
    Gene Tierney est magnifique dans ce chef-d'oeuvre du film noir, envoûtant et venimeux. Avec ce film, Otto Preminger confirme son talent de cinéaste.
    Eselce
    Eselce

    1 427 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 février 2018
    Un bon scénario, admirablement construit et parfaitement joué ! Jusqu'au bout, la question sur Laura se pose. Beaucoup d'indices sont laissées et finalement, on accuse un personnage avec l'autre tout en suivant l'enquêteur dans ses conclusions qui tantôt nous orientent, tantôt nous désorientent. Très bon !
    bobmorane63
    bobmorane63

    197 abonnés 1 984 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2017
    Un polar par excellence réalisé par le cinéaste Européen Otto Preminger !! J'avais hate de découvrir ce long métrage qui est considéré comme le meilleur du réalisateur et je n'ai pas été déçu, bien au contraire. Tout commence par une enquète mené par un inspecteur de police dans un appartement sur un corps du nom de "Laura", énigmatique titre du film . Chaque personnage est interrogé, le patron et partenaire amoureux, un grand gaillard qui pourrait ètre son amant, une amie proche, chaque objet est détaillé, chaque filatures suspectes , le magnifique tableau de l'héroine jusqu'à, coup de théatre, le retour d'une longue absence de Laura dans l'appartement et tout est bouleversé dans l'enquète, j'en dis pas plus. Ce long métrage est un chef d'oeuvre qui possède un brillant scénario riche dans les rebondissements et les dialogues bien ficelés, une mise en scène de couleur noir et blanc avec une belle photographie propre au genre. Le casting est exceptionnel avec Dana Andrews remarquable dans la peau de l'inspecteur, Vincent Price grandiose et puis l'actrice qui joue le role titre Gene Tierney éblouissante et énigmatique. Si vous ratez ce film, vous n'aurez aucune excuses.
    Gautier J.
    Gautier J.

    1 abonné 26 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 février 2018
    Un film assez virtuose, mais qui a vieilli. Les personnages et l'intrigue sont complexes, mais il faut bien avouer qu'on trouve parfois le temps long.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 16 avril 2017
    Admiration pour l'ingéniosité d'Otto Preminger et de son chef photo : ils créent un film assez subtil et onirique à partir d'un scénario très emberlificoté (que beaucoup ne cessent d'encenser, on sait !). Ce scénario me semble excessif et manquant singulièrement de finesse : les personnages sont caricaturaux (le pygmalion jaloux et manipulateur, le bellâtre désargenté, la femme riche et faible, l’héroïne si belle… et si lisse, le flic désabusé, la jetset newyorkaise superficielle), les scènes sont prévisibles (l’horloge-cache d’armes, on la voit venir de loin !) quand elles ne deviennent pas grotesques (Laura est assassinée… mais non, alléluia : son cadavre, bien qu’identifié par des proches, se révèle être celui d’une autre femme).
    Malgré ce scénario grandiloquent -donc faiblard- c’est avec un grand intérêt que j’ai regardé ce film, mais plutôt comme un entomologiste observant des insectes, leur déchirement, le craquement du vernis social. La confusion entre ‘amour’ et la séduction de l’image (d’une morte qui plus est !) est bien représentée, on peut cependant regretter la totale absence de distanciation de Preminger, voire sa fascination pour une confusion aussi malsaine.
    Belle réalisation, photographie somptueuse, cadrages raffinés.
    JR Les Iffs
    JR Les Iffs

    81 abonnés 1 151 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 janvier 2016
    Avec un scénario subtile, Preminger a créé une oeuvre à la fois romantique et policière. C'est l'histoire de l'amour fou (non concrétisé) d'un homme pour une femme qu'il ne veut que pour lui et qui ira jusqu'à la tuer, spoiler: mais il se trompe et tue quelqu'un d'autre. Un policier réussira à démêler cette intrigue un peu complexe et en même temps tombera amoureux de Laura.


    Très beau film de Preminger. Avec un bon scénario, des acteurs excellents (Gene Tierney), une réalisation très honorable, avec des séquences fortes et belles, très stylisées parfois dans un beau noir et blanc et des prises de vue recherchées. Tout cela donne une oeuvre mémorable.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 22 mars 2016
    J'avoue que je m'attendais à mieux. Je pensais mettre un bon 5/5 et être épaté. Bon, je n'ai pas été non plus énormément déçu, le film reste très bon, avec des personnages ambiguës, un retournement de situation marquant et efficace, de bons acteurs et un mystère qui plane tout du long et qui maintient en haleine.
    Archetypal du film noir, Laura est un polar bien ficelé, pas la claque que j'espérais mais très bon quand-même.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 28 août 2018
    Grand nom du cinéma classique, Laura mérite largement sa réputation. Premier polar d'Otto Preminger, considéré comme le premier film noir psychologique bien que Rebecca (Hitchcock - 1940) me semble en être un également (qu'il FAUT voir !). C'est un film captivant qui brille par son mélange d'efficacité et de subtilité. Pas de fioriture, de lyrisme mièvre ou de snobisme du bon mot, tout est millimétré : Preminger suggère, le spectateur s'engouffre. L'intrigue est très bien menée, on nage dans l'incertitude, les "possibles" et les surprises. Le jeu d'acteur est excellent. Dana Andrews, que je découvrais, est très juste, avec une présence saisissante. Gene Tierney, charmante Laura, porte à merveille ce personnage énigmatique et objet de fantasmes. Un superbe film dont l'ambiance nous laisse rêveur quelques temps
    MemoryCard64
    MemoryCard64

    46 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 août 2015
    Le synopsis de Laura envoie du lourd, ce policier tombant amoureux d'une victime de meurtre offre beaucoup de directions à prendre. Le chemin scénaristique choisi au final n'est pas décevant, il est même bien mené et intéressant à suivre, mais c'est dommage que le pitch montre vite ses limites et que le film s'en affranchisse. L'inspecteur McPherson est un personnage froid, qui montre assez peu ses émotions et j'aurais aimé le voir plus se torturer, se poser des questions, etc. Par contre Laura dégage réellement une présence. Dans les flashbacks on sent qu'elle habite la pièce où elle se trouve, qu'elle arrive aisément à se faire aimer des autres. Même le tableau qui trône au dessus de la cheminée possède une aura particulière (même si le film n'en fait pas grand chose au final). C'est pourquoi sa disparition est d'une terrible ampleur, qui se mesure dans les réactions et les paroles de ses proches. Ces derniers, bien que bouleversés par la mort de la jeune femme, restent des suspects au yeux du policier. Ils défilent tous devant lui, chacun usant de son petit manège pour se faire bien voir (à des degrés différents, bien sûr). Comme McPherson, on découvre peu à peu que certains pensent qu'une Laura assassinée cause moins de problèmes. Le regard dur porté sur ce mélange d'hypocrisie, de ressentiment et de non-dits possède un petit côté jubilatoire. Bien mis en scène, bien interprété, possédant des idées intelligentes (tout le symbolisme autour de l'horloge par exemple), Laura est assurément un bon film noir, mais ce n'est pas le monument auquel je m'attendais.
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