Quel dommage, mais quel dommage que le coupable soit aussi facile à trouver! Le scénario manque d'originalité et les rebondissements sont loin d'êtres inattendus. Mais il y a quand même les excellentes prestations de Gene Tierney et Vincent Price, tout les deux inoubliables.
Avec une ouverture au point de vue des plus originales, nous sommes immédiatement placés dans un contexte à la fois flou, et fantastique ; où ce que l'on pense, s'avère bien loin de la vérité des faits.
Cependant, après un début magistral, et la découverte du personnage de Wildo aussi bien fascinant par ses manières que ses répliques ; on se laisse doucement embarquer sur des flots calmes et trop monocordes. Il faudra alors attendre la moitié de film, et son rebondissement inouïe, quasi fantasmagorique, pour nous faire plonger dans un tourbillon de révélations, mensonges et suspens enivrants... et arriver à une fin aussi haute en tension qu'en drame.
Grâce à l'excellente interprétation de Clifton Webb (Wildo), jouant à la perfection un chroniqueur charismatique habitué à vivre et être entouré de la haute société ; on est à la fois amusé et charmé, bien que piqué par un étrange sentiment de fausseté que dégage ce personnage. Son rôle de narrateur dans la première partie du film, assure ainsi un complet décalage entre une action banale, et des dialogues francs et directs, distillés tels avec une mitraillette. Un vrai moment de délice.
La technique est loin de faire de l'ombre à ce tableau réussi...
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Le synopsis de Laura envoie du lourd, ce policier tombant amoureux d'une victime de meurtre offre beaucoup de directions à prendre. Le chemin scénaristique choisi au final n'est pas décevant, il est même bien mené et intéressant à suivre, mais c'est dommage que le pitch montre vite ses limites et que le film s'en affranchisse. L'inspecteur McPherson est un personnage froid, qui montre assez peu ses émotions et j'aurais aimé le voir plus se torturer, se poser des questions, etc. Par contre Laura dégage réellement une présence. Dans les flashbacks on sent qu'elle habite la pièce où elle se trouve, qu'elle arrive aisément à se faire aimer des autres. Même le tableau qui trône au dessus de la cheminée possède une aura particulière (même si le film n'en fait pas grand chose au final). C'est pourquoi sa disparition est d'une terrible ampleur, qui se mesure dans les réactions et les paroles de ses proches. Ces derniers, bien que bouleversés par la mort de la jeune femme, restent des suspects au yeux du policier. Ils défilent tous devant lui, chacun usant de son petit manège pour se faire bien voir (à des degrés différents, bien sûr). Comme McPherson, on découvre peu à peu que certains pensent qu'une Laura assassinée cause moins de problèmes. Le regard dur porté sur ce mélange d'hypocrisie, de ressentiment et de non-dits possède un petit côté jubilatoire. Bien mis en scène, bien interprété, possédant des idées intelligentes (tout le symbolisme autour de l'horloge par exemple), Laura est assurément un bon film noir, mais ce n'est pas le monument auquel je m'attendais.
Un classique, ou le fond et la forme trouvent une incroyable harmonie. Laura, 65 ans plus tard, n'a rien perdu de son aura. Un personnage fascinant pour un film fascinant et incontournable.
Un film policier bien mené, avec la traditionnelle dissémination des indices puis la révélation de la vérité par petites touches. Une bonne distribution, un bon scénario, quelques surprises. Mais une grande lenteur générale nous empêche de vraiment rentrer dans le film. Dommage.
LAURA est un film maîtrisé avec une intelligence rare. C'est un film fascinant. La fascination flotte encore dans l'esprit après avoir délaissé l'écran de télévision et la télécommande. En 1h28, que d'émotion ! L'intensité de LAURA est due à son rythme (l'ennui ne nous guette jamais...et il n'y a pas non plus d'ellipses improbables qui atteindraient la crédibilité du film), la parfaite maîtrise de l'image par Preminger (quels plans ! quelle horloge ! rien n'est laissé au hasard...), une narration fort originale (bien que la voix off soit délaissée en cours de route, ce qui permet de ne pas alourdir le film), des interprétations exceptionnelles, qui laissent toujours le doute planer, et qui suggèrent le contraire de la Vérité (Dana Andrews est magnifique dans son rôle de femme fatale). A la moitié du film, on assiste à un spectaculaire basculement ; le "film noir" prend une tournure nouvelle et n'en devient que plus riche et fascinant.
LAURA, comme VERTIGO, c'est l'histoire d'une fascination, d'un mal caché qui attire...et oui, en effet, dans les deux cas, nous ne pouvons être que fascinés !
J'avoue que je m'attendais à mieux. Je pensais mettre un bon 5/5 et être épaté. Bon, je n'ai pas été non plus énormément déçu, le film reste très bon, avec des personnages ambiguës, un retournement de situation marquant et efficace, de bons acteurs et un mystère qui plane tout du long et qui maintient en haleine. Archetypal du film noir, Laura est un polar bien ficelé, pas la claque que j'espérais mais très bon quand-même.
Laura est un film noir à voir sans aucun doute. Une oeuvre majeure dans l'univers du polar. Le scénario est construit de manière très aboutie et il faut bien avouer qu'on entre dans le film très rapidement et sans se faire prier. Seulement il y a un gros point noir, ou plutot deux. Le premier c'est que le film est trop court, du moins à mon goût, il aurait pu être encore plus exploité et l'enquête plus approfondie, le téléspectateur manque d'indices et de temps pour se faire son opinion. L'autre point faible, c'est l'acteur qui joue Mr Carpenter (J'ai avalé son nom), il est risible et très peu crédible, dénotant complètement avec le reste d'une troupe très talentueuse.
On est tout de même très proche d'un chef-d'oeuvre. Bravo Monsieur Preminger !
"Laura, la sublime Laura, star oubliée." Il est vrai que dans ce « film noir » américain de 1944, Giene Tierney est magnifique et envoutante dans ce jeu d’ombres et de lumières (noires et blanches) avec un excellent casting, qui met en exergue la complexité des relations des personnages (masculins!), dont le pygmalion et le policier qui ouvrent le film pour, à la fin, s’arracher son amour spoiler: (mais dont l’un bascule dans la folie meurtrière).
Le film est diabolique de rebondissements, d’impasses, de fausses pistes. Ce qui semble "surjoué" le doit à l'époque, les décors, costumes et la musique sont d’une grande maîtrise des 40’s, dont le chef d'orchestre est Otto Preminger (et inspira Alfred Hitchcock assez logiquement)
Un très grand film noir signé par Otto Preminger. C'est une histoire de meurtre et d'amours, deux amours singuliers dont il faut taire la nature et les excès pour ne pas déflorer l'intrigue. Le scénario est excellent, la construction narrative originale, les dialogues ciselés et percutants (en particulier ceux du mentor), le rythme soutenu, le thème musical superbe et la tension constante. De ce polar se dégage aussi une atmosphère envoûtante, la fascination exercée par Laura sur les autres personnages débordant étonnamment sur le spectateur. Conférant ainsi au film le caractère mythique de ce chef d’œuvre cinématographique, à peine entaché par la « théâtralité » de certaines scènes.
Grand nom du cinéma classique, Laura mérite largement sa réputation. Premier polar d'Otto Preminger, considéré comme le premier film noir psychologique bien que Rebecca (Hitchcock - 1940) me semble en être un également (qu'il FAUT voir !). C'est un film captivant qui brille par son mélange d'efficacité et de subtilité. Pas de fioriture, de lyrisme mièvre ou de snobisme du bon mot, tout est millimétré : Preminger suggère, le spectateur s'engouffre. L'intrigue est très bien menée, on nage dans l'incertitude, les "possibles" et les surprises. Le jeu d'acteur est excellent. Dana Andrews, que je découvrais, est très juste, avec une présence saisissante. Gene Tierney, charmante Laura, porte à merveille ce personnage énigmatique et objet de fantasmes. Un superbe film dont l'ambiance nous laisse rêveur quelques temps
Un très grand film noir, le scénario est riche en rebondissements, le film tient en haleine jusqu'au bout pour comprendre la verité, et ce film a rendu inoubliable Gene Tierney.
Scenario bien ficelé et superbe Gene Tierney, mais la mise en scène est assez classique et le jeu des acteurs est très théâtral : tout cela a le côté un peu vieillot des intrigues à la Hercule Poirot. Agréable, mais loin du film noir mythique partout décrit.