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    Quelques jours avec moi
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    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 200 abonnés 4 184 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 décembre 2014
    Quelques jours avec moi" est un film synonyme de nouveau départ pour Claude Sautet et Daniel Auteuil. Claude Sautet mal remis de l'échec relatif de "Garçon !" que la critique et le public avaient un peu boudé, n'acceptant pas que le réalisateur des "Choses de la vie" et de "Max et les ferrailleurs", déplace son propos sur un registre plus léger, réservé habituellement à des cinéastes populaires comme Philippe de Broca ou Edouard Molinaro. A soixante ans le réalisateur a sans doute jugé qu'il était temps pour lui de faire appel à une autre génération d'acteurs et de scénaristes pour se renouveler sans changer profondément la nature de ses thématiques tournant autour des crises existentielles de la bourgeoisie. De son côté Daniel Auteuil qui vient de crever l'écran avec son rôle d'Ugolin chez Pagnol ("Jean de Florette" et "Manon des sources") entame avec Sautet sa reconversion vers des rôles de personnages mutiques et désincarnés, comme absents d'eux-mêmes dont le Martial de "Quelques jours avec moi" sera en quelque sorte l'initiateur d'une longue liste. Les deux hommes vont se faire la courte échelle pour un court moment, enchaînant presque aussitôt avec un deuxième film au ton beaucoup plus grave (« Un cœur en hiver » en 1991). D’humeur badine, Sautet observe d’un œil amusé cette confrontation entre une jeunesse prolétaire un peu à la dérive depuis l’entrée de la France dans la crise économique qui ne nous a pas lâché depuis trente ans et la très riche bourgeoisie incarnée par Martial héritier d’un empire de la grande distribution qui soigne son spleen en dépensant sans compter l’argent de la famille sous l’œil inquiet mais bienveillant de sa mère (Danièle Darrieux) qui n’a pas d’autre choix que de tenter de préserver ce fils unique qui refuse obstinément son entrée dans la vie active. La mise en scène de Sautet très habilement met en avant les bons et les mauvais aspects de la personnalité de Martial nous le montrant tour à tour fragile au sein d’un univers matérialiste qu’il rejette ou au contraire manipulateur sachant parfaitement user de l’emprise que sa position sociale lui autorise. Cette dichotomie cimente tout le charme du film, nous faisant souvent hésiter face aux tours pendables que le fils de bonne famille joue au directeur d’hypermarché et à sa femme incarnés avec dérision par Jean-Pierre Marielle et Dominique Lavanant dont il tourne en ridicule la position servile qu’ils adoptent à son égard depuis qu’il est descendu à Clermont-Ferrand pour effectuer un contrôle des comptes. Progressivement une petite communauté très hétérogène se forme autour de Martial au comportement déroutant qui n’a aucun mal vu ses largesses et sa position à agréger des composantes de la société clermontoise qui n’auraient sans lui aucune raison de se côtoyer. Le propos de Sautet plus optimiste qu’à l’accoutumée finit même par aboutir à une forme de joyeuse utopie où la tolérance aurait remplacé les infranchissables et séculaires barrières sociales. On retrouve alors les fameuses soirées dans les restaurants enfumés où tout le monde parle plus fort que son voisin qui sont la marque de fabrique du réalisateur. Mais comme pour nous rappeler que tout ceci n’est qu’un rêve, Sautet sans doute un peu désabusé par une époque qui n’est pas la sienne se charge de nous faire redescendre sur terre en incluant une fin dramatique assez convenue peu en rapport avec ses schémas narratifs habituels faisant très rarement appel au sensationnel ou au pathos. Pour cette raison le film n’est sans doute pas une réussite totale, mais il nous permet de voir une pléiade d’acteurs à leur meilleur sous la houlette d’un Sautet qui savait très subtilement manier la baguette tel un chef d’orchestre virtuose. Enfin on est admiratif devant le talent éclatant de la toute jeune Sandrine Bonnaire encore fraîchement éclose chez Pialat.
    Plume231
    Plume231

    3 932 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 avril 2014
    Claude Sautet avait un peu changé son cinéma avec ses "Quelques jours avec moi". Car à son drame intimiste habituel, il y conjugue une pointe de critique satirique en se moquant ici des bobos de Province gauchiste (bien que la bourgeoisie parisienne soit encore moins épargnée !!!) et en les mettant face à leur hypocrisie. Mais en Sautet qui se respecte, il ne le fait pas avec une véritable méchanceté et ne reste pas dans le mordant en faisant évoluer avec les circonstances ses personnages ; ça se voit surtout avec celui joué par l'excellent Jean-Pierre Marielle, qui de bobo matérialiste et cupide finit en véritable ami dévoué...
    Bon les longueurs récurrentes de son cinéma sont toujours présentes, son aspect technique un peu pauvre aussi, parfois le scénario est bancal, on n'est pas toujours emballé et convaincu par ce que l'on voit, mais certaines scènes sont très réussies et puis il y a les acteurs, mention spéciale à Jean-Pierre Marielle.
    Au final, on accepte de passer deux heures avec Sautet.
    Akamaru
    Akamaru

    3 133 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 21 juillet 2010
    Le cinéma de Claude Sautet me va comme un gant.Ses portraits profondément humains et cette analyse des moeurs se teinte d'une chaleur palpable."Quelques jours avec moi" fantasme sur la simplicité et la franchise des rapports humains.Martial Pasquier,fils de bonne famille aux commandes d'une chaîne de supermarché,séduit par la bonne d'une famille provinciale gauche caviar de Limoges,répand consternation et attraction sur son entourage qui n'arive pas à perçer le mystère de cet homme,étrangement magnanime,imperturbable et à la réactivité surprenante.Tout le talent de Daniel Auteuil crédibilise ce personnage insondable,visiblement las des conventions,et dans une optique de bien-être et de plaisir après une dépression.Les dialogues de Sautet,moins fréquents qu'à l'accoutumée,sont tout aussi savoureux.L'interprétation est absolument remarquable,avec des seconds rôles aux petits oignons,dont un Jean-Pierre Marielle,hilarant dans sa sollicitude qui frôle l'hypocrisie.Cette comédie dramatique verse volontiers dans l'insolite,comme lors de cette crémaillère animée où Martial reçoit ses invités en pyjama!Si quelques coupes n'auraient pas fait de mal,et si la narration est un peu lâche;ce portrait de groupe,bienveillant et original mérite largement d'être redécouvert.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 942 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 septembre 2018
    Quatre ans sèparent la sortie de "Garçon" en 1983 à "Quelques jours avec moi"! C'est long pour quelqu'un comme Claude Sautet qui a pratiquement tournè depuis "Les choses de la vie" un film tous les ans ou tous les deux ans! Ce grand cru est une nouvelle aventure pour Sautet avec de nouveaux complices tels que Daniel Auteuil, Sandrine Bonnaire, Jean-Pierre Marielle, Dominique Lavanant, Danielle Darrieux et Vincent Lindon! Bien sûr, on y retrouve le dèsarroi des sentiments, les intermittences du coeur et les cicatrices intèrieures mais on retrouve un goût pour la dèrision, pour le burlesque, qu'on ne connaissait pas chez Sautet! Le livre, qui n'ètait pas totalement inabouti, ètait l'histoire d'un type qui, pour s'amuser, s'incrustait dans une ville de Province, typès, presque caricaturaux! Et le cinèaste a fait du hèros un type dèconnectè, qui sort d'un profond ètat de nèvrose et qui n'attend plus rien de rien - alors, il peut vraiment tout faire! Cet hèritier d'une chaîne de supermarchès qui va se faire prendre au piège de la libertè et de l'amour, c'est Daniel Auteuil, admirable, qui trouve peut-être le plus beau rôle de sa carrière, dans un amour fou qui va le conduire à un point de retour suicidaire! Un film magnifique qui laisse la part belle à de grands comèdiens, y compris dans les seconds rôles, notamment Marielle et Lavanant...
    Matthias T.
    Matthias T.

    46 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 décembre 2016
    Alors qu'il vient tout juste sortir d'une cure de repos pour dépression, Martial entreprend une tournée d'affaires pour vérifier les livres de comptes de différentes succursales de province. Mais il s'arrête à Limoges où il s'amourache d'une domestique, Francine, à qui il offre plusieurs robes. Alarmée par le comportement excentrique de son fils et l'usage excessif qu'il fait de sa carte de crédit, la mère de Martial lui fait croire qu'elle a un infarctus pour le faire revenir sur-le-champ. Embarqué dans un imbroglio confus et accusé d'un meurtre (celui de Rocky) qu'il n'a pas commis, Martial revoit encore une fois Francine, venue lui rendre visite à l'institut psychiatrique où il se trouve à présent.

    Confrontant joyeusement les milieux sociaux, titillant les sectarismes culturels et le conformisme bourgeois, Claude Sautet nous livre avec Quelques jours avec moi sûrement son film le plus accessible. Loin de la noirceur de "Mado", de "Max et les Ferrailleurs" ou des "Choses de la Vie", Quelques jours avec moi contient de vraies scènes de comédie: le triolisme de Boulevard formé par Martial, Francine et Fernand, une soirée où les ploucs côtoient les aristos, une veine "bon enfant" répandue tout au long de ce long-métrage, où l'on vient déguisé en Robin des Bois à une soirée que l'on croyait costumée, où l'on se prête à un "amusant récital de lieux communs" autour de la politique...

    Réputé directeur d'acteurs hors-pair, Claude Sautet rassemble ici un casting de choix, emmené par la frimousse charmante de Sandrine Bonnaire, l'impassibilité énigmatique d'un Daniel Auteuil passionnant, ou encore la bonne humeur communicative d'un Jean-Pierre Marielle...
    Ce qu'on peut également saluer, c'est la liberté que le film laisse au spectateur. Il n'impose pas d'interprétations figées, quant aux mobiles de Martial pour agir comme il le fait, ou quant aux sentiments de Francine à son égard. Il laisse simplement dérouler une histoire, histoire qui amuse, surprend et émeut tour à tour: on voit comment l'appartement loué par Martial à Limoges se transforme en salle de billard, comment les livres de compte de M. Fonfrin sont décryptés, comment Fernand devient, par l'intermédiaire de son nouveau ami, le nouveau chef magasineur chez M. Fonfrin, comment Francine se voit demandée de "dénouer ses cheveux" par son énigmatique hôte... Le film prend successivement différents visages, que l'on découvre tous avec plaisir.
    NomdeZeus
    NomdeZeus

    93 abonnés 1 044 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 février 2015
    Quelques Jours Avec Moi est un film étrange, mélangeant satire sociale, romance, comédie de boulevard et drame dans un gloubi-boulga déstabilisant mais pas désagréable. Claude Sautet s'entoure encore une fois d'une distribution exceptionnelle (notamment la pétillante Sandrine Bonnaire et l'immense Jean-Pierre Marielle) pour donner vie à une galerie de personnages fouillés. Malheureusement, le charme n'opère pas autant que dans les classiques de ce réalisateur car l'intrigue manque un peu de vraisemblance. Bref, un long-métrage pas toujours très subtil et surtout un peu trop long, mais assez attachant malgré tout.
    Hotinhere
    Hotinhere

    570 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mai 2014
    Un film très sombre dans lequel Daniel Auteuil est formidable en héritier fragile, qui oscille d'un univers à l'autre, sans trouver de place nulle part.
    MC4815162342
    MC4815162342

    402 abonnés 1 489 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 avril 2014
    Une Comédie dramatique sympathique avec un excellent casting, y'a une bonne réalisation et une histoire, pas franchement facile à cataloguer, une sorte d'histoire d'amour emmêlé dans un genre de trip, je viens de le terminer à l'instant donc j'ai un avis assez mitigé et pas forcement réfléchi, c'est un film spécial, pas non plus un trip hard core loin de là mais un peu fou fou, en même temps le personnage de Daniel Auteuil l'est un peu (fou fou).
    Bref comme j'ai beaucoup de mal à décrire ce film je vais juste finir par dire qu'il se révèle un peu long, surtout vers la fin, c'est pas un grand film à mon sens, ça se regarde mais il n'est pas indispensable.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 188 abonnés 5 193 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 novembre 2020
    Un film au ton nostalgique. Sous le thème de l'espoir, du rêve même mais aussi du mirage, de la déception glauque. Il y a du Chabrol de la province ici. Même pour la musique épaisse. Mais on ne peut pas en vouloir à SB qui essaie d'échapper à ce qu'elles ne veut pas avoir.
    Claude DL
    Claude DL

    93 abonnés 1 691 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 août 2020
    Ce film, que j’avais vu il y longtemps, a un peu vieilli, notamment à cause de quelques scènes un poil caricaturales qu’on ne verrait plus aujourd’hui. Néanmoins, on est séduit par le scénario qui se déroule avec une grande fluidité, les acteurs (irrésistible Jean Pierre Marielle en directeur d’hypermarché de province, couard à souhait et excellent Daniel Auteuil, en sombre introverti étranger à son milieu d’origine), les actrices , avec les lumineuses Sandrine Bonnaire et, dans un plus petit rôle, Elisa Servier. J’apprécie aussi la pudeur, où le récit de Claude Sautet n’est jamais émaillé de scènes graveleuses. Bref un bon, voire très bon film qui fait un peu regretter une époque où l’histoire prédominait toujours sur tout le reste.
    pierrre s.
    pierrre s.

    440 abonnés 3 311 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 janvier 2020
    Drôle, cynique et émouvant, le drame de Claude Sautet mélange les genres et marie très bien les émotions.
    Teresa L.
    Teresa L.

    21 abonnés 148 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 décembre 2013
    Il y a quelque chose de jouissif dans ce film- un coeur endormi qui lentement se réveille, Martial-Auteuil (meilleur que partout ailleurs) face à face avec Bonnaire. "Vous êtes la première personne à qui j'ai envie de parler depuis des années"- et on le comprend. Le couple Marielle-Lavanant est tout à fait dans la note.
    Et puis non. Il y a quelque chose de déprimant dans ce film. La façon qu'a de Sautet de nous indiquer, souvent sans finesse qu'il ne sert à rien de tenter de sortir de sa caste sociale (personne n'a égalé Pialat sur ce sujet). Que l'on devient si on tente ce risque inféodé au regard de l'autre. Les personnages prolétaires sont singés. Les bourgeois sentent la caricature. Le ton de comédie amère du film mitige un peu cette impression, en faisant surgir l'impression que Sautet cherche à boucler son histoire en se fichant de ses personnages comme de l'an 40. Pas le film qui me fera aimer Sautet.
    danivero
    danivero

    15 abonnés 112 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 novembre 2022
    de bons acteurs, un scénario original au départ qui devient très commun ensuite. un happy end classique sans surprise
    calliphilus
    calliphilus

    8 abonnés 77 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 28 mai 2014
    C’est sans doute l’un des meilleurs (ou des moins mauvais, c'est selon!) film de Claude Sautet. Est-ce parce que cela se passe en province ? La province, au début, elle en prend plein la figure ! Les bourgeois de Limoges sont d’emblée dépeints comme des rustres qui alignent des lieux communs devant un brillant fils de famille (Daniel Auteuil) qui lui vient de Paname. C’est dire s’il est consubstantiellement spirituel et cultivé ! Mais Sautet – le parisianiste, le snob invétéré- se rachète. Ces médiocres bourgeois de province vont se révéler finalement comme de braves gens, les seuls à venir en aide à ce riche héritier qui sombre dans une profonde dépression. Le tout est dépeint à grands traits, sans trop de nuances et avec une touche d’invraisemblance. On attend vainement que Francine (Sandrine Bonnaire) finisse par dire à son prétendu amoureux : « tu vois bien qu’on est pas du même monde. Cessons cette comédie ! » En revanche, le monde des affaires, lui, est décrit avec beaucoup de justesse. On en vient presque à regretter que Sautet ne se soit plus investi dans la critique de ce panier de crabe comme Chabrol dans celui de la bourgeoisie mortifère. Quant à la fin que je ne dévoilerai pas, je me contente de dire que les faits divers nous montrent tellement de situations bizarres que cette fin là est, au fond, plus plausible que le reste. Dernière chose, comme toujours avec Sautet, on a l’impression que les Français passent leur temps, la cigarette à la bouche, dans des bistrots ou des restaurants.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 13 décembre 2016
    Un film agréable à regarder et une histoire intéressante et rendue touchante par ses très bons acteurs. Une ode à la recherche du sens de sa vie et de l'amour le plus pur.
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