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NomdeZeus
88 abonnés
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3,0
Publiée le 7 février 2015
Quelques Jours Avec Moi est un film étrange, mélangeant satire sociale, romance, comédie de boulevard et drame dans un gloubi-boulga déstabilisant mais pas désagréable. Claude Sautet s'entoure encore une fois d'une distribution exceptionnelle (notamment la pétillante Sandrine Bonnaire et l'immense Jean-Pierre Marielle) pour donner vie à une galerie de personnages fouillés. Malheureusement, le charme n'opère pas autant que dans les classiques de ce réalisateur car l'intrigue manque un peu de vraisemblance. Bref, un long-métrage pas toujours très subtil et surtout un peu trop long, mais assez attachant malgré tout.
Quelques jours avec moi" est un film synonyme de nouveau départ pour Claude Sautet et Daniel Auteuil. Claude Sautet mal remis de l'échec relatif de "Garçon !" que la critique et le public avaient un peu boudé, n'acceptant pas que le réalisateur des "Choses de la vie" et de "Max et les ferrailleurs", déplace son propos sur un registre plus léger, réservé habituellement à des cinéastes populaires comme Philippe de Broca ou Edouard Molinaro. A soixante ans le réalisateur a sans doute jugé qu'il était temps pour lui de faire appel à une autre génération d'acteurs et de scénaristes pour se renouveler sans changer profondément la nature de ses thématiques tournant autour des crises existentielles de la bourgeoisie. De son côté Daniel Auteuil qui vient de crever l'écran avec son rôle d'Ugolin chez Pagnol ("Jean de Florette" et "Manon des sources") entame avec Sautet sa reconversion vers des rôles de personnages mutiques et désincarnés, comme absents d'eux-mêmes dont le Martial de "Quelques jours avec moi" sera en quelque sorte l'initiateur d'une longue liste. Les deux hommes vont se faire la courte échelle pour un court moment, enchaînant presque aussitôt avec un deuxième film au ton beaucoup plus grave (« Un cœur en hiver » en 1991). D’humeur badine, Sautet observe d’un œil amusé cette confrontation entre une jeunesse prolétaire un peu à la dérive depuis l’entrée de la France dans la crise économique qui ne nous a pas lâché depuis trente ans et la très riche bourgeoisie incarnée par Martial héritier d’un empire de la grande distribution qui soigne son spleen en dépensant sans compter l’argent de la famille sous l’œil inquiet mais bienveillant de sa mère (Danièle Darrieux) qui n’a pas d’autre choix que de tenter de préserver ce fils unique qui refuse obstinément son entrée dans la vie active. La mise en scène de Sautet très habilement met en avant les bons et les mauvais aspects de la personnalité de Martial nous le montrant tour à tour fragile au sein d’un univers matérialiste qu’il rejette ou au contraire manipulateur sachant parfaitement user de l’emprise que sa position sociale lui autorise. Cette dichotomie cimente tout le charme du film, nous faisant souvent hésiter face aux tours pendables que le fils de bonne famille joue au directeur d’hypermarché et à sa femme incarnés avec dérision par Jean-Pierre Marielle et Dominique Lavanant dont il tourne en ridicule la position servile qu’ils adoptent à son égard depuis qu’il est descendu à Clermont-Ferrand pour effectuer un contrôle des comptes. Progressivement une petite communauté très hétérogène se forme autour de Martial au comportement déroutant qui n’a aucun mal vu ses largesses et sa position à agréger des composantes de la société clermontoise qui n’auraient sans lui aucune raison de se côtoyer. Le propos de Sautet plus optimiste qu’à l’accoutumée finit même par aboutir à une forme de joyeuse utopie où la tolérance aurait remplacé les infranchissables et séculaires barrières sociales. On retrouve alors les fameuses soirées dans les restaurants enfumés où tout le monde parle plus fort que son voisin qui sont la marque de fabrique du réalisateur. Mais comme pour nous rappeler que tout ceci n’est qu’un rêve, Sautet sans doute un peu désabusé par une époque qui n’est pas la sienne se charge de nous faire redescendre sur terre en incluant une fin dramatique assez convenue peu en rapport avec ses schémas narratifs habituels faisant très rarement appel au sensationnel ou au pathos. Pour cette raison le film n’est sans doute pas une réussite totale, mais il nous permet de voir une pléiade d’acteurs à leur meilleur sous la houlette d’un Sautet qui savait très subtilement manier la baguette tel un chef d’orchestre virtuose. Enfin on est admiratif devant le talent éclatant de la toute jeune Sandrine Bonnaire encore fraîchement éclose chez Pialat.
Evolution du cinéma (et du public) oblige, Claude Sautet lorgne un peu du côté du café-théâtre (notamment lors d'une scène de soirée costumée), mais on ne saurait le lui reprocher, tant il fait part de justesse dans l'observation et la description de ses personnages. De surcroit, il s'entoure d'une troupe d'excellents comédiens : Castaldi, Lindon, Lavanant, Auteuil, Bonnaire, pour n'en citer que quelques uns. Sautet est un des rares cinéastes français à avoir su faire évoluer son cinéma sans renoncer à ses ambitions et à sa thématique personnelle : l'amitié, la jalousie, la dialectique du couple et du comportement de l'individu en société.
" Quelques jours avec moi " est le genre de film qu ' il au moins avoir vu une fois . On y retrouve Daniel Auteuil dans un personnage de PDG dépressif . Névrotique et inapte a une vie normale , il demande a Sandrine Bonnaire de passer quelques jours avec lui , en echange de quoi elle pourra se voir offrir tout ce quelle veut . Hormis les excellents Auteuil et Bonnaire , on retrouve Jean Pierre Marielle , irrésistible , Dominique Lavanant , Danielle Darrieux .... Subtil , cette comédie dramatique est l' un des meilleur films du grand Claude Sautet . A voir !
…Où l’on retrouve Sautet en état de grâce, avec cette histoire réjouissante et grave, qui fait parfois l’école buissonnière (le personnage, comme en vacance de lui-même, confère à la narration un flottement savoureux) et prend d’étonnants chemin de traverse (on débute sur le registre de la comédie sociale pour basculer vers le mélodrame flamboyant). Le couple Bonnaire / Auteuil fait des étincelles et on réalise une fois de plus l’incroyable talent de Sautet pour capter avec intensité les mouvements d’âme de ses personnages, tout en leur laissant leur part de mystère irréductible. Un immense cinéaste dont ce nouveau chef d’œuvre nous rappelle à quel point il manque au cinéma français.
C’est sans doute l’un des meilleurs (ou des moins mauvais, c'est selon!) film de Claude Sautet. Est-ce parce que cela se passe en province ? La province, au début, elle en prend plein la figure ! Les bourgeois de Limoges sont d’emblée dépeints comme des rustres qui alignent des lieux communs devant un brillant fils de famille (Daniel Auteuil) qui lui vient de Paname. C’est dire s’il est consubstantiellement spirituel et cultivé ! Mais Sautet – le parisianiste, le snob invétéré- se rachète. Ces médiocres bourgeois de province vont se révéler finalement comme de braves gens, les seuls à venir en aide à ce riche héritier qui sombre dans une profonde dépression. Le tout est dépeint à grands traits, sans trop de nuances et avec une touche d’invraisemblance. On attend vainement que Francine (Sandrine Bonnaire) finisse par dire à son prétendu amoureux : « tu vois bien qu’on est pas du même monde. Cessons cette comédie ! » En revanche, le monde des affaires, lui, est décrit avec beaucoup de justesse. On en vient presque à regretter que Sautet ne se soit plus investi dans la critique de ce panier de crabe comme Chabrol dans celui de la bourgeoisie mortifère. Quant à la fin que je ne dévoilerai pas, je me contente de dire que les faits divers nous montrent tellement de situations bizarres que cette fin là est, au fond, plus plausible que le reste. Dernière chose, comme toujours avec Sautet, on a l’impression que les Français passent leur temps, la cigarette à la bouche, dans des bistrots ou des restaurants.
Un film assez original et surprenant de Claude Sautet. On est au dela de la chronique sociale de la bande de copains. Il y a quelque chose de trouble et de pervers dans le personange de Auteuil, cet amour pour Bonnaire est étrange, et presque malsain. Il y a aussi un fort aspect de critique sociale. La (longue) scène du cocktail dinatoire est complétement loufoque, on se croirait déraper dans un Ferreri, ou du Bunel, les gens s'agressent , se volent, tout le monde veut coucher avec tout le monde . Une sensation de déplacé, mais qui est intéressante et dérangeante. Marielle est formidable , comme toujours, et il tient là peut-être un de ses meilleurs rôles. Le film est un peu un OVNI, avec un réalisateur qui s'essaie à quelque chose qui n'est pas sa spécialité..Un excercice de style en somme. L'image n'est pas toujours très soignée, et le jeu de certains acteurs laisse à désirer .
Claude Sautet avait un peu changé son cinéma avec ses "Quelques jours avec moi". Car à son drame intimiste habituel, il y conjugue une pointe de critique satirique en se moquant ici des bobos de Province gauchiste (bien que la bourgeoisie parisienne soit encore moins épargnée !!!) et en les mettant face à leur hypocrisie. Mais en Sautet qui se respecte, il ne le fait pas avec une véritable méchanceté et ne reste pas dans le mordant en faisant évoluer avec les circonstances ses personnages ; ça se voit surtout avec celui joué par l'excellent Jean-Pierre Marielle, qui de bobo matérialiste et cupide finit en véritable ami dévoué... Bon les longueurs récurrentes de son cinéma sont toujours présentes, son aspect technique un peu pauvre aussi, parfois le scénario est bancal, on n'est pas toujours emballé et convaincu par ce que l'on voit, mais certaines scènes sont très réussies et puis il y a les acteurs, mention spéciale à Jean-Pierre Marielle. Au final, on accepte de passer deux heures avec Sautet.
Un savant mélange de styles, de sentiments, de personnages... Une pointe de surréalisme et de bons acteurs avec en tête un Jean Pierre Marielle extra, et voilà une sorte d'hybride qui ne laisse pas insensible. C'est doux c'est brute et amer, c'est triste c'est joyeux, c'est beau c'est laid, c'est l'orage il fait beau... Bref un joli cocktail original et intéressant à découvrir.
Une Comédie dramatique sympathique avec un excellent casting, y'a une bonne réalisation et une histoire, pas franchement facile à cataloguer, une sorte d'histoire d'amour emmêlé dans un genre de trip, je viens de le terminer à l'instant donc j'ai un avis assez mitigé et pas forcement réfléchi, c'est un film spécial, pas non plus un trip hard core loin de là mais un peu fou fou, en même temps le personnage de Daniel Auteuil l'est un peu (fou fou). Bref comme j'ai beaucoup de mal à décrire ce film je vais juste finir par dire qu'il se révèle un peu long, surtout vers la fin, c'est pas un grand film à mon sens, ça se regarde mais il n'est pas indispensable.
Il y a quelque chose de jouissif dans ce film- un coeur endormi qui lentement se réveille, Martial-Auteuil (meilleur que partout ailleurs) face à face avec Bonnaire. "Vous êtes la première personne à qui j'ai envie de parler depuis des années"- et on le comprend. Le couple Marielle-Lavanant est tout à fait dans la note. Et puis non. Il y a quelque chose de déprimant dans ce film. La façon qu'a de Sautet de nous indiquer, souvent sans finesse qu'il ne sert à rien de tenter de sortir de sa caste sociale (personne n'a égalé Pialat sur ce sujet). Que l'on devient si on tente ce risque inféodé au regard de l'autre. Les personnages prolétaires sont singés. Les bourgeois sentent la caricature. Le ton de comédie amère du film mitige un peu cette impression, en faisant surgir l'impression que Sautet cherche à boucler son histoire en se fichant de ses personnages comme de l'an 40. Pas le film qui me fera aimer Sautet.
Un film assez fascinant, centré sur un personnage mystérieux qui a, comme la plupart des héros de Sautet, le coeur en hiver. Martial Pasquier apparaît comme un monstre froid, étranger à tout, cynique. Sa perversité calculatrice l'engage dans un jeu cruel (et souvent drôle) consistant à s'amuser aussi bien des notables que des prolos. Son ingéniosité à créer des situations incongrues culmine lors d'un bal grotesque où la rencontre des classes sociales révèle une vulgarité commune. Ce jeu un peu sadique est d'autant plus troublant que l'on cerne mal les motivations du personnage. Mais Sautet n'en fait pas qu'un élément perturbateur, révélateur des tares de la société. Il perce cette muraille vaguement inhumaine en plongeant dans une faille, celle de la passion amoureuse, de la dépossession de soi, et en inversant les rapports de force entre les personnages. Le film passe ainsi d'une satire sociale, jubilatoire, à un drame passionnel, surprenant. Finesse d'observation et subtilité psychologique caractérisent ce récit à la fois complexe et simplement mis en scène. Pudique et fort. L'interprétation générale est excellente.
Un film très sombre dans lequel Daniel Auteuil est formidable en héritier fragile, qui oscille d'un univers à l'autre, sans trouver de place nulle part.
Un film sans grand intérêt, qui se laisse regarder, ni bon ni mauvais! Daniel Auteuil semble s'ennuyer et Sandrine Bonnaire est égale à elle-même, froide! Un couple improbable qui ne se parle pas, spoiler: un riche héritier qui tantôt dilapide son argent dans les tripots et ensuite retourne chez Maman afin d'élucider une histoire d'argent détourné par l'amant de celle-ci! Film qui touche à tout, sans toucher à rien.. On ne croit jamais aux sentiments qu'éprouve Auteuil! Tous les acteurs s'emmerdent..... Ce film, c'est comme un groupe de personnes à l'arrêt de bus, on cause juste pour tuer le temps! A ne garder dans sa vidéothèque que pour le brillantissime Marielle, égal à lui-même... Un géant!