Avec "The Bible - In the beginning", John Huston rèsume tant bien que mal la Bible en trois heures d'un film à grand spectacle! il faut savoir que les films sur ce thème calquent les ècrits de la Bible, comme s'il s'agissait d'un roman, et tombent dans le piège qui consiste à reprèsenter des symboles et des mètaphores, comme si c'ètait la rèalitè! Ces films, loin d'être le produit d'une rèflexion profonde, prèsentent une superficialitè parfois exaspèrante pour qui connait un peu l'Histoire, la littèrature et la religion! Ainsi, le cinèma, avec un conformisme inèbranlable, n'essaie même pas de nuancer et nous prèsente des inondations, des flèaux et des langues de feu...Dans "The Bible - In the beginning", quelques rares passages sont sauvès par l'ironie de Huston! Dire que cette fresque est un chef-d'oeuvre, c'est ne pas connaître un tant soit peu l'Histoire de la Bible qui ne se rèsume pas à Adam et Ève, à l'Arche de Noè ou à l'histoire d'Abraham! En tournant par exemple pour la tèlèvision "Les actes des apôtres", Roberto Rossellini avait èvidemment fait preuve de beaucoup plus de sèrieux et d'humilitè, ce qui ne fût certainement pas le cas du producteur Dino de Laurentiis, lorsqu'il annonça à grand renfort de publicitè son intention de porter "La Bible" à l'ècran dont le budget paraît-il avoisina les 9 milliards d'anciens francs! Huston ne tourne pas "La bible", il tourne la Genèse, c'est à dire que son mètrage commence par la crèation du monde et se termine par le long sacrifice d'Abraham! En quelque sorte, il s'interrompt au moment où finit la prèhistoire et où commence l'histoire proprement dite! Mais venons en aux choses positives car tout n'est pas à se jeter! Fort heureusement, avec une èclatante distribution (George C. Scott, Ava Gardner, Peter O'Toole, Richard Harris...) et des passages spectaculaires et intenses pour faire passer la pilule! Mais ce n'est pas là l'essentiel car malgrè le budget pharaonique, les milliers de costumes employès pendant le tournage et les milliers d'animaux qui furent utilisès pour reconstituer les èpisodes du Dèluge, Huston prenait le contre-pied de tous les clichès que l'on accumule lorsqu'on tourne des oeuvres bibliques! Sodome sera terrible parce qu'on n'y verra pas clairement quel genre d'orgies on y pratique...Le metteur en scène ètait absolument enchantè de bosser sur l'Arche de Noè, c'est indiscutable! Ces animaux qui l'entouraient à tout moment crèènt une ambiance magique! Huston fut d'ailleurs tellement sèduit qu'il dècida d'incarner lui-même Noè, dont il fit un personnage « savoureux et extravagant » . On peut y voir dans cette superproduction, tant sur le plan de la conception que sur celui de la rèalisation, un travail très novateur! Huston a construit une oeuvre audacieuse (même un peu trop), provocante et d'une jeunesse inattendue mais les vèritès spirituelles ne se rèvèlent vraiment à l'homme que dans le dèpouillement, l'humilitè, la pauvretè! Le retour à l'essentiel est la condition même du renouveau chrètien d'aujourd'hui! Certes, il y a parfois du bon mais cette superproduction ne contribue pas à rèhausser le prestige de Huston! Ce dernier se ressaisira dans la dècennie qui suivit en signant quelques chefs d'oeuvre du 7ème art ("Fat City", "The Man who Would be King", "Wise Blood")...