Cela fait plusieurs années qu'une amie de mon épouse m'incite à voir ce film mythique. Mais comme les histoires d'amour ce n'est pas ma cam', j'ai souvent reporté à plus tard... jusqu'à hier soir. Bon, je vais essayer de ne pas être trop dur, car ce film comme tant d'autres est une sorte de Madeleine de Proust pour beaucoup de femmes qui l'ont vu adolescentes et qui se sont rêvées en Baby enlacée par le beau et sensuel Johnny. Je peux comprendre ça, mais n'étant ni de sexe féminin, ni adolescent, j'ai un autre regard. Patrick Swayze incarne remarquablement le beau gosse, super danseur qui emballe toutes les femmes qu'il veut. En revanche, dès qu'il parle, toute la magie retombe. Mais je mets ça sur le compte du scénario car les dialogues de ce film sont tellement risibles que j'ai parfois cru assister à une parodie. Jennifer Grey incarne l'adolescente vierge, timide et ingénue que notre beau Patrick va gentiment déflorer. Ce n'est pas un canon de beauté, elle est assez petite, mignonne mais assez quelconque. Et je crois que cette normalité a permis à beaucoup de filles de vivre l'aventure à travers elle. Par exemple, la magie n'aurait pas opéré si on avait interverti les actrices jouant Penny et Baby. Cynthia Rhodes (Penny) est grande, élancée, belle et lumineuse, et en plus elle danse merveilleusement bien. L'alter ego de Patrick Swayze en quelque sorte. Le scénario repose sur un problème à la Roméo et Juliette : Baby et Johnny viennent de deux mondes qui ne se mélangent pas. Baby est la fille de bonne famille, la préférée de son papa médecin. En parlant de lui, le papa médecin joue atrocement mal, tout comme la sœur de Baby qui a l'air un peu folle pendant tout le film. Quant à la mère, elle ne sert à rien sauf à empêcher le papa de se lever à la fin et à ne "pas arriver à y arriver" lorsqu'elle joue au golf (en VF). Creusons un peu le scénario, pas trop profond, ça ne sert à rien, car dès qu'on grattouille un peu, tout s’effrite. Penny, la magnifique danseuse, tombe enceinte, elle ne peut plus danser la journée pendant ses heures de travail, mais ça ne l'empêche pas de se trémousser comme une folle le soir venu... Soit, elle n'aime probablement pas son travail. Sauf qu'on apprend qu'elle ne peut pas participer à une représentation de danse avec Johnny : quel malheur ! Si elle voulait vraiment y participer, elle aurait mieux fait de se reposer plutôt que de danser comme une dingue tous les soirs. Je dis ça, je dis rien.. Baby va donc devoir pallier son absence et Patrick va réussir à lui apprendre en quelques jours la danse, discipline qui demande juste des années d'intense et de difficile apprentissage. Ce n'est absolument pas crédible surtout qu'elle dansait vraiment très mal au début... Le scénario souffre d'une telle vacuité et de tant d'incohérences, qu'elles seraient trop longues à lister. Mais le pire dans ce film, c'est l'inconsistance des dialogues. Je me souviens d'une scène à table le soir, au début du film, où le patron de la résidence de vacances vient parler à la famille de Baby : aucune réplique ne suit l'idée de la réplique précédente ! C'est ahurissant ! On dirait un gag genre kamoulox où le but est de prononcer des paroles incohérentes ! Baby a quelques répliques exceptionnelles qui sortent d'on ne sait où comme "Johnny, arrête de courir après ton destin comme un cheval sauvage". Wahou, là, je ne sais même pas quoi dire ! J'ai explosé de rire quand j'ai entendu ça. Johnny a aussi quelques répliques inoubliables comme la célèbre "On ne laisse pas bébé dans un coin" ou encore "Va faire mousser ton spaghetti et laisse le reste pour les gros calibres". Ça se passe de commentaires... Mais le moment où il m'a régalé, c'est lorsqu'il répond à Baby qui lui demande s'il a connu beaucoup de femmes. Cet idiot se lance alors dans une tirade sur le fait de caramboler plein de bourgeoises qui l'utilisent comme un gigolo. Une femme censée prendrait peur et l'enverrait faire un test de dépistage avant de se laisser toucher par un type pareil. Mais pas Baby, elle le réconforte en lui disant que ces femmes se servent de lui et qu'il n'est que leur victime. J'explose de rire sur mon canapé mais ce n'est pas fini. Mon beau Johnny lui répond qu'elle a raison, mais qu'il est "trop sensible". Alors là, on atteint de sommets de niaiserie. Le mec déglingue tout ce qui bouge en palpant du fric au passage et il explique ça par une trop grande sensibilité ; chapeau l’artiste ! Même la scène finale du film avec la danse sur la cultissime chanson "Time of my life", est ridicule
. Pas la première partie de la danse en duo, mais lorsque Johnny descend et que tous les autres le suivent en faisant un superbe flash mob : ils ont répété ensemble avant ? J'ai pas vu ce passage dans le film... surtout que Johnny n'était pas censé être là, il s'était tiré...
bref, c'est ridicule du début à la fin. Pour conclure, comme je l'écrivais au début, il s'agit d'un fantasme d'adolescente et je ne suis donc pas du tout la cible. Et j'avoue que moi aussi, lorsque je retombe parfois sur un épisode de Supercopter ou autre série de mon enfance, je le regarde comme un benêt alors que le scénario est vide et dénué de sens. Si le héros sortait son hélico dès le début, ce serait beaucoup plus malin mais l'épisode ne durerait que 5 min. Mais aujourd'hui, à l'age adulte, ça ne m'empêche pas de reconnaître que c'était quand même une belle grosse daube ce supercopter. Bref, tout ça pour dire que je comprend les femmes qui aiment ce film. Mais c'est quand même une grosse daube. Franchement, l'un des pires films que j'ai vu. Mais au moins, je l'aurais vu... et j’ai bien ri !