Je poursuis dans mes critiques de films de genre un peu ancien avec La Vierge de Nuremberg, réalisé par Antonio Margheriti, et qui s’avère un honnête film d’épouvante italien des années 60.
Au casting la vedette reste bien sur Christopher Lee, même si celui-ci tient un second rôle. Acteur toujours sympathique à voir, il est assez mineur ici, nous gratifiant simplement de quelques apparitions profitant de son charisme pour être inquiétante, mais son jeu reste restreint. La plupart des seconds rôles sont d’ailleurs un peu faibles, sans être non plus ratés. Surement car les personnages manquent de piquants, sont un peu quelconque, surtout dans un film de ce genre, et la meilleure surprise reste clairement Rossana Podesta, qui hérite du rôle principal, et qu’elle porte en revanche avec une belle efficacité. Son jeu fait plaisir à voir.
Le scénario a de bons atouts. Notamment une révélation un peu grandiloquente qui s’avère sympa, quelques scènes plus épicées qui viennent assez bien rythmer le film qui reste sinon un peu lent. Le début est assez poussif, et La Vierge de Nuremberg accuse quand même quelques longueurs qui montrent que l’histoire reste en soi trop légère surement pour un long métrage, et pourtant le film ne dure déjà qu’1 heure 20. Il y avait peut-être de quoi muscler un peu plus l’intrigue, et peut-être d’ajouter plus de spectacle.
Visuellement en revanche le film de Margheriti, malgré un budget que l’on imagine faible n’est pas mauvais du tout. La photographie est très belle, les couleurs sont très agréables, l’ambiance tient la route, et même si certains décors ne font pas très allemands, en revanche il faut reconnaitre que ces mêmes décors sont tout à fait réussis. Ça ne sent pas le toc, c’est luxueux, les accessoires sont beaux, les matières aussi, bref, là rien à redire. Quant à la mise en scène de Margheriti elle témoigne d’un certain doigté que l’ouverture du film révèle bien. Après Margheriti offre une mise en scène parfois trop statique, et ne parvient pas toujours à installer l’ambiance voulue, mais c’est assez commun dans les films des années 60. Peu d’effets sanglants évidemment, et une bande son qui recoure largement aux violons. C’est assez convaincant.
En fait pour tout dire ce film souffre d’un fond assez faible. On sent que le scénario est quand même assez vide, et du coup le métrage vivote parfois à outrance, pour arriver à la conclusion. Le travail sur les personnages est discutable et pas assez costaud. Cela ajoutez à quelques petites anicroches sur le reste, je donne 3.5.