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gimliamideselfes
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3,5
Publiée le 26 septembre 2012
C'est un film qui pour moi sort un peu de nul part. Je n'en avais jamais entendu parler et puis il me tombe sous la main, ça parle de Jeanne d'Arc, j'ai décidé d'aimer. Pas que je sois un fan de Jeanne d'Arc, mais disons que lorsqu'on a Dreyer ou Bresson ou encore Rivette (d'ailleurs faut que je vois la seconde partie de son diptyque) ça aide à apprécier un personnage historique (surtout que le film de Rossellini n'est pas en reste non plus). Blague à part, on a là un film doté d'une très belle photographie en noir et blanc et qui s'offre le luxe d'être tourné quasi exclusivement en plans séquences. Voilà qui est intéressant je dois dire. Et le film est plutôt surprenant puisque ça commence par nous parler de la vie de Jeanne d'Arc et tout à coup rupture brutale, on passe sur la vie d'une jeune fille pas très belle dont on comprendra plus tard l'identité. La force du film réside là, nous séduire avec cette fille qui est franchement banale, qui n'a rien pour elle, et pourtant, il y a de l'invisible qui émane d'elle, qui rayonne autour d'elle durant tout le film. Lors d'une scène de bal très bien rendue on la voit attendre de se faire inviter avec d'autres filles, on se moque d'elle, mais on voit dans ses yeux l'espoir suivit par la déception, c'est beau. Les scènes (très rares) où on entend de la musique sont très belles, planantes et enivrantes.
Après toutes les scènes de vies de la jeune fille ne sont pas égales certaines sont plus intéressantes que d'autres, c'est peut-être le défaut du film, de ne pas être tout le temps aussi beau et passionnant qu'il peut l'être.
Il n'empêche qu'à la fin du film j'avais envie de voir un film sur Jeanne d'Arc réalisé par ce monsieur (que je ne connais pas), mais uniquement sur Jeanne d'Arc (un autre film en plus de celui là), parce que ça aurait pu être magnifique.
En tous cas je ne peux que saluer l'idée du film de faire jouer Jeanne d'Arc par une fille du peuple car Jeanne est elle même une fille du peuple. On retombe sur une idée quasiment bresonienne du cinéma, j'aime ça.
Jeanne d'Arc est un personnage de l'histoire de la France qui eut aussi une résonance révolutionnaire en union soviétique.
Il n'est donc pas étonnant que Panfilov, réalisateur de la génération de Tarkovski, voulu lui consacrer un film.
Malheureusement son projet de départ fût retoqué par la censure et il dut aménager son scénario.
" le debut" conte l'histoire d'une jeune femme solitaire qui tombe amoureuse d'un homme marié. Parallèlement, un réalisateur lui propose d'interpréter jeanne d'arc dans son film.
On sait que Panfilov fit jouer à plusieurs reprises l'actrice inna Tchourikova, qui finit par devenir sa muse.
Si Panfilov montre ici son talent de metteur de scène avec notamment un grand soin apporté aux cadrages, mais le scénario est sans doute la part la plus faible du film.
La partie consacrée à Jeanne d'Arc est la plus réussie lorsqu'on la compare avec celle consacrée à la période contemporaine.
Panfilov nous montre ici la force de la pratique artistique, de l'art lui-même, comme facteur d'accomplissement et de consolation face aux turpitudes de la condition humaine.
Le film fut présenté en 1971 au festival de Venise.