Avis sur Je suis un monstre

Nouvelle version du Docteur Jekyll et Mr Hyde mais avec les noms des personnages qui ont été changés, le Docteur Jekyll est devenu Docteur Marlowe et le Mr Hyde est devenu Mr Blake. En tout les cas, "Je suis un monstre" est une production Amicus assez intéressante à suivre malgré la présence d'une histoire qui ne propose pas grand-chose de bien novateur. La réalisation est bien inspirée et fait preuve d'une certaine efficacité, la photographie est très réussi, mais c'est surtout pour l'excellente performance de Christopher Lee que cette oeuvre méconnue mérite d'être découverte. En effet, ce dernier s'avère bien inquiétant quand il endosse le rôle de Mr Blake. Bref, une sympathique réussite pour ce film assez court puisqu'il dure à peine une heure vingt.

C'est toujours un plaisir de voir réunir Christopher Lee et Peter Cushing à l'écran mais cette production de l'Amicus si elle a une atmosphère sombre et inquiétante ne convint pas dans ses scènes d'épouvante. Je suis un monstre reste tout de même une variante pas désagréable à regarder de Docteur Jeckyll et Mr Hyde.

Une variation sur le thème de Dr Jeckyll et Mister Hyde qui n offre pas une grande originalité mais qui est sauvé par la présence du duo Christopher Lee et Peter Cushing qui n ont pas leur pareil pour créer une ambiance malsaine par leur magnétisme intemporel. Un film suffisamment ramassé et efficace pour éviter l ennui et assez typique des séries b anglaise de l époque.

On va la faire courte, à l'image de cette petite production Amicus d'une heure quinze... version fade et linéaire de la nouvelle de Stevenson, sans surprise ni sursaut aucun, et qui a de plus du mal à démarrer, nous décrochant même quelques bâillements dans la première demie heure. Le point fort du métrage est l'interprétation magistrale de Christopher Lee dans le (double) rôle principal, portant par son talent et son aura le film sur ses hautes épaules, aidé à sa tâche par son compère des années Hammer Peter Cushing, très bon également.

Pas grand-chose à se mettre sous la dent de bien original avec Je suis un monstre, adaptation non canonique de la célèbre nouvelle Docteur Jekyll et Mister Hyde. Le meilleur dans le métrage tient sûrement au face à face entre Christopher Lee et Peter Cushing, les deux stars de l’horreur réunies. Lee a clairement le rôle le plus intéressant et il le porte avec un vrai talent, donnant un relief inattendu à son Mister Hyde, presque un relief touchant derrière la bête. Cushing nous propose une interprétation qui rappelle furieusement une version de Sherlock Holmes, d’ailleurs son personnage semble habiter Baker Street ! Pour tout dire, même si l’acteur est toujours aussi charismatique à l’écran, son personnage n’a pas beaucoup d’originalité ou de typicité.
Le deuxième point sympa du film tient dans ses décors victoriens surchargés, à cette esthétique Hammer (le film n’en est pas un) qui fait toujours plaisir à un amateur comme moi ! La reconstitution est assez belle, cependant, on sent le manque de budget. Dans sa première partie surtout le film tourne vraiment avec le minimum syndical côté décor, on sort très peu en extérieur, et gros souci du film, la photographie est catastrophique ! Terriblement sombre le plus souvent, on voit à peine ce qui se passe à l’occasion de plusieurs séquences importantes. Dommage, car par ailleurs le réalisateur livre une mise en scène pas dégueux, usant, notamment de contre-plongées pour dramatiser certaines scènes avec le méchant.
Pour le reste, le film développe une intrigue minimaliste en 1 heure 10. On connait l’histoire. C’est du Docteur Jekyll et Mister Hyde revisité. Le film est longuet à se mettre en place, la partie centrale est assez répétitive et en fin de compte l’enquête ne sert pas à grand-chose puisque le final vient clôturer le tout dans l’action. Pour ma part, l’intrigue ne m’a guère enthousiasmé. Comme toutes les histoires vues et revues, il est difficile de l’adapter de façon satisfaisante une nouvelle fois, et comme ce métrage, malgré les changements de noms et l’introduction du freudisme reste dans les clous les plus classiques, ben c’est pas folichon.
En clair, un film mineur qui ravira surtout les fans de Christopher Lee qui trouve un rôle complexe parfaitement adapté à son jeu et à son style. Pour le reste, c’est une curiosité surannée, pas sans atout, mais aujourd’hui foncièrement quelconque. 2

Hyde.
Il y a un moment, je m’étais fait quelques adaptations du Dr Jekyll et Mr Hyde de Stevenson. C’est la version de Fleming en 1946 qui était sortie du lot. Il est bien possible qu’elle soit rejointe par celle-ci datant de 1971. Car oui, c’est bien une adaptation de plus, même si je ne le savais pas au moment de lancer le film. Ce coup-ci, on trouve au générique les vieux briscards du cinéma fantastique anglais Peter Cushing et Christopher Lee. C’est en soi toujours un plaisir. D’autant que Lee est particulièrement convaincant dans de rôle du médecin torturé. Signe des temps, le propos insiste moins sur les interrogations philosophiques que suscite le roman de Stevenson mais il plonge dans une lecture freudienne sans pour autant s’y attarder car il ne s’agit surtout que d’un prétexte à la suite du récit. Chose amusante, au jeu de la comparaison, le décor et les accessoires ont été particulièrement travaillés pour donner corps et vie à ce Londres de la fin du XIXe. L’année 1971 étant plus éloignée du temps du récit que ne l’étaient les versions précédentes, il a s’agit ici de faire un film « historique ». On a beau connaître l’histoire par cœur, on suit toujours avec plaisir la chute de Jekyll et l’avènement de son double maléfique. D’ailleurs, cette transformation est moins spectaculaire qu’attendu. La suggestion et le truchement sont préférés à la représentation graphique. Un bon point car cela apporte de la finesse à l’ensemble et la lecture s’enveloppe de davantage de mystère. En bref, un bon moment et un vrai film fantastique à l’anglaise comme on l’aime.

Sans être un mauvais film on peut pas dire que cette oeuvre passionne. L'ennui est par moment même assez profond, sorte de Docteur Jekyll et Mister Hyde à peine remanié donc du déjà maintes fois vu. Casting d'habitués, réalisation plate et une photographie médiocre dans certaines scènes on distingue quasiment rien à l'écran.

A l'époque, semblables aux commerciaux des blockbusters d'United Artists, la Hammer et ses pontes recyclaient à la chaîne les Dracula & co, tentants bien sûr de renouveler le succès en utilisant les mêmes casting, schéma dramatique, équipe scénaristique et trames: Sauf qu'ici il s'agit d'art, et vu le coté artisanal de l'ensemble à la Evil Dead, on ne peut que ressentir qu'un certain fun à sa vision même si le tout est définitivement trop commun.