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ronny1
40 abonnés
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5,0
Publiée le 22 décembre 2006
Ford qui sortait juste de limmense succès de Stagecoach était réticent devant ce sujet quil pensait complètement éculé (deux pièces sur les années de jeunesse dAbraham Lincoln se jouaient à Brodway cette année-là). Le scénario de Lamar Trotti lui fit changer davis. Darryl F. Zanuck voulait Henry Fonda dans le rôle, mais ce dernier ne voulait pas jouer « Dieu ». Le « Coach » lui expliqua quil allait jouer un jeune avocat de 25 ans et pas le Messie. Et Fonda sera génial. Young Mister Lincoln est le véritable début de la poétique Fordienne. Jusqualors son cinéma était très marqué par Murnau et Lang, mais avec Stagecoach naissait lesthétique Fordienne des espaces immenses et majestueux avec Monument Valley. Ici au contraire, la poésie intimiste chère à lauteur sinstalle. Le film débute par un poème dune mère décédée qui demande ce que son fils est devenu. Le film répond à ces questions sur tous les plans. Le jeune Abe est un avocat brillant et sensible, au charisme envoûtant, qui de succès en succès (tout lui réussit : il gagne son procès, lamour des gens, des femmes et le respect de ses adversaires) sélève vers le mythe. Le titre français du film « Vers sa destinée » résume parfaitement le dernier quart dheure et la dernière scène du film dont la symbolique est exprimée à la fois avec pudeur, sobriété et sentiments. En dehors des scènes du procès, le film baigne constamment dans une atmosphère bucolique, écrin dans lequel se tissent des liens affectifs forts. Le jeune Abe est très proche des gens simples avec lesquels il se révèle tout entier. Au contraire, la scène du bal suivi du silence pesant sur le balcon résume une fois de plus la dichotomie chère à lauteur, mais cette fois avec une clarté évidente : les gens simples sont sa famille et ses amis, les autres sont au mieux des étrangers, au pire ses adversaires. Young Mr Lincoln est un jalon indispensable pour mieux apprécier la suite de luvre cinématographique du grand maître.
Vers sa destinée est un grand, très grand film. John Ford sort de son train-train habituel pour réaliser une oeuvre qui lui tiend à coeur, à savoir un film sur un personnage qu'il admire de tout son être : Abraham Lincoln. Cependant, l'artiste ne vat pas se soucier de sa vie politique ou de sa mort déjà exploités dans d'autres film comme Naissance d'une Nation de Griffith, il va avec originalité se fixer sur la jeunesse du futur président des Etats Unis et ses débuts dans la loi en tant qu'avocat. Henry Fonda, jeune et tout frais incarne magnifiquement Lincoln. L'évolution en grandeur du personnage en fonction de l'histoire est très bien imagée : D'abord, au repos et horizontalement puis au fure et à mesure, sa silhouette s'élèvera pour finir par l'apparition de l'homme qu'il allait devenir. La dernière scène à travers laquelle Fonda monte la colline sous le tonnere est très explicite et se termine par la vision de la statue du Président. Un chef d'oeuvre absolu de maîtrise de la mise en scène, si ce n'est pas un des meilleurs de John Ford, je veux bien me couper un doigt ! Un film rare à se procurer d'urgence.
"Vers sa destinée" revient sur une période de la vie de Lincoln qui n'est pas célèbre (sauf si on est incollable sur la biographie de ce dernier). Cette période axé autour de son premier procès en tant qu'avocat où il doit défendre deux hommes accusé de meurtre. Le début revient (très rapidement) sur comment Lincoln est devenu avocat ainsi que sur sa famille (mais ce n'est pas exploité). Puis vient le procès et c'est encore plus captivant, jusqu'au bout on a des rebondissements et John Ford ne nous ennuie jamais, il rythme son film de la meilleur des manières. La mise en scène est parfaite et Ford a le sens du détail, la reconstitution est parfaite, tout comme les décors. Et enfin Henry Fonda est tout simplement magistral en Lincoln, une très grande performance d'acteur, à travers lui, les sentiments de Lincoln sont parfaitement traduit (honneur, fierté, justice...). Grandiose de bout en bout jusqu'à cette superbe fin.
Après un début de film d'un classicisme dégoulinant Huston se reprend et propose un petit épisode de la vie de Lincoln qui semble coller avec le vrai personnage tout comme le jeu de Fonda .
Fonda campe un personnage profondément humain et Ford nous livre un film passionnant qui utilise le procès pour décrire au travers d'une façon d'être une destinée fascinante. L'origine modeste du futur président devient un atout pour se rapprocher de cette femme simple et bonne et pour la comprendre tout simplement; c'est bien ce que le film met en valeur: une peinture de la classe modeste qui va voir en cet homme la vérité se révéler.
Quel film illustre mieux le combat d’un homme pour le progrès de la civilisation à travers le respect du droit et de la nation que celui-ci ? On dirait presque un journal tenu par Lincoln lui-même durant ses jeunes années. Le film touche de par sa simplicité, sa vérité, son hommage rendu, une fois de plus chez John Ford, aux gens de la terre. D’une beauté formelle à couper le souffle – en un seul plan il passe de l’été à l’hiver avec une poésie admirable – l’œuvre explore la trajectoire d’un homme qui semble au départ n’avoir pas plus de chances qu’un autre et dont l’aspect exceptionnel se révèle par la seule force de son engagement. « Young mister Lincoln » fait partie de ces films qu’on peut revoir des dizaines de fois dans sa vie et dans lesquels on découvre à chaque vision de nouveaux trésors cachés.
Dans Vers sa destinée, John Ford utilise le langage du corps et la maladresse du jeune Abraham Lincoln pour surligner l'opposition de langage et d'avis de celui-ci par rapport à son audience, la population de la petite bourgade de Springfield. L'opposition est notamment figurée par la posture physique d’Henry Fonda qui interprète le jeune avocat Lincoln (c’est en position allongée que son esprit s’élève). L'acteur lui-même joue de la maladresse de son personnage avec une certaine raideur (scène du bal par exemple). Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com
Je découvre enfin l'univers de John Ford...Quelle belle surprise ! Vers Sa Destinée est un véritable chef d'oeuvre sur la dignité humaine et sur l'accomplissement d'un homme humble et intègre : Abraham Lincoln. La première partie de cette pièce maîtresse est filmée sous le signe de la poésie : le jeune Abe, au plus près de la tombe de la femme qu'il a jadis aimé, décide (in)volontairement de se lancer dans le Droit et la Justice. Cet homme scrupuleux tentera par tous les moyens d'exercer son métier d'avocat dans les règles de l'Art. La séquence du procès des deux frères est absolument magistrale : John Ford entretient le suspense et l'humour jusqu'au rebondissement final, sans pour autant se reposer uniquement sur ce dernier par la suite. Henry Fonda est incroyable dans le rôle du jeune Lincoln ( il est décidément très fort pour jouer les hommes de Loi : 12 Hommes en Colère...). Vers Sa Destinée était le film préféré de son auteur, ainsi que le film américain préféré d'Eisenstein. Une sublime leçon de vie sur le mérite et tout ce qu'il implique. Grandiose !
« Young Mr. Lincoln » montre le fitur président Lincoln dans ses premiers pas en tant qu’avocat autodidacte. Il parvient à éviter le lynchage de deux frères face à une populace en délire. Nous sommes en Illinois en 1832. On voit que pour faire le bien il faut parfois tricher un peu comme le montre la scène de la corde pendant la kermesse où il fait gagner son équipe en se servant d’un attelage de chevaux. Le corps d’Henri Fonda paraît raide, gauche, maladroit et gigantesque tout comme le vrai Lincoln (1m93). On sent la pureté des sentiments dans le visage de Fonda. La seconde partie du film se concentre sur le procès où Fonda défend les deux présumés meurtriers. Il choisit comme juré celui qui boit qui se dit paresseux et admet mentir parfois. La résolution élégante passe par un simple almanach en confondant le vrai coupable mais avant ça il ridiculise le témoin sur son nom, donc il faut passer par des moyens douteux pour parvenir à la vérité. La vérité éclate pendant l’interrogatoire des témoins à la barre comme le permet le système judiciaire américain. Ce film à la gloire de la démocratie américaine fondée sur le droit à travers la figure de Lincoln sort en 1939 lorsque les totalitarismes semblent avoir le vent en poupe.
Lincoln est le modèle du héros américain : naïf mais plein de bon sens, simple et généreux, idéaliste, parti de rien mais promis à un avenir glorieux grâce à ses valeurs humaines, morales et de justice. Henry Fonda, méconnaissable dans le rôle du futur président des États-Unis, est convaincant. Malheureusement, le film n'est qu'une hagiographie moralisante et pétrie de bons sentiments. Malgré un zest d'humour, tout cela est massif et lisse comme un beau tombeau. C'est la troisième apparition du personnage de Lincoln dans l'oeuvre de John Ford, après Le Cheval de fer (1924) et Je n'ai pas tué Lincoln (1936).
Comment ne pas être fasciné par la destinée d’Abraham Lincoln, sans doute le président le plus célébré de l’histoire des États-Unis ? Il reste une figure mythique de ce pays encore jeune et il n’est guère étonnant de voir le cinéma s’y intéresser, aussi bien dans un contexte réaliste (le « Lincoln » de Steven Spielberg) ou bien plus fantaisiste (son itération « Chasseur de vampires » par Timur Bekmambetov). Savoir qu’un des réalisateurs les plus importants du cinéma américain a dressé son portrait il y a plus de 80 ans ne pouvait donc être qu’un grand rendez-vous… que John Ford n’a pas manqué.
On sent bien évidemment la force du metteur en scène dans sa réalisation impactante, au service d’un portrait d’une justesse surprenante de la jeunesse d’Abraham Lincoln. Il sublime un déjà superbe Henry Fonda dans le rôle principal tout en permettant de capter ses doutes et ses questionnements, notamment au vu de ses imperfections. Sa quête de justice et d’accomplir ce qu’il pense être le bien est plus que touchante et permet au film de s’élever encore plus que ce que l’on attendait (c’est-à-dire beaucoup).
« Vers sa destinée » était déjà un titre qui s’annonçait au moins recommandable, le découvrir ici le révèle comme largement à conseiller. Un grand Ford et un grand Fonda parlant d’un grand homme, cela ne pouvait faire qu’un grand film et c’est le cas.
Le film contient des éléments plastiques superbes, qui rendent le film presque hypnotique. Le noir et blanc est de toute beauté.
Le personnage interprété par Henry Fonda, le jeune Abraham Lincoln, est à la limite du fantastique. Son maquillage, très proéminent, donne au personnage une patine presque surnaturelle. Son corps longiligne et maigre fait plus penser à un vampire, à un personnage qui fait peur, qu'à un futur homme d'État.
Nous comprenons ce qui a pu intéresser John Ford: ce jeune qui aide le groupe à bâtir des fondamentaux dans un univers où la démocratie est en construction, où la justice essaye de passer d'un stade expéditif à un stade où l'équité et le factuel guident.
Le film de tribunal est un genre à part entière. Ici le film l'adopte pendant une partie où notre Henry Fonda est l'avocat de celui que tout accuse. Les séquences du tribunal ne sont pas les plus réussies; l'avocat Abraham Lincoln subissant les évènements.
Ce n'est pas tant un film sur Abraham Lincoln, qu'un film de John Ford sur un groupe d'individus qui.essai de se.construire et d'essayer de vivre collectivement. Plusieurs moments notables: au début lorsque des pèlerins payent en livres contenus dans un tonneau, ce qui illumine particulièrement le visage du jeune Henry Fonda. Et un peu plus tard, l'ellipse sur la fiancée depuis leur échange au bord la rivière avec l'arrière-plan bucolique, vers l'hiver avec la neige, le.fleuve en cru et la tombe...
Dans l'avant-dernier plan de Vers sa destinée (Young Mister Lincoln, John Ford, 1939) Abraham Lincoln vient de gravir, à grandes enjambées, une colline pour s'immobiliser quelques instants, une fois parvenu au sommet, alors que l'orage gronde et que les nuages à l'arrière-plan obscurcissent le ciel. La contre-plongée accentue sa silhouette longiligne vêtue de noir, encore agrandie par le chapeau haut-de-forme qu'il porte avec une noblesse certaine. Jeune avocat, il vient d'acquitter deux frères accusés injustement de meurtre, au cours d'un procès riche en rebondissements. Figure toujours renouvelée du cinéma de John Ford aperçue dans Le Cheval de fer (The Iron Horse, 1924) et dans Je n'ai pas tué Lincoln (The Prisoner of Shark Island, 1936), Abraham Lincoln, ce héros fordien issu du peuple, convaincu que la loi et la justice sont indissociables et indispensables pour bâtir une communauté et une Nation, est ici en route vers sa destinée...
Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film: http://etoilesdetoiles.blogspot.com/2022/03/le-destin-chez-john-ford.html
Dans cette œuvre étrange de John Ford, c'est le corps de Fonda qui semble être le pivot de la mise en scène. Le réalisateur attend le moment ou ce corps dégingandé s'incarnera jusqu'à se statufier au bout d'un véritable calvaire. Mais Vers sa destinée, est aussi un film politique, Ford ne cache pas faire œuvre de propagande, et délivre une leçon sans précédent en 1939 sur les mensonges ou les demies vérités du cinéma. Enfin comme tous les film du maître ce Young Mister Lincoln est un film poétique, biblique et cosmique, qui derrière l'apparente simplicité des choses propose un discourt secret presque hermétique. Il n'y a qu'à penser au regard que pose Henry Fonda sur le fleuve, quasi métaphore de la mère, et de la femme aimée...