Comme 85% des anciens enfants qui liront cette critique, vous risquez de ne pas m'aimer. Je vous demande juste de ne pas me traiter avec la même haine que toute personne saine d'esprit traiterait Les Visiteurs 3 ou Camping 3 ( à tout hasard ). Merci de votre compréhension. J'avoue ne pas comprendre pleinement tout l'engouement fait autour de ce film. Sûrement que je ne suis qu'un pauvre ignare aux goûts culturels douteux, mais je persiste : je ne vois pas ce qu'il y a de si marquant dans cette adaptation du mythe du Roi Arthur. Certes, le film est bien novateur, avec une dernière demi-heure fichtrement sublime ( tant visuellement qu'au niveau de son écriture ), mais il faut se les taper, les deux heures précédentes. Long et peu crédible, vieillissant, scintillant de toute part, ce film "culte" n'en finit plus de nous proposer des combats bordéliques et filmés étrangement ( on lui préfèrera le Ben Hur d'Heston ou l'introduction du Dracula de Coppola, certes sorti dix ans plus tard ), en plus d'être mal exécutés. Les soldats blessés se pressent le ventre quand ils ont été touchés à la jambe, d'autres tombent sans raison apparente. Pour le mythe qu'est censé représenter le film, les combats sont un peu chiches. De même pour les costumes des personnages, pour ces armures qui scintillent atrocement. Kitsch et peu réalistes, elles peinent à impressionner. Gladiator avant l'heure ( faut voir la gueule des casques ), Excalibur n'impressionne guère par le manque de crédibilité de ses armures et de ses combats. Ensuite, force est de constater que le rythme est assez bâtard; lent et peu rythmé, le film ne parvient pas toujours à capter l'attention de son spectateur. Seules les 30 dernières minutes prendront connaissance du réel potentiel de l'oeuvre, nous livrant une fin de fresque épique, déchirante, émouvante. L'histoire s'y termine comme tout combat, dans la boue, dans le sang, les larmes et sous la colère de Dieu. De plusieurs centaines d'hommes, une poignée survit. Là est la définition même du combat épique que j'ai toujours voulu voir au cinéma. Excalibur me l'a donné. Mince, je voulais ajouter un truc, mais je sens que je vais me faire incendier... Un petit quelque chose, un détail infime, rien du tout... Cela concerne la mise en scène. Atrocement inégale, elle nous pond des images d'une composition poétique comme peu d'autres, quand elle sera très plate par la suite. Retenez vos coups pour la fin, s'il vous plait. De même pour les acteurs. Montée progressive vers le talent, les acteurs se suivent au fil des générations, du meilleur au moins bon. L'on relèvera de nombreux cas de surjeu, ainsi que la présence bien étonnante de Liam Neeson, plus jeune de 35 piges. Et puis, il joue un sacré chevalier. Rien que ça, ça vaut le coup d'oeil.