Péril en la demeure.
Le film à sketchs est une forme que je trouve généralement peu attrayante. Mais pour les besoins d’un projet pédagogique avec des élèves de 3e autour du fantastique, je lance le truc. C’est produit par Amicus, un vénérable studio anglais concurrent de la Hammer. Le style est semblable et les acteurs sont les mêmes (Lee, Cushing et pour un peu, on avait Price). La maison hantée est un prétexte classique. Mais il ne s’agit pas de ça ici. La maison est juste le décor commun aux quatre sketchs présentés. Dans cette vieille demeure sont morts un certain nombre d’occupants. Pour l’un, romancier routinier, il semblerait que son personnage de serial killer ait pris vie (c’est la partie que j’ai choisie pour mes gamins). Pour un autre, sa défunte épouse meurtrière se trouve mystérieusement dans le musée de cire du bourg d’à-côté. Pour un troisième, sa fille au visage d’ange a l’air de pratiquer des rites anciens qu’on ne conseillera à personne (je ne parle pas là de l’épilation du maillot). Pour le dernier, acteur de films d’horreur, il semble que son accessoire de cape de vampire soit plus qu’un bout de tissus. Et entre tout ça, un flic mène l’enquête pour comprendre ces événements.
L’intérêt du film n’est bien sûr pas dans cette enquête policière qui n’est qu’un liant sans beaucoup de saveur entre les différentes histoires. En revanche, on aimera davantage certaines des petits histoires proposée. La première est de loin la meilleure dans le sens où elle construit réellement un récit fantastique ambigu et ménage un certain nombre de surprises. L’ambiance a un petit parfum de gothique anglais toujours très agréable. La deuxième, la plus faible, vaut surtout pour son ambiance étrange qui pourra rappeler certains épisodes de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. La troisième, fort intrigante fonctionne plutôt bien. Et enfin, la quatrième joue sur l’humour et le second degré en multipliant les références au cinéma d’horreur britannique, à ses stars et donc aussi aux acteurs de ce film. Plutôt fun. Au final, c’est inégal, comme tout film à sketchs mais il y a de vrais bons moments qu’on aurait aimé voir en version longue. Et comme souvent dans ce cinéma sans thune ni prétention, la réussite vient de la contrainte et donc de la débrouille et de la trouvaille. Un état d’esprit qui a toujours mes faveurs. Et pour ce qui est de mes 3e, gageons qu’ils sauront repérer les codes du genre et intelligemment les ré-exploiter dans leur propre production. Hum …