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Caine78
6 712 abonnés
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3,0
Publiée le 3 février 2016
Premier film de Terence Young, dont il est difficile d'imaginer ici qu'il sera le réalisateur des premiers « James Bond » ! Savant mélange des genres évoquant aussi bien « La Belle et la Bête » qu'Alfred Hitchcock, cette étrange histoire d'amour aux accents fantastiques nous donne l'impression de traverser un rêve tant par son esthétique très personnelle qu'une magnifique exploitation des décors, à laquelle la musique de Georges Auric vient ajouter une dimension encore plus envoûtante, certaines scènes spoiler: (la soirée masquée, notamment) exerçant même un pur pouvoir de fascination. Dommage alors, notamment sur la fin, que l'œuvre ne parvienne pas jusqu'au bout à tenir cette ligne de conduite, s'essayant parfois à des digressions ou des petites considérations qui, sans être mauvaises, empêchent quelque peu de se plonger corps et âme dans cet univers singulier, auquel l'interprétation d'Eric Portman et surtout de la splendide Edana Romney ajoute encore plus d'élégance (nous noterons au passage les apparitions de Lois Maxwell et surtout de Christopher Lee dans son tout premier rôle!). Au final, même si cette difficulté à garder une ligne conductrice forte m'empêche d'être totalement enthousiaste, difficile de passer à côté des qualités de cet « Etrange rendez-vous », drame quasi-victorien volontiers poétique à plusieurs reprises et souvent d'une grande beauté : comme quoi, aussi honorable soit-elle, Young aurait sans doute pu avoir une tout autre carrière...
Premier film de l'anglais Terence Young qui sera surtout connu pour avoir lancé la franchise des James Bond avec Dr No. Mais ça ce sera bien plus tard... En attendant le réalisateur signe un film très british, sorte de croisement entre "Pygmalion" d'Anthony Asquith et l'onirisme de "La belle et la bête" de Jean Cocteau, ou plutôt de "L'aigle à deux tête" qui sortit la même année que ce film. Le décor de ce manoir dont les miroirs forment une sorte de labyrinthe (d'où le titre anglais bien plus élégant) est une pure merveille visuelle qui évidement rappel le château de la Bête du film de Cocteau. Il est bien dommage que ce film soit tombé dans l'oubli.
Quelle excellente surprise que ce film de la collection Gaumont à la demande. Qui aurait pu penser que le réalisateur des premiers James Bond pouvait avoir une âme de poète?