Sans retour est franchement une bonne surprise, un des films de Walter Hill les plus aboutis.
Coté acteur le casting est quand même super attrayant. Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Peter Coyote, Brion James, beaucoup de têtes connues qui s’avèrent très convaincants. Ils forment une équipée crédibles, avec pour ma part une mention particulière pour Powers Boothe et Brion James et un petit bémol sur Fred Ward moyen ici, ou en tout cas en dessous de certaines de ses interprétation. Malgré tout le casting est un réel atout pour le film de Hill.
Le scénario est un mélange habile il faut le reconnaitre entre plusieurs genres. On s’approche même sur la fin vers certains films de cannibales (j’ai pensé à Dying Breed notamment). Rythmé, doté de bons rebondissements, j’ai toutefois eu le sentiment d’assister à un métrage très linéaire, ce qui est toujours la difficulté à surmonter dans ce genre de film. Reste que le déroulement fonctionne comme sur des roulettes, qu’il y a un fort sentiment d’authenticité, de réalisme, et la conclusion est un monument de tension. Le dernier quart d’heure est clairement le point sommital du film, et pour ma part j’ai adoré de ne pas savoir comment les choses allaient se conclure.
Visuellement Walter Hill est pareille à lui-même. Des scènes d’action carrées, un travail technique sans reproche particulier, et il soigne l’aspect esthétique. Il s’attarde sur ses décors, propose une ambiance prenante, et essaye, avec raison et réussite de se démarquer du tout venant. Les décors sont d’ailleurs parfaits, avec un marécage qui sent la vase et les moustiques, et qui offre vraiment un contexte d’action excellent. Il en va de même pour la photographie, grise, morne, dont les années (le film a plus de trente ans) ont encore accentué l’impression. Alors Sans retour n’est pas un film très violent, malgré l’histoire et malgré certains films de Walter Hill qui aurait pu le laisser supposer. En fait c’est relativement sobre, mais l’ambiance lourde, le sérieux constant du film peuvent rebuter. A noter une séquence sur la fin qui pourrait faire penser à Cannibal Holocaust. Je relève enfin une ambiance sonore très simple, mais qui est un choix judicieux en l’espèce puisque du coup ca permet de maintenir l’ambiance pesante au milieu des marécages silencieux.
En somme Sans retour est une belle découverte qui vaut le coup d’être vu. Le film est sans vrais défauts, et il offre un spectacle divertissant. Il n’y a pas une grande finesse d’esprit dans ce film, mais la dimension survivaliste est redoutable d’efficacité, et c’est là une belle plongée dans l’Amérique très très profonde. Il mérite clairement un détour.