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    Sans retour
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    pierrot le flou
    pierrot le flou

    1 abonné 28 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 octobre 2018
    Deux ans après avoir esthétisé la violence avec sa guerre des gangs dans « Les guerriers de la nuit�, Walter Hill délaisse les rues d’un New York interlope pour les contrées marécageuses de la Louisiane du sud. Sur une trame narrative assez similaire (une chasse à l’homme et la mort rapide du leader), on reste toutefois loin d’une simple transposition, à commencer par cette désurbanisation qui oriente radicalement le film vers un tout autre terrain.
    Car « Sans retour » marche sur les traces boueuses du « Délivrance « de Boorman (1972), œuvre séminale du survival movie en mode red neck a laquelle il est impossible de ne pas penser. Pourtant on n’assiste pas non plus à une « relecture », les 2 films s’avérant au final très complémentaires. Comme son illustre prédécesseur Hill va dépeindre ce choc de culture à travers cette difficile cohabitation entre ces deux mondes, l’Amérique citadine et l’Amérique urbaine.
    Dés les premières images du générique, une succession de plans sur le Bayou, paysage à la beauté sauvage, crépusculaire, installe un climat inquiétant. Une impression sublimée par la photographie de Andrew Laszlo, splendide avec ses tons verdâtre lui conférant un aspect immersif proche du documentaire.
    On va suivre la cavale de ces « terriens » perdus dans cet espace amphibie, déjà naturellement hostile, mais rendu quasi irrespirable par la menace des pèquenauds. Un sentiment de claustrophobie qui va basculer en paranoïa, au point de flirter parfois avec le surnaturel. C’est d’ailleurs un des points les plus remarquables du film qui joue habilement sur un cliché prégnant de la mythologie red neck, celui des rites macabres, aux frontières de la sorcellerie. Du coup on a beaucoup de mal à faire la part des choses entre réalité et illusion, subtile ambigüité sur laquelle Hill prend un réel plaisir de ne jamais lever le voile. Comme avec ses chiens enragés jaillissants de nulle part avant de disparaitre tout aussi soudainement, mais dont les morsures des soldats sont bien réelles! Ou avec ce totem des cadavres de soldats déterrés et celui retrouvé mystérieusement pendu a un pont. Même les apparitions des cajuns prennent des allures fantomatiques, des ombres que l’on devine entre les arbres.
    Les soldats réservistes sont montrés comme de purs citadins sudistes, avec des comportements de male en rut, prêt pour une partie de soft air entre potes, avec putes, whisky et blagues bien graveleuses a l’humour plus que douteux (comme celui du soldat qui demande si une fille lui est réservée et a qui on rappelle…qu’il est noir, avant de lui préciser que ce n’est qu’une plaisanterie !). Mais si Hill égratigne également quelque peu l’armée, il prend soin d’installer toute une galerie de personnages, dont certains au comportement plus raisonné, d’autres transcendés par le port de l’uniforme ou « envahis » par leur mission. Une caractérisation qui prend forme à travers les réactions de chacun dans les scènes d’action. Ce remarquable parti pris lui évite celui de la caricature des purs B movie’s typiquement 80’s. Un excellent casting de « gueules », Keith Carradine et Power Booth en tête, sans oublier Lewis Smith (le premier qui ne versa pas le sang) Peter Coyote, Fred Ward…qui donne du « poids » a la mise en scène.
    Coté Cajun, Brion Jones (le réplicant léon dans « Blade Runner ») campe un parfait « bouseux », une interprétation étonnamment réaliste avec ses phrases entre onomatopées et dialecte acadien! La dernière partie du film dans le camp red neck est le point culminant de cette démonstration de mise en scène, de virtuosité dans cette montée paroxysmique de la paranoïa, un moment de pure terreur. Immergé dans la vie des cajuns, on découvre une communauté autarcique, vivant principalement de pêche et de chasse, dans la joie et la fête, au son des violons, guitares, harmonicas, entre autres instruments traditionnels (superbe partition de Ry Cooder, à ranger au coté du « Dualing banjo » de « Délivrance » ). Les deux « étrangers » restent sur leur garde, méfiants, alors que la vie bat son plein et sans que personne ne semble se soucier de leur présence.Les gros plans successifs sur ces deux nœuds coulants installés au bout d’une corde, et sur le visage de Hardin (Power Booth), témoignent de la psychose ambiante, avant de découvrir qu’ils sont en réalité destinés a deux cochons sauvages, abattus devant leurs yeux (petit moment très » snuff movie » ), puis d’apercevoir sur le plan suivant que les « traqueurs » sont de retour, pour un brutal et particulièrement violent épilogue… Il était assez facile de voir une nouvelle métaphore sur la guerre du Vietnam avec la présence de soldats, l’époque de l’intrigue (1973) et un décor qui n’est pas sans rappeler celui des rizières et de la jungle. Mais Walter Hill démentira catégoriquement cette interprétation, à juste titre. Car « Sans retour » est un film puissant, atmosphérique, un des meilleurs survival de l’histoire du cinéma, Hill nous livrant une incroyable et hypnotique leçon de mise en scène.
    Injustement Boudé par le public et la critique à sa sortie, il retrouvera au fil des années sous différents supports la place qu’il mérite largement, un juste… « retour » des choses.
    Lo G
    Lo G

    1 abonné 49 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 octobre 2019
    Tuerie ce film!!il m'a marqué gamin...on en fait plus des comme ça simple,efficace,sans pitié!!un gros kiff a voir ou revoir!!!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 23 décembre 2008
    J'ai regardé ce film, encouragé par les trois étoiles attribuées en moyenne par les autres critiques.

    Manifestement apprécié des amateurs du genre "aucun scénario", ce (télé)film ne contient ni intérêt, ni contenu justifiant de lui attribuer une étoile.

    Ne perdez donc pas votre temps.
    ItSupergreen Avis
    ItSupergreen Avis

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 octobre 2020
    Southern Comfort (Sans retour) – 1981 de Walter Hill

    Retrouvez les sensations du Marais des morts du Seigneur des Anneaux et Keith Carradine dans l’univers pesant et déboussolant de Southern Comfort.

    Un groupe de la garde nationale de Louisiane participe à un exercice militaire dans un bayou. Désirant couper court à l’exercice, les soldats volent des embarcations et provoquent leurs propriétaires. Ces derniers entament une chasse à l’homme et tentent de les éliminer jusqu’aux derniers.

    Comment les éléments du film s’assemblent-ils ?
    Le film a une forme générale assez simple : d’un point A à un point B, les protagonistes devront survivre. Les héros sont facilement reconnaissables dès le début et les autres protagonistes occupent un rôle défini. Le scénario s’apparente à un voyage durant lequel les différentes personnalités évoluent et impactent l’histoire.

    On relève, sans être exhaustif, les principes de progression suivants : une amitié croissante et la montée en pouvoir du héros, la mort du seul militaire expérimenté plongeant le reste de l’équipe dans une phase de survie, les faiblesses psychologiques de certains et un ennemi impitoyable et inconnu (tant pour les protagonistes que pour le spectateur) qui agressera sans relâche nos volontaires.

    Il s’agit d’une forme unie avec une progression logique et des éléments qui occupent une fonction propre dans l’intrigue (par exemple : munis de munitions à blanc les membres du groupe sont confrontés à des locaux armés de balles réelles. Ces éléments amènent la tension dans le film et mettent en scène son aspect survie).

    Et son histoire ?
    Une bonne intrigue globale et une forme narrative bien ficelée : Le setup est placé d’entrée de jeu et s’emballe très vite. Sans surprise, les deux héros survivent et les autres sont tués, tout comme les « méchants ».
    Restant, selon moi, dans la droite ligne du cinéma classique, on se doute du climax final, la survie des héros jusqu’à l’arrivée des renforts (trop tard, évidemment).

    Le scénario se présente dans un ordre chronologique classique (pas de flashback ou de flashforward), les causes à effets sont claires et le réalisateur laisse peu d’ouverture sur les possibilités scénaristiques (les méchants meurent et les soldats tués par les locaux sont montrés au spectateur même s’ils ne sont pas à la vue des autres soldats. De même, le dernier plan se termine sur l’étoile de l’US Army, qui laisse le spectateur déduire que nos deux héros sont sauvés).
    Petit bémol, peut-être, sur la psychologie des personnages qui compte tenu d’un scénario original, aurait pu être plus approfondi.

    Sa mise en scène :
    Sans rentrer dans les détails, la mise en scène est intéressante. Le spectateur perçoit une atmosphère oppressante en découvrant les personnages immergés dans le bayou qui perdent toute notion de progression et se retrouvent désorientés. Les méchants sont habillés de couleurs vives, ce qui permet de ne pas perdre le fil de l’action. Ces derniers parlent une langue proche du français mais on ne comprend pas bien ce qu’ils disent. Cela donne un aspect déroutant à leur rôle et remet en question les actions des soldats (est-ce un problème d’incompréhension entre des cultures différentes ? Les soldats agressent-ils des locaux innocents ?).

    Utilisation de techniques particulières ?
    Dans l’ensemble, les techniques de cinéma utilisées le sont de manière adéquate. Quelques plans vus du ciel auraient pu renforcer l’aspect labyrinthique et immense du bayou. Par contre, le plan de fin sur l’étoile de l’US Army et l’utilisation du motion blur n’apportent pas grand-chose à la scène.

    L’assemblage des plans
    Enfin, concernant le montage continu, les plans se suivent et sont bien imbriqués. Les personnages sont facilement identifiables et le spectateur n’est pas perdu lors des scènes de dialogue ou d’action. Le montage est bien réalisé même s’il n’est pas dominant au point d’enrichir le film (comme un Hitchcock pourrait le faire par exemple).
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 28 avril 2016
    Voilà un film avec beaucoup de points qui me divisent, tout d'abord, étant grand fan de W.Hill mais n'aimant que très peu les films de guerre j'avais quelques appréhensions.
    Néanmoins, il faut reconnaître déjà l'excellente musique que Walter Hill prends un malin plaisir a nous offrir, on reconnaît bien la son univers et ses films. ( The Warriors, 48 Hrs, ... )
    Ensuite, le film reprends admirablement la problématique de la guerre du Vietnam en l'adaptant à l'écran, en Louisiane, et sans se soucier de prévenir le spectateur, quel audace ! Il m'en a fallu que très peu pour m'inclure dans cette aventure avec l'équipe Bravo. On peut alors entrer dans les tensions qu'amènent la guerre et que ressentent les soldats.
    Le film nous lance donc dans ce groupe qui nous ai inconnu, et comme tout bon survival, nous ramène a comprendre et apprendre chaque personnage. Même si ce côté la n'a été que peu développé, on y retrouve avec facilité les "clichés" d'une armée américaine typique, non pas pour faire dans la facilité mais pour replacer une armée et les civils qui la composent au sein d'une guerre.
    La caméra arrive a nous faire entrer assez rapidement dans les combats bien que des Slows-Motion un peu branlants viennent faire perdre en panache a 2 scènes. Je trouve aussi que le film fait perdre le spectateur dans ces marais en filmant exactement la même chose du début à la fin, on s'enferme peu a peu dans cette jungle hostile avec nos soldats, pris au piège. Les quelques plans d'inser' sont assez magnifiques et offrent une pause aux héros mais aussi au spectateur qui par moments ce sent coupé de ce monde, pour mieux y replonger.

    En bref un film assez beau dans l'ensemble, le propos et le scénario tiennent la route, néanmoins, les néophytes de ce réalisateur et de ce type de film feraient mieux de ce tenir éloignés au risque de ne pas saisir le fond du film.
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