Mouais, bon, on va dire que le film n’est pas si mal pour voir son budget ric-rac, mais c’est tout de même une belle déception de la part de Walter Hill, déception mitigée car j’avais déjà vu ce film sans m’enthousiasmer outre mesure la première fois.
En fait, soyons franc, 48 heures c’est tout de même super creux ! Ok, il y a quelques scènes amusantes, les deux héros se charrient, mais cela ne fait pas un film ! L’histoire est très classique, se termine de façon très classique, les dialogues n’ont rien de folichon, enquillant les répliques badass et les vulgarités mais s’avérant finalement très tièdes à la fois en drôlerie et en causticité, et les personnages n’ont aucune épaisseur ! A la limite celui de Murphy on peut comprendre, il sort de prison, sa vie sociale c’est 0, mais Nolte n’est pas mieux dégrossi, et je ne parle même pas des méchants dont les motivations sont pour le moins minimalistes.48 heures mise absolument tout sur son rythme plutôt bon et sur le bagout de ses deux interprètes principaux, mais c’est très léger.
D’autant que Walter Hill ne signe pas non plus son meilleur film d’action. A part une scène d’ouverture très typique du réalisateur, pour le reste il y a quelques coups de feu et puis c’est tout ! Le film s’avère donc soft de ce côté-là, rien à voir avec ce que le réalisateur fera plus tard sur un Double Détente par exemple, nettement au-dessus en fait dans le genre buddy-movie que ce premier 48 heures du même réalisateur. Sur la forme après, pas grand-chose à souligner, c’est un film à petit budget qui offre un pan d’ambiance des années 80, mais là aussi rien à voir avec ce que Hill fera sur son film suivant, Les Rues de feu, beaucoup plus travaillé. On retiendra tout de même une bande son très efficace.
Le casting propose en têtes d’affiche Nolte et Murphy. Duo pas foncièrement désagréable, mais doté de personnages en carton, et dont l’essentiel des échanges se résument en des piques vaguement caustiques ! C’est souvent le souci des buddy-movie, on comble les trous avec plein de répliques parfois inspirées, parfois moins, et qui ne volent généralement pas très haut, c’est un peu ce que l’on voit aussi dans les films d’aviation ! Murphy a le sens de la scène c’est sur, Nolte était bien vu dans un rôle musclé, après ni l’un ni l’autre n’ont l’efficacité du duo Glover-Gibson ou Schwarzie-Belushi parmi les grands moments du buddy-movie. Sans doute un Nolte trop caricatural, et un Murphy pas assez subtil.
48 heures est donc un film plutôt fade, dont l’intérêt est d’avoir vraiment lancé la vague des films de « compères » mêlant humour et action. Force est de constater que le registre a été bien mieux développé par la suite, même si 48 heures fut l’un des plus gros succès du réalisateur, et cela témoigne de l’approche originale qu’il avait à sa sortie. Cela n’en fait pas un bon film. 2