Pur produit des années 80, "Le Flic de Beverly Hills 2" est une petite merveille de comédie policière qui réussit à surpasser le premier opus à tous les niveaux... qui était déjà une réussite ! Première plus-value : la mise en scène bien plus nerveuse de l'excellent Tony Scott, qui remplace Martin Brest sur le siège de réalisateur et qui a su soigner le rythme, les plans mais également la BO (qui reprend, bien évidemment, le légendaire thème du premier opus). Tony Scott nous abreuve également de scènes d'action bien plus spectaculaires (les braquages du gang de l'alphabet, l'excellente poursuite en camion, l'assaut final...) et signe un des films les plus drôles des années 80 (on a presque droit à un gag ou une réplique hilarante par minute). Parmi les séquences les plus réussies, on retiendra la technique de Foley pour ne pas griller sa couverture auprès d'un dealer de carte de crédits, sa séance d'engueulade avec son chef, son intervention sur le chantier de la maison qu'il compte occuper pendant son séjour, son sketch avec la livraison au stand de tir, ses délires sur son enquête en sous-marin, son irruption chez le comptable ou chez Hugh Hefner. Car, et ce n'est pas vraiment une surprise, la présence d'Eddie Murphy, le génie comique de l'époque (qui nous a un peu déçu depuis, il faut bien l'admettre) est une formidable locomotive. L'acteur n'a jamais trouvé un meilleur rôle que celui d'Axel Foley mais il n'a jamais été aussi bien exploité que dans ce second opus. Axel Foley est donc au centre de toutes les attentions du réalisateur, collectionne les répliques plus hilarantes les unes que les autres, parvient à émouvoir dans les moments plus tragiques... et, chose rare, parvient à faire briller ses partenaires. Car, "Le Flic de Berverly Hills 2" ne serait pas un tel chef d'oeuvre sans la complicité génialement drôle entre Foley et le duo de flics du précédent opus qui voient leur rôles considérablement s'étoffer, à savoir le ronchon Taggart (John Ashton, magnifique en flic à l'ancienne qui collectionne les emmerdes) et la tête brûlée Rosewood (Judge Reinhold, dans son seul bon rôle). Leur duo est tellement réussi qu'il parvient à être drôle, même en l'absence de Foley (les délires de Rosewood sur les armes à feu ou la fatigue de Taggart sont à mourir de rire). Le reste du casting souffre forcément de la surexposition du trio vedette mais se montre tout à fait à la hauteur avec Ronny Cox qui reprend le rôle de Bogomil (mais dont le rôle est assez limité), Jurgen Prochnow en grand méchant, Brigitte Nielsen en exécutrice glaciale ou encore Allen Garfield en chef incompétent. Enfin, "Le Flic de Beverly Hills 2" brille par la qualité de ses dialogues, qui m'ont fait hurler de rire gamin ("Ne pensez pas Axel, çe m'fait mal à la chichette", "7 dollars, service compris - Pour un Coca ? J'me fais tailler une pipe pour 7 dollars !", la colère finale de Roosewood et Taggart contre leur chef...). On pourra toujours reprocher au film son côté succession de gags signés Eddie Murphy mais pour ma part, "Le Flic de Beverly Hills 2" est sans conteste un des meilleurs films des années 80 et une de mes comédies préférées.