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JeffPage
39 abonnés
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4,0
Publiée le 17 décembre 2012
Sorti en 1929, ce film aborde la vie paysanne après l'intrusion d'une femme de la ville dans leurs vie. Sortie avant "l'aurore", le film semble en être une pré-version abordant cependant le sujet de façon différente et, peut être, moins inspiré. Cependant, le film reste une merveille de mise en scène, usant des ficelles typique de Murnau : usage du cadre symbolisant vie et mort, jeu d'ombres et de lumière,... Au final, on a affaire à un film fabuleux, symbole du génie de son auteur.
Un très bon film de Murnau où l'on retrouve les qualités que possèdent la plupart de ses films: cadrages et éclairages soignés, suspens habilement ménagé et des thèmes intéressants. Cependant, ce film, assez américain dans sa conception, n'atteint pas l'ampleur de l'Aurore, qui combinait l'héritage allemand de Murnau et son enthousiasme de nouveau réalisateur hollywoodien. La dépendance des campagnes vis-à-vis du monde très différent de la ville est montré, mais de manière insuffisante, puisque ce thème social cède rapidement le pas devant les aventures que vit le couple.
Le film m'a fait à peu près le même effet que Sunrise, ou presque : des frissons à chaque plan. On peut peut-être déplorer (mais ce serait vraiment chipoter) qu'il y ait une légère dilution émotionnelle pendant 15-20 minutes (même si le film reste très agréable à suivre) mais Murnau n'a pas son pareil pour retranscrire une sensibilité authentique à l'écran : la scène de l'arrivée à la ferme et le final atteignent des sommets de poésie.
L'Intruse ne possède pas d'intrigue particulièrement intéressante, le film reprend le thème de l'opposition ville/campagne déjà exploité dans L'Aurore. Non, ce qui est vraiment exceptionnel dans City Girl, c'est le traitement réservé aux personnages : la caméra virtuose de Murnau se promène sur les regards de tous ces gens, et on y décèle la crainte, la joie, la colère ou l'amour. Les éclairages suggèrent les mouvements de l'âme qui se traduisent par une fureur de sentiments. City Girl, cette histoire de passion improbable, fragilisée par le passage d'un univers (la ville affairée) à un autre (la campagne, ses traditions et sa brutalité) est l'un de ces récits intimistes d'une simplicité charmante, et le génie de Friedrich Wilhelm Murnau (qu'on ne se lasse pas de le traiter de plus grand cinéaste du Cinéma Muet) est présent dans les moindres plans : une grâce inouïe dans ces mouvements de caméra signés Ernest Palmer, et un sens de la narration si maitrisé que tout carton devient inutile.
Oubliez tout ce que vous croyez connaître sur le Cinéma, car si vous n'avez pas vu ce film, vous n'avez encore rien vu.
J'exagère un petit peu, mais tout de même quelle claque, quelle tension, quelle suspens, quelle beauté!!!
Un jeune paysan bien élevé part en ville pour une vente, il y rencontre une jeune serveuse qui vit dans un studio vide, elle à des envies d'ailleurs.
Le destin les réunit, ils tombent amoureux et se marient.
Quand le moment est venu de rentrer chez lui avec sa femme, ils se retrouvent confrontés à un obstacle de taille.
En effet le père n'accepte pas ce mariage ce qui va mettre en péril leurs mariages.
Romantisme touchant et malheureusement révolu, aujourd'hui plus personne ne se marie aussi vite.
Je suppose que ce sont des choses qui arrivaient souvent à l'époque.
Un film sur les espoirs brisés, car tout deux espèrent une vie meilleure ensemble, hélas ils ne sont pas au bout de leurs surprises.
Murnau évoque aussi les mensonges qui brisent des vies.
Le film est dans un premier temps touchant et plaisant puis il tourne assez vite au drame et Murnau réussit à créer une tension déchirante et un suspens génial bien avant que Hitchcock en face sa marque de fabrique.
Une mise en scène géniale, une belle utilisation de l'éclairage surtout pour les scènes de nuit, le film est aussi remarquable grâce à un rythme et une narration brillante. C'est tout de même dommage de ne pas savoir si cette version se rapproche de celle de 1930, en tout cas la musique date de 2008.
Je pense avoir vu un grand nombre de film, mais ceux qui me surprennent le plus en général ce sont les films de ce génie qu'est Murnau.
Un des plus beaux films du Cinéma mondial.
Des acteurs incroyables qui jouent énormément avec l'émotion dans leurs regards.
Kate (Mary Duncan dans la performance de sa vie), une serveuse de Chicago, rencontre et tombe amoureuse de Lem, un jeune fermier venu en ville pour vendre le blé de son père. Kate est une fille sincère, dure à la tâche, toujours soucieuse de plaire. Malheureusement, lorsqu'elle arrive à la ferme avec Lem, elle est accueillie glacialement par son père. Celui-ci n'a de cesse de tenter de l'éloigner de Lem car il croit, à tort, qu'elle court après sa fortune. Murnau a tourné ce film en 1929 en deux versions (muette et parlante) et c'est heureusement la meilleure qui est parvenue jusqu'à nous. Un drame bouleversant mais aussi, magnifiquement filmée, une pastorale qui déborde de tendresse. La course des deux amoureux dans le champ de blé a inspiré, raconte le chef opérateur Nestor Almendros dans ses souvenirs, la photographie de "Days of Heaven". Caché dans l'ombre de l'Aurore, un joyau du cinéma muet.
City Girl est un beau film peuplé d'images inoubliables, une oeuvre marquant en un sens l'apogée du cinéma de Friedrich William Murnau. Les plans y contiennent énormément d'épaisseur et de matière narrative, composés à la manière de véritables peintures animées. Le cinéaste allemand reprend certaines thématiques de son chef d'oeuvre L'Aurore réalisé deux années auparavant - couple improbable, ville et campagne séparées par leurs moeurs, amour tragique puis finalement heureux - pour mieux les ancrer dans un contexte purement américain. Crise économique, montée du capitalisme, agriculture et séquences de moisson : nous sommes bel et bien dans le Nouveau Monde, le cinéma de Murnau de rapprochant doucement mais sûrement de l'esthétique naturaliste inhérente au milieu géographique concerné. Film ample doublé d'une superbe charge émotionnelle, City Girl n'atteint peut-être pas la somptuosité de L'Aurore mais n'en demeure pas moins une authentique oeuvre d'Art, puissante et intemporelle. Il reste quelque chose d'un grand poème épique, un lyrisme douloureux incarné par deux personnages cherchant leur place dans un monde perdant peu à peu de son innocence... et c'est magnifique.
Ressorti en DVD en même temps que l'Aurore, dans une version remasterisé, City Girl le mérite amplement et même bien plus. Car non seulement le film est somptueux, mais en plus Murnau est sans doute plus moderne que bien des réalisateurs aujourd'hui que ça soit dans les propos, dans la mise en scène… ça fait limite peine à voir que dans City Girl le coup du couple qui se reforme juste avant d'aller à la gare/aéroport/spatioport/gare routière et autres moyens de transports, ça existe depuis 1929, et que voir ça en 1929 ça fonctionne on y croit vraiment, le film ne tombe pas dans les clichés alors même que ces clichés n'existaient pas encore. Sinon on a aussi le cliché du mec qui marche dans les champs de blés, souvent repris dans des films à la qualité variable de Gladiator à Days of Heaven… Sauf que chez Murnau c'est bien beau, bien plus vrai, parce que non seulement le noir et blanc est magnifique, mais parce que les acteurs sont touchant, la mise en scène est juste géniale, les mouvements de caméras dans les champs sont juste géniaux, captant parfaitement le mouvement et l'émotion des personnages. C'est absolument merveilleux, un petit bijou, qui je pense a apporté énormément au cinéma. De plus un film comme ça en parlant ça n'aurait pas la même portée. En 1929 le muet n'était pas mort et livre ici un de ses meilleurs films, c'est puissant et grandiose. Je dirai que je le trouve un poil supérieur à l'Aurore, c'est absolument fabuleux, un véritable petit régal.
Il faut savoir que cette version de City Girl n'a rien à voir avec celle sortie à l'époque dont le montage était totalement différent (film plus court) au point que la personnalité des personnages était complétement différente. Enfin apparemment cette version a disparue (pour le bien de tous?). Ce film ci est donc la version muette qui se rapproche le plus de ce que souhaitait Murnau. Cela reste tout de même une supposition étant donné que le réalisateur a quitté le projet avant la fin en rompant son contrat avec la FOX. On dit de City Girl qu'il est le film le plus "Américain" de Murnau. C'est en partie vrai. Déjà le titre a été changé, Our Daily Bread est devenu City Girl (sans que l'on lui demande son avis). Ensuite la mise en scène est très éloigné du Murnau des débuts (Nosferatu, Faust) c'est à dire l'expressionisme Allemand. Comme toujours on constate le génie de l'homme dans la réalisation. Les scènes en villes sont très dynamiques et efficaces, et les plans à la campagnge sont d'une beauté hallucinante et rappellent par moments un certain film de Malick (Les Moissons du Ciel). Il faut aussi souligner l'utilisation de la lumière absolument excellente et d'une maîtrise absolue. Murnau savait exactement ce qu'il voulait. On ne saura jamais si cette version lui aurait plus ou pas surtout qu'entre temps il avait envoyé des suggestions pour le montage final qui n'ont pas été respecté. Mais pour moi ce film est une vraie perle, il passe même encore mieux que l'Aurore (techniquement parfait mais avec quelques longueurs) peut-être du fait que, comme cela est dit, City Girl est un film avec une mise en scène à l'américaine est que ça passe mieux au niveau du grand public familiarisé au genre.
Poursuivant les recherches plastiques de L’aurore, Murnau signe son premier film typiquement américain, par son lyrisme et l’aptitude à cerner le contraste entre la grande ville oppressante et les plaines faussement rassurantes du Minnesota. Si le film fut souvent sous-évalué, en raison d’une emprise des studios sur le scénario et le final cut, il faut redécouvrir cette œuvre lumineuse. Jean Douchet, qui a présenté City Girl à la Cinémathèque de Nice en mars 2011, est l’auteur de l’analyse filmique présente dans le bonus du DVD.
Le film est parfait pour l'époque mais pas spécialement intéressant sinon pour se faire une idée de l'atmosphère de l'époque et l'ecart entre ville et campagne, on voit que les américains voyaient déjà les choses en grands avec des attelages d'une 20 de mules pour tirer leurs moissoneuses.
Avant-dernier film de Murnau, City Girl a les apparences d’un simple mélo, mais s’élève bien au-dessus de cette appellation restrictive. Il dépeint les rapports familiaux, l’arrivée d’un nouveau membre au sein de cette famille, et surtout le monde qui sépare la vie de la campagne et celle de la ville ; dans une première partie, nous avons le héro qui vient du monde rural et découvre la ville (Chicago) ; puis, dans la seconde partie, ce même héro rentre chez lui avec une femme sous le bras, une serveuse qui découvrira le monde rural. Murnau, génial esthète en avance sur son temps, fait de ce qui aurait pu être lourd et rébarbatif un film d’une grande beauté lyrique et poétique, et ce grâce à une mise en scène sublime, dont le point d’orgue est peut-être l’arrivée de Kate à la campagne.
La crise de 1929 est en filigrane du film. L'effondrement du cours du blé à la bourse ne semble pas préoccuper le père intransigeant . Il exige que son fils vende le boisseau à 1 dollar 15 l'unité dans sa lettre de recommandation. Ce qui s'écrit en signes commerciaux de l'époque : bushels@1.15 ... On dirait une adresse email anachronique alors qu'on reparle aujourd'hui d'une crise analogue à celle de 1929. Le blé est toute la vie du père et il s'emporte en apprenant que son fils n'a obtenu qu'un dollar 12 par boisseau. Ce père qui place le travail au dessus de toutes les autres valeurs ne voit pas les qualités de sa future bru .
Aprés avoir fait l'Aurore, Murnau s'est surement dit que maintenant il lui fallait un bon gros navet comme la FOX savait alors en faire (comme aujourd'hui aussi), et que quand même autant de pognon pour faire des chefs d'oeuvres, c un peu elitiste. City Girls c du Murnau tellemetn décontracte qu'on se demande si ce n'est pas ce bon vieux Mac Carey qui nous fait une blague, ou le paresseux Griffith (génie par période) dans la bluette sentimentale trash on ne trouvera pas mieux. Un métayer doit épouser une femme de la ville( une sal...)le père protestant par defaut n'aime pas la nouvelle godiche, surtout avec tout ce maquillage, on dirait Georgia Hale en robe à fleurs...Trés vite voilà les ouvriers agricoles, qui vendent leur force de travail aux propriètaires. L'un d'entre eux s'amourache de la belle new yorkaise pendant ses heures de travail. Le saligaud l'emportera pas aux paradis. Evidemment on pense à la terre qui Flambe, mais on est loin de la vérité. Ce chant du signe de Murnau est une deception amère. Victime de sa mégalomanie, l'homme à rapiécer un projet titanesque, au niveau d'un canevas de jointure pour midinette éplorée. Coupable, le parjure Fox (alexander), qui après l'échec de l'Aurore s'est sentit poussé les ailes en prenant le contrôle du tournage, imposant une version parlante désavouée par l'auteur, et s'entichant d'un décorum psychologique trés simplifié, il dresse à dessein une oeuvre impersonnelle mais techniquement parfaite.