Avis sur La Grande parade

La déception que procure au final "La Grande Parade" ne provient pas des attentes (je n'en avais pas) mais des promesses faites par le film durant une première heure magnifique, plombées par une seconde partie guerrière monotone et du coup peu emballante. Le film était pourtant parvenu à un subtil équilibre entre légèreté bienveillante, celle des passages de camaraderie militaire entre le protagoniste et ses deux acolytes, pas très malins mais sympathiques, et une mélancolie qui irradie l'histoire d'amour, parce qu'elle rappelle sans cesse la rupture initiale et qu'elle est destinée à rencontrer des obstacles terribles, en l’occurrence celle du front qui séparera le jeune couple. James part donc combattre tandis que Mélisande est laissée hors-champ sans que jamais Vidor nous garde son image à l'esprit, obnubilé par des combats répétitifs dont la seule fonction est d'engendrer un retour dramatique au pays. Ratant la transition dans la noirceur, Vidor se rattrape in extremis en réussissant son final, sublimement écrit et mis en scène, où la sophistication d'un montage précis qui fait s'alterner des plans larges et d'autres plus serrés dans une logique de champ-contrechamp permet une émotion qui n'avait plus jaillit depuis la scène où les mains de Mélisande et James furent tragiquement déliées. Aucun doute que le film aurait été un grand mélodrame sans cette durée excessive, qui cherche l'ampleur lyrique mais qui se heurte surtout aux longueurs; il reste émouvant par instants, élevé par des inspirations formelles modernes mais déséquilibré par une structure problématique et des choix scénaristiques inégaux. À voir tout de même !

Quoi de mieux qu'une belle histoire d'amour sur fond de guerre ? Rien, si on en croit la réponse affirmative du public de l'époque qui a fait de «La Grande Parade» le plus gros succès commercial du cinéma muet. Aujourd'hui il est surprenant de voir combien ce film âgé de plusieurs décennies n'a absolument pas vieilli. A qui la faute ?. D'abord à une mise en scène aussi lyrique qu'inspirée de Monsieur King Vidor qui donne là un des films les plus intelligents et les plus ambitieux jamais réalisé et qui de plus cumule des scènes inoubliables. Bien sûr il y a les scènes se déroulant sur le front aussi prenantes que réalistes mais aussi des magnifiques scènes intimistes (la découverte du chewing-gum pour la française, la séparation déchirante, les retrouvailles finales très émouvantes,...), le tout conjugué avec une rare virtuosité. Mais la faute revient surtout à son couple vedette. En effet, le très charismatique John Gilbert est plus-que-brillant dans le rôle principal et René Adorée est l'interprète plus-que-idéale de la femme aimée. Ils forment incontestablement un des plus beaux couples du septième art. «La Grande Parade» est définitivement une des plus belles oeuvres que le cinéma nous ai données.

Superbe film sur la première guerre mondiale comme le laisse présager ironiquement le titre. Après une première partie présentant les personnages, le départ des soldats puis la rencontre, tendre et bucolique, vient la deuxième partie aussi brutale et terrible que la première est légère et presque insouciante. Une façon impressionnante de filmer la guerre avec emphase et empathie en même temps avec cette scène cataclysmique de l'attaque à mains presque nues. Une fin réjouissante malgré toute cette horreur peinte ici avec grand réalisme par ce cinéaste magnifique.

Une très belle romance servit par de magnifiques images et d'excellent acteurs. On a aussi une vision plutôt réaliste de la guerre dans son message. Maintenant le film souffre de quelques longueurs qui casse le rythme. J'ai aussi été déçu car il me semblait que le film était connu pour ses scènes aériennes et il y en a finalement très peu (même si je reconnais la prouesse).

Produit par I. Thalberg, porté par un K. Vidor inspiré, ce film fascine toujours près de 95 ans après sa sortie. Pourtant, c'est du lyrisme et du romantisme à l'hollywoodienne, mais il y a quelque chose en plus. Visuellement, Vidor s'est imposé à moi comme un formaliste brillant, inspiré et doué. Cadres bien composés, vivacité du montage, bon rythme de la narration, c'est incontestablement une réussite, avec des coups de génie narratifs exemplaires, toujours aussi époustouflant malgré l'année de fabrication. Alors oui, c'est parfois trop lyrique, trop ampoulé et trop forcé, mais les acteurs sont très bons, les dialogues font mouche et c'est d'une fulgurante pertinence, avec des séquences de guerre proprement bluffantes. Très beau film donc, un peu long certes, mais qui mérite indéniablement le détour.

Dans le contexte très difficile de la première guerre mondiale, "La Grande Parade" nous présente l'histoire d'amour entre un fils à papa bourgeois américain et une paysanne française.
Présentant à la fois le rôle des Américains lors de la première guerre mondiale et les horreurs de celle-ci, le film reste particulièrement sentimental avec des scènes très touchantes: spoiler: la paysanne serrant la botte de son amant partant au combat, le fils à papa rentrant de la guerre en ayant une jambe en moins, les retrouvailles finales...

Un film classique à (re)voir.

une belle histoire d'amour et un très grand film, qui rend bien compte de nombreux aspects. Tout d'abord le fils à papa, désœuvré et rebelle, qui se laisse entraîner dans la guerre par dépit et par contradiction; ensuite l'état d'esprit des Américains vis à vis de l'engagement dans le conflit. Puis le film devient absolument excellent lorsqu'il montre l'engagement au combat, la boucherie, les conditions épouvantables, la presque fraternisation avec l'ennemi et la difficulté à tuer de sang-froid, puis le terrible retour du soldat invalide. Un seul regret le film comporte quelques longueurs, notamment dans sa première partie, qui créent par moment une certaine lassitude pour le spectateur. Enfin la bande son n'est pas géniale.