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Schwann
10 abonnés
261 critiques
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3,5
Publiée le 9 juillet 2012
Si on craint un instant d'assister simplement à une rétrospective savante de la sorcellerie à travers les âges - surtout au début -, ce n'est finalement pas le cas. Christensen met en place des situations pour illustrer ses propos. Les effets cinématographiques, les costumes et les maquillages sont particulièrement réussis pour l'époque - en parlant de cela ... des nus en 1922 ? Christensen créé une atmosphère sombre, entrecoupée d'instants plus éthérés. La conclusion, qui met en relation le début du XXème siècle avec les cas de sorcellerie du Moyen-Age, est appréciée du fait qu'elle ne cherche pas à donner triomphalement des généralités, mais suggère seulement des rapprochements. Enfin, assister à la projection d'un film muet avec un pianiste qui élabore une bande-sonore en direct, c'est un beau moment !
Très étrange et tracassant, c'est un sorte de documentaire sur la sorcellerie mais sa dépasse largement le doc fiction. J'ai aimé ce coté Romanikoff par Christensen. A voir
documentaire très instructif qui nous apprend magnifiquement bien l'histoire de nos ancètres! ceux qui s'interessent à la sorcellerie seront heureux de trouver ce film de même niveau que nosferatu.
Paradoxe ou duplicité inconsciente de la fiction quand elle aborde le surnaturel : « La sorcellerie à travers les âges » dénonce vigoureusement l’obscurantisme, l’irrationalité perverse et sadique des inquisiteurs qui ont réellement « créé » l’épidémie de sorcellerie avec des phénomènes pathologiques naturellement explicables, et dans le même temps, met en scène, c’est-à-dire rend vraisemblables, les fantasmagories, les délires, qu’ils engendrent. Le film est un joyau du cinéma des années vingt, dont la fécondité a posé les bases de genres toujours présents : le film noir, le fantastique… Sa manière de montrer le surnaturel, les tourments religieux, les souffrances physiques et morales, annonce un autre grand réalisateur scandinave : Dreyer. La dénonciation finale de la persécution de la nature féminine en ses faiblesses rappelle « La sorcière » de Michelet, comme d’ailleurs la charge contre l’obscurantisme cléricale. C’est beau, c’est indispensable à une érudition cinéphilique sérieuse.
Je suis bien embêté, c'est un très bon film, à sa sortie ça a dû faire un sacré scandale (1922), on voit des scènes de nu féminin (de dos, mais quand même), des démons très biens faits. Mais j'avoue que toute la partie fiction ne m'a pas intéressé outre mesure. J'ai vu la version la plus longue du film, c'est à dire celle où il n'y a pas 24images/secondes et où on a les filtres de couleur, et je trouve ça vraiment long 1h45 là dessus, malgré toutes les qualités que possède ce film. La musique est certes très belle (du moins celle que j'avais avec ma version), mais lest intertitres explicatifs cassent un peu le rythme. Bon je suis conscient qu'il n'avait pas le choix, mais d'habitude je n'ai pas de problème avec les films muets, mais là j'avoue que je les ai trouvés un peu envahissant. Par contre le fait que le film soit scandinave et très vieux donne un aspect occulte très plaisant au film, c'est comme ouvrir un vieux bouquin sur la sorcellerie et ça c'est plaisant. Mais je suis assez déçu, je n'ai pas réussi à m'intéresser à autre chose qu'aux dessins explicatifs du début que je trouvais fascinant. Mais ça reste un bon film qu'il faut voir et que je reverrai.
Tourné sur deux ans entre 1919 et 1921, "Häxan" va être le plus ambitieux film scandinave de son temps et reste un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui un docu-fiction (un documentaire mis en scène). Le film dont le sujet est dans le titre est divisé en sept chapitres d'un quart d'heure chacun essentiellement consacrées au Moyen Age et à l'Inquisition, à l'exception du premier consacré à l'Antiquité entièrement illustré par des gravures et du dernier qui se passe dans les années 20. Par ce dernier chapitre moderne, Christensen démontre que l'ignorance même dans un monde moderne engendre des croyances aussi stupides qu'au Moyen Age et que des charlatants en profiteront toujours de certains malheurs, qu'ils soient médecins, psychiatres ou voyants ocultes. Une reflexion très philosophique sur le sujet. Par son ambition exceptionnelle et ses innovations techniques pour l'époque, le film influencera énormement Murnau pour son tournage de "Faust". Pour obtenir la noiceur du sujet, Christensen tourna presque entièrement de nuit, chose inédite à l'époque, avec une pellicule qui avait du mal à capturé la couleur bleue (d'où le regard vitreux de certains acteurs). Pour la séquence du vol des sorcières, plus de 75 acteurs furent filmés sur des balais et il fallut inventer une nouvelle tireuse optique pour réussir à truquer le plan en surimpression d'une maquette géante contruite sur une tournette nécessitant 20 machinistes pour l'actioner. Aujourd'hui hormi le premier chapitre, le film reste toujours aussi impressionant par son atmosphère onirique et moyen ageux, son casting et ses costumes.
Bon alors film de 1922 sur la sorcellerie, je me dis que c'est un grand classique (en plus les surréalistes ont kiffé... mais je me demande vraiment pourquoi, parce que l'humour est très moyen... peut-être pour la référence au freudisme de la fin que je mentionne plus loin... enfin). En fait c'est vraiment pas génial : ça se veut un encyclopédie visuelle, mais on apprend rien (et le comble c'est que je ne sais rien sur le sujet : autrement dit, on apprend vraiment rien. Conclusion possible : c'est du second degré... mais même à cette condition, c'est vraiment pas assez drôle). C'est trop vieux maintenant pour qu'on adhère à la réalisation, parce que Christensen a eu la bonne idée de mettre un filtre rouge sur toutes les scènes pour faire plus maléfique... du coup c'est encore plus bidon. En plus c'est incohérent, pas très intelligent, décousu dans la narration, avec des idées toutes faites à chaque phrase et un manque de recul critique patent. Bon l'étoile et demi, c'est pour la fin, où l'auteur met en parallèle la sorcellerie médiévale et l'hystérie psychanalytique, ce qui laisse supposer une continuité dans l'investissement par les pouvoirs (Inquisition par le Christianisme d'une part, psychanalyse freudienne d'autre part), et quelques petites réflexions dans le sens d'un perfectionnement du pouvoir (cf Foucault, hi hi). Bon ne mentons guère, ça reste quand même très long, et pas très bon (et puis on comprend pas trop l'intention de l'auteur en fait : le coup des reconstitutions qui ont la prétention de montrer non pas le vrai, mais l'approximatif, voire le faux, c'est juste un peu lourd au bout d'1h45...). Et puis vous repasserez pour l'horreur... Genre 6/20.
Et bien sûr, toutes les critiques sur le Tching's cine : http://tchingscine.over-blog.com/
Une excellente surprise car avant la vision de ce film je m'attendais juste à une oeuvre se contentant de présenter des séquences sur l'occultisme de la sorcellerie et du satanisme. Les scènes de ce type sont d'ailleurs nombreuses dans ce film et rendues fascinantes par des maquillages, des décors et un aspect technique bluffants, et l'oeuvre est souvent orchestrée par des séquences chocs (sorcières embrassant le cul du Diable, l'accouchement de deux démons,...) qui serait déjà très audacieuses dans un film d'aujourd'hui. Mais là où le film est le plus remarquable c'est quand il montre que l'aspect le plus sataniste ne réside pas chez le Diable mais dans l'esprit humain car les scènes les plus terrifiantes sont sans conteste celles présentant les atroces tortures physiques et mentales venant de l'Inquisition qui entendait combattre ironiquement le Diable et la sorcellerie. Le dernier chapitre (il y en a sept en tout!) achève de rendre ridicule l'intolérance religieuse présentant à l'époque actuelle des explications tout à fait logiques à ce qui paraissaient hier des manisfestations du démon ou de la sorcellerie. Docu-fiction avant l'heure, le brillant Benjamin Christensen a réalisé une oeuvre fantasmagorique, anticléricale, choquante, fascinante, totalement unique mais qui est aussi un vibrant et très intelligent appel à la tolérance.
Il s’agit d’un documentaire muet sur les sorcières au Moyen Age. Ce film dénonce avant tout, la cruauté de l’inquisition en montrant les différentes tortures que les femmes accusées de sorcellerie pouvaient subir. Ce film est vraiment très osé pour l’époque ; il l’est d’ailleurs encore pour aujourd’hui … Notre attention et notre curiosité est maintenue jusqu’à la dernière minute. J’ai été véritablement impressionné de voir autant de trucages pour un film de cette époque.
Ce qu'il y a de bien avec les films de cette époque, c'est qu'ils semblent être hors du temps. Ce film qui traite de la sorcellerie est exceptionnel et il fait vraiment peur. On y croit vraiment !