Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Benjamin A
707 abonnés
1 922 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 6 octobre 2014
Réalisé en 1922 par le danois Benjamin Christensen, "Häxan - La sorcellerie à travers les âges" a pour ambition de retracer à travers sept chapitres la sorcellerie à travers les âges, évoquant ses origines les plus ancienne jusqu'à maintenant.
En tout cas, c'est un film qui ne m'a pas laissé indifférent. Passant des divinités de l'antiquités jusqu'à divers représentation du diables en passant par la sorcellerie au moyen âge, les scènes mémorables et marquantes ne manquent pas. Il mélange ici plusieurs genres, parfois totalement fantastique, d'autres plus documentaire ou encore burlesque, il fait preuve d'originalité et nous emmène dans des sentiers souvent inattendus.
Le film en lui-même est assez osée, il n'hésite pas à critiquer la religion (que ce soit au moyen âge ou maintenant) et les excès qui en découlent, l'irrationalité, l’ignorance ou encore la nature humaine dans son ensemble, notamment lorsqu'il prend le point de vue subjectif des sorcières. Mais surtout, il arrive bien à retranscrire une atmosphère sombre, onirique, maléfique et par moment fascinante. Néanmoins, "Häxan" souffre parfois d'un ton un peu trop démonstratif dans ses messages, donnant lieu à quelques petites lourdeurs.
Le film est aussi osé par sa manière d'être parfois proche de l'érotisme d'autres du grotesque. Christensen fait preuve d'une certaine inventivité et beaucoup de ses plans sont assez riches, comprenant plusieurs idées. En plus d'être bluffant par son audace, il l'est aussi par ses effets spéciaux, trucages, reconstitution et costumes. Christensen nous transporte dans les différentes époques qu'il met en scène avec brio et la représentation des différentes démons, sorcières ou autres participent à l'atmosphère occulte du film. Les acteurs sont aussi très bons et ce dans tous les registres.
Bref, si il n'est pas sans reproche, ce docu-fiction est loin de laisser indifférent que ce soit par son propos, les différentes époques qu'il représente ainsi que sa qualité visuelle défiant l'épreuve du temps.
Presque un siècle après sa réalisation, Häxan, La Sorcellerie à Travers les Âges, étonne toujours par sa liberté de ton et surtout par les moyens techniques qu'il met en œuvre pour étayer son propos. Lire notre critique complète sur le site Terreurvision.
"La sorcellerie à travers les âges" ou « Häxan » selon le titre suédois original est absolument une œuvre majeure du cinéma muet, sans doute trop mésestimée du fait de la relative confidentialité de son auteur, le metteur en scène danois Benjamin Christensen. Le film nous propose un curieux et fascinant mélange entre documentaire et fiction. De formation scientifique (il avait entamé des études de médecine dans sa jeunesse), Christensen s'interroge à travers la sorcellerie sur le sort fait aux femmes depuis la naissance du christianisme (Eve n'a-t-elle pas tenté Adam dans l’épisode la pomme ?). Très original encore aujourd'hui dans sa forme, le film se présente comme un exposé ou une leçon donnée par le metteur en scène qui en préambule apparaît face caméra pour exposer le plan rigoureux de sa démonstration. Un découpage en sept actes qui rendront compte des méfaits de la sorcellerie sous toutes ses formes et à toutes les époques. Le premier acte essentiellement composé de vues picturales et d'inserts explicatifs dresse un bilan de l'obscurantisme qui a pendant des siècles guidé l'homme, désarmé face à sa condition de mortel qui l'amène à expliquer tout ce qu'il ne comprend pas par l'intervention céleste. L'homme étant dual il était fatal que la manifestation divine prenne deux formes dont celle du diable pour tenter de justifier sinon d'expliquer toutes les exactions et transgressions des tabous. Les sorcières, dites Häxan en suédois, sont très vite apparues comme un repoussoir facile et une manière très pratique d'expier les péchés. Transposer sur un ou une autre ses mauvais instincts est le plus sûr moyen d'apaiser sa conscience. Christensen de façon très docte, à l'aide d'une règle qu'il promène sur des gravures du XVIIème siècle, illustre le sort réservé aux femmes reconnues sorcières qui servaient de réceptacles à l'ignorance, la culpabilité et la peur qui dictaient alors les conduites. Si l'homme avança longtemps très lentement dans le domaine de la science, son imagination ne fut jamais en reste pour ce qui est de la torture abondamment utilisée pour faire avouer l'inavouable. À ce jeu-là, les puissants gagnaient à tous les coups et pouvaient ainsi continuer d'asseoir leur domination. Après cette introduction qui pose clairement le contexte, Christensen peut passer aux cinq actes chargés d'illustrer le préambule. On quitte alors les gravures pour la chose filmée où en plus de son esprit scientifique et rigoureux, Christensen fait montre d'un talent graphique exceptionnel qui donne vie de manière envoûtante aux gravures exposées en introduction. Les tons sépia et bleu cobalt qui colorent les scènes selon qu'elles se passent de jour ou de nuit, nous plongent dans un univers inconnu propice à laisser vagabonder l'imaginaire qui impressionnait autrefois notre âme d'enfant comme par magie subitement ressurgie. Le travail sur la photographie de Johan Ankerstjerne immensément reconnu au Danemark dans les années 1910 est impressionnant notamment sur les gros plans saisissants de vérité. Les décors multiples très fouillés rendent crédible la réputation du film d'être le plus gros budget jamais dépensé pour un film muet en Europe. La musique additionnelle interprétée par le Bulgarian Chamber Orchestra et composée par Bardi Johannsson (leader du groupe islandais Bang Gang) en 2006 achève de nous transporter en ces temps lointains où l'homme implorait en permanence le divin et redoutait les ténèbres. Ne perdant jamais le fil de sa démonstration, Christensen en réaliste humaniste termine son film par un septième acte où il s'interroge sur le réel degré d'évolution de l'homme alors qu'à l'entrée du XXème siècle la science lui permet de dominer son environnement. Les vieilles peurs ont-elles réellement disparues ? Le sort fait aux femmes ne s'appelle plus désormais sorcellerie mais hystérie et les inquisiteurs ont troqué leurs soutanes contre les blouses blanches des psychiatres. Tel est le triste constat de Christensen qui nous appelle à la vigilance. "La sorcellerie à travers les âges" au-delà de son esthétique somptueuse, fait œuvre de réflexion sur la condition humaine selon un procédé unique jamais utilisé auparavant qui en fait tout le prix. Certains réalisateurs comme Christensen ou Charles Laughton ("La nuit du chasseur",1955) n'ont pas eu besoin de nombreux coups d'essai pour laisser à la postérité un chef d'œuvre intemporel. William Friedkin ne s'y est pas trompé qui a sans doute puisé dans "Häxen" pour donner vie à "L'exorcisme" (1975).
Si les propos de ce film de 1922 paraissent aujourd'hui redondants, naïfs et peu instructifs, les passages de pure fiction sont quant à eux sublimes et vraiment réussis. En effet, "Haxan" est esthétiquement et techniquement superbe avec ses décors grandioses et un maquillage bluffant. Si l'ambiance horrifique est loin d'être aussi palpable que pour le "Nosferatu" de Murnau, il n'est toutefois pas étonnant que l'oeuvre de Christensen ait autant influencer le cinéma d'épouvante. Une belle fresque expressionniste qui vaut le détour.
Paradoxe ou duplicité inconsciente de la fiction quand elle aborde le surnaturel : « La sorcellerie à travers les âges » dénonce vigoureusement l’obscurantisme, l’irrationalité perverse et sadique des inquisiteurs qui ont réellement « créé » l’épidémie de sorcellerie avec des phénomènes pathologiques naturellement explicables, et dans le même temps, met en scène, c’est-à-dire rend vraisemblables, les fantasmagories, les délires, qu’ils engendrent. Le film est un joyau du cinéma des années vingt, dont la fécondité a posé les bases de genres toujours présents : le film noir, le fantastique… Sa manière de montrer le surnaturel, les tourments religieux, les souffrances physiques et morales, annonce un autre grand réalisateur scandinave : Dreyer. La dénonciation finale de la persécution de la nature féminine en ses faiblesses rappelle « La sorcière » de Michelet, comme d’ailleurs la charge contre l’obscurantisme cléricale. C’est beau, c’est indispensable à une érudition cinéphilique sérieuse.
Une excellente surprise car avant la vision de ce film je m'attendais juste à une oeuvre se contentant de présenter des séquences sur l'occultisme de la sorcellerie et du satanisme. Les scènes de ce type sont d'ailleurs nombreuses dans ce film et rendues fascinantes par des maquillages, des décors et un aspect technique bluffants, et l'oeuvre est souvent orchestrée par des séquences chocs (sorcières embrassant le cul du Diable, l'accouchement de deux démons,...) qui serait déjà très audacieuses dans un film d'aujourd'hui. Mais là où le film est le plus remarquable c'est quand il montre que l'aspect le plus sataniste ne réside pas chez le Diable mais dans l'esprit humain car les scènes les plus terrifiantes sont sans conteste celles présentant les atroces tortures physiques et mentales venant de l'Inquisition qui entendait combattre ironiquement le Diable et la sorcellerie. Le dernier chapitre (il y en a sept en tout!) achève de rendre ridicule l'intolérance religieuse présentant à l'époque actuelle des explications tout à fait logiques à ce qui paraissaient hier des manisfestations du démon ou de la sorcellerie. Docu-fiction avant l'heure, le brillant Benjamin Christensen a réalisé une oeuvre fantasmagorique, anticléricale, choquante, fascinante, totalement unique mais qui est aussi un vibrant et très intelligent appel à la tolérance.
Je suis bien embêté, c'est un très bon film, à sa sortie ça a dû faire un sacré scandale (1922), on voit des scènes de nu féminin (de dos, mais quand même), des démons très biens faits. Mais j'avoue que toute la partie fiction ne m'a pas intéressé outre mesure. J'ai vu la version la plus longue du film, c'est à dire celle où il n'y a pas 24images/secondes et où on a les filtres de couleur, et je trouve ça vraiment long 1h45 là dessus, malgré toutes les qualités que possède ce film. La musique est certes très belle (du moins celle que j'avais avec ma version), mais lest intertitres explicatifs cassent un peu le rythme. Bon je suis conscient qu'il n'avait pas le choix, mais d'habitude je n'ai pas de problème avec les films muets, mais là j'avoue que je les ai trouvés un peu envahissant. Par contre le fait que le film soit scandinave et très vieux donne un aspect occulte très plaisant au film, c'est comme ouvrir un vieux bouquin sur la sorcellerie et ça c'est plaisant. Mais je suis assez déçu, je n'ai pas réussi à m'intéresser à autre chose qu'aux dessins explicatifs du début que je trouvais fascinant. Mais ça reste un bon film qu'il faut voir et que je reverrai.
"La Sorcellerie à travers les âges" ou l'un des films essentiels au cinéma fantastique. Tourné à la fois comme un documentaire et à la fois comme un film de genre, le long-métrage du danois Benjamin Christensen étonne par sa maîtrise formelle de la fiction et la richesse de sa documentation. Et même si son étude de la démonologie se concentre essentiellement sur les sorcières pendant le Moyen-Âge, il donne une bonne vision de ce qui était considéré comme le mal dans l'Antiquité puis plus récemment vers le vingtième siècle. Pour chaque époque le réalisateur donne également les châtiments infligés à ceux qui sont accusés de fricoter avec le diable et tuti quanti : c'est l'occasion pour Christensen de faire une critique virulente de l'Église et de ses méthodes durant l'inquisition, en particulier en ce qui concerne les méthodes de torture. Elles sont répugnantes mais imaginatives, et conviennent bien aux prêtres sadiques qui les exécutaient sur des pauvres hères, souvent sur simple dénonciation. A ce titre, spoiler: le long procès de la vieille sorcière (dans les chapitres trois à cinq) est un modèle du genre tout ce qu'il y a de plus révoltant. Les derniers chapitres parlent quant à eux de l'hystérie et du somnambulisme avec force détails et des interprétations qui sont loin d'être idiotes et donnent à réfléchir. En somme, "Haxan" (en VO) est une vraie trouvaille cinématographique, instructive et captivante, qui malgré quelques coups de mous dans la version longue reste un grand film. A voir.
Voilà un film assez unique, aussi surprenant qu'intéressant, narré par le réalisateur lui même qui s'est bien documenté sur le sujet. Ce sujet porte sur la sorcellerie, les superstitions et leur évolution. En ce sens on a droit à des procédés filmiques saisissants pour l'époque (maquettes, gravures, peintures, surimpressions...). Le montage est original, on a droit à l'alternance entre documentaire et scéne filmée. On voit l'influence sur les films d'horreurs futurs dont L'Exorciste de Friedkin. Si le film aurait pu être plus ambitieux il reste très intéressant à voir pour un cinéphile et je pense que certaines scènes sont inoubliables.
Ce qu'il y a de bien avec les films de cette époque, c'est qu'ils semblent être hors du temps. Ce film qui traite de la sorcellerie est exceptionnel et il fait vraiment peur. On y croit vraiment !
La Sorcellerie À Travers Les Ages est sans aucun doute un élément important de l'histoire du cinéma, que ça soit dans le domaine du documentaire ou dans le domaine de l'horreur. En effet, ce film muet dano-suédois de 1922 fut certainement une grande source d'influence dans le mythe de l'horreur pour les années à venir. Le film est souvent à la frontière du réel et de la fiction en mélangeant images de livre d'histoire, maquettes et reconstitutions parfois fantasmées. Il aborde notamment les thèmes du diable, de la sorcellerie, de l'Inquisition et de la psychiatrie moderne. Sur le plan de la mise en scène, c'est riche en procédés cinématographiques et truffé de détails visuels. Les décors sont toujours très travaillés ce qui génère une véritable atmosphère (ex : la scène de Sabbat). Les chapitres sur l'Inquisition sont particulièrement instructifs. D'une manière générale, le réalisateur Benjamin Christensen nous montre comment, de siècles en siècles, l'Homme utilise son imagination pour mettre un nom sur ce qu'il ne comprend pas ou sur ce qui lui fait peur. Ainsi, les événements qui découlent d'une cause inconnue comme les intempéries, la chance ou la malchance, la laideur, la maladie ou encore la mort doivent trouver une explication incarnée par le Mal et ses disciples. Il est à noter que la femme et la sexualité féminine sont souvent liées à cette mythologie : le diable est celui qui pousse la femme à l'adultère et à la perversion (ce qui en fait une sorcière) et la femme dépressive (souvent à cause d'une insatisfaction sexuelle) devient folle et possédée.
Débutant tel un documentaire sur les croyances antiques, cet hybride évolue en saynètes fictives à caractère historique pour illustrer les différentes manifestations de la superstition médiévale liée tant au poids de l'Eglise qu'à la méconnaissance scientifique et au besoin universel de bouc-émissaires, ces fameuses sorcières qui en ont parfois seulement les charmes. Malgré des commentaires didactiques ou explicatifs assez lourds et un certain simplisme, la narration exploite la réalité des véritables vices ou défauts qui ont conduit à torturer, excommunier ou brûler consciemment des innocent(e)s dans une mise en scène inspirée. Se terminant sur un appel à une remise en cause contemporaine puisque notre société s'est contentée de transformer les accusations ou les punitions sans changer le fond de leur raison d'exister, l'audacieux réalisateur (qui joue le Diable lui-même) offre une touchante réhabilitation à ces femmes qui dérange(ai)nt. Du vrai féminisme!
Tourné sur deux ans entre 1919 et 1921, "Häxan" va être le plus ambitieux film scandinave de son temps et reste un précurseur de ce qu'on appelle aujourd'hui un docu-fiction (un documentaire mis en scène). Le film dont le sujet est dans le titre est divisé en sept chapitres d'un quart d'heure chacun essentiellement consacrées au Moyen Age et à l'Inquisition, à l'exception du premier consacré à l'Antiquité entièrement illustré par des gravures et du dernier qui se passe dans les années 20. Par ce dernier chapitre moderne, Christensen démontre que l'ignorance même dans un monde moderne engendre des croyances aussi stupides qu'au Moyen Age et que des charlatants en profiteront toujours de certains malheurs, qu'ils soient médecins, psychiatres ou voyants ocultes. Une reflexion très philosophique sur le sujet. Par son ambition exceptionnelle et ses innovations techniques pour l'époque, le film influencera énormement Murnau pour son tournage de "Faust". Pour obtenir la noiceur du sujet, Christensen tourna presque entièrement de nuit, chose inédite à l'époque, avec une pellicule qui avait du mal à capturé la couleur bleue (d'où le regard vitreux de certains acteurs). Pour la séquence du vol des sorcières, plus de 75 acteurs furent filmés sur des balais et il fallut inventer une nouvelle tireuse optique pour réussir à truquer le plan en surimpression d'une maquette géante contruite sur une tournette nécessitant 20 machinistes pour l'actioner. Aujourd'hui hormi le premier chapitre, le film reste toujours aussi impressionant par son atmosphère onirique et moyen ageux, son casting et ses costumes.
"Häxan" est un film assez incroyable dans son genre : c'est une co-production suédo-danoise de 1922, réalisée par le seul autre réalisateur scandinave connu de l'époque après Dreyer, Benjamin Christensen (qui, également acteur, incarne rien de moins que le Diable), prenant des allures de faux-documentaire sur la sorcellerie et mettant en scène de la nudité, de la torture et même un peu de gore. Soit autant de raisons d'y jeter un oeil curieux. Pour peu que l'on possède la version longue, qui l'est peut-être un peu trop, il y a moyen d'être légèrement déçu, mais il n'empêche que les reconstitutions historiques sont assez réalistes, de même que les maquillages et les costumes (le Diable est à la fois ridicule et totalement fidèle à l'iconographie médiévale). Le film est libre de droit et trouvable assez facilement : ça vaut le coup d'oeil.
Ce film m'a tout de suite intrigué quand j'ai appris son existence. Le titre dégage quelque chose, il pourrait être celui d'un vieux livre poussiéreux abandonné dans la réserve d'une bibliothèque... Et le fait que ce soit un film muet scandinave participe à l'aura de l’œuvre. Je me suis donc jeté dessus, impatient de découvrir ce qu'elle a à offrir.
La démarche du réalisateur est avant tout informative. Il narre la naissance de la sorcellerie dans les civilisations perse et égyptienne avant de s'attarder très longuement sur son impact sur la société du Moyen-Âge puis il conclue en faisant un lien avec le XXième siècle. Au départ, les nombreux panneaux explicatifs sont entrecoupés de gravures et de dessins d'époques servant à illustrer les propos. Lorsqu'on arrive au sujet des sorcières, le réalisateur met en scène des reconstitutions n'ayant pas toujours de lien direct entre elles. Ces scénettes exposent les différentes étapes de la condamnation d'une femme et ses répercussions sur les autres personnages, ce qui permet de retranscrire assez justement la paranoïa qui régnait à l'époque.
Le long-métrage représente également les sabbats et les invocations du Diable sans pudeur (autant de nudité et de blasphèmes en 1922, il fallait oser). On regrettera le manque volontaire d'éclairage qui rend certains plans illisibles (et ce tout le long du film), mais l'ambiance de ces scènes est particulièrement soignée et les costumes restent impressionnants aujourd'hui encore. Par ailleurs, la magie est illustrée par des effets spéciaux basiques (surimpressions, fondus) qui donnent l’impression que le réalisateur cherche continuellement à trouver de nouveaux moyens de montrer l'impossible. D'une certaine manière, cela confèrent au film le même charme qu'ont les courts-métrages de Méliès.
Bien que La Sorcellerie à travers les âges soit mi-chemin entre le documentaire et le film fantastique, il ne reste pas le cul entre deux chaises. L'ensemble sait où il va et plonge efficacement le spectateur dans cette culture occulte. Et si le point de vue exprimé n'est pas neutre, il n'en reste pas moins intéressant.