Companeros est un western qui a priori a plutôt de bonnes critiques, et pourtant c’est un film assez décevant vu le casting et le réalisateur. C’est décousu et fade.
Ok, Companeros est riche en action, on ne peut pas dire qu’on s’ennuie, et comme dans tout western spaghetti, il y a des moments curieux. Globalement c’est plutôt amusant, mais la narration chaotique, le côté foutraque et pot-pourri de l’ensemble, la relative superficialité du film (c’est clairement une pochade sans relief particulier), font que le film est assez pénible parfois à suivre. En plus tout n’est pas franchement crédible, avec ces étudiants qui veulent mener leur révolution dirigés par un vieux prof. Honnêtement l’histoire n’est pas assez ficelée, et le film finit par être lourd à digérer.
Cela en dépit des efforts des acteurs. Comme souvent Franco Nero est irréprochable, et assure toujours avec charisme et second degré classieux. Il hérite d’un personnage excentrique mais pas forcément très crédible cependant. Face à lui Tomas Milian n’est pas mauvais du tout mais c’est clair qu’il se fait voler la vedette par Franco Nero, étant plus lisse, plus dans le registre classique du western spaghetti. En regard de ces acteurs on trouve un Jack Palance qui s’amuse visiblement mais ne sert pas à grand-chose si ce n’est à animer un peu le film. A noter aussi la présence de Karin Schubert dans un rôle féminin sans grande utilité.
Formellement le film séduira par quelques bonnes scènes d’action. Et on sent aussi un certain budget qui a permis une belle variété de décors, et une reconstitution plutôt de bonne qualité sans être non plus exceptionnelle. Le film a une certaine allure, et Corbucci, même si parfois il livre une mise en scène plus nerveuse que très claire, emballe son film plutôt correctement. Reste que ça manque un peu d’ambiance pour un western spaghetti, le rythme et le ton parodique l’ayant emporté. La bande son signée de Morricone dépareille d’ailleurs parfois un peu aussi !
Clairement ce Companeros est un western plus alimentaire qu’autre chose, qui joue la carte de la semi-parodie sans se montrer ni très imaginatif ni très rigoureux. C’est parfois amusant, quelquefois franchement ridicule (les tortues), et malgré le rythme et une certaine classe visuelle, le résultat laisse dubitatif. 2