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    La Foule
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    Jack G
    Jack G

    5 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2020
    Un an avant le jeudi noir d’octobre 1929, King Vidor livre une imposante fresque cinématographique pour l’époque, dans l’atmosphère foisonnante et insouciante de la mégalopole new-yorkaise.
    Bien qu’étant une production muette oubliée au fil du temps, La Foule est une véritable surprise technique et scénaristique, injustement négligée par le public. Cette fable des temps modernes repose sur un scénario simpliste, mais la richesse des émotions et la maîtrise de la mise en scène rendent le résultat bouleversant, réaliste et intemporel.
    Depuis sa plus tendre enfance, John Sims a toujours été persuadé qu’il allait devenir quelqu’un d’important, un rêve entretenu par son père. Il faut dire que sa date de naissance elle-même laisse présager une vie peu banale : arriver au monde le jour de la Fête nationale américaine, qui plus est au début d’un nouveau millénaire, reste un exploit. Dès lors, son existence démarre sur une voie royale, celle d’un enfant choyé dans un cadre aisé et privilégié. Mais à l’âge de 12 ans, la cruelle réalité le rattrape, emportant brutalement son père. A 21 ans, John, désireux de devenir cet homme important qu’il a toujours rêvé d’être, part à la conquête de New-York et du légendaire « rêve américain ». Mais cet homme qui se croit extraordinaire se retrouve noyé dans la foule ordinaire d’une ville immense, absorbé par un quotidien que l’on peut définir par le célèbre adage : métro, boulot, dodo. Loin de la vie qu’il avait imaginée, il s’installe dans un petit appartement, intègre une compagnie d’assurances où il exécute chaque jour les mêmes tâches administratives, rencontre Mary et l’épouse, puis fonde une famille, comme chaque individu de la foule qu’il compose lui-même.
    Grâce à des travelling vertigineux, que ce soit le long de la façade d’un gratte-ciel ou dans une vaste nurserie, King Vidor montre une réelle maîtrise de la mise en scène afin de faire prendre conscience au spectateur de la banalité de ce vaste monde.
    Malgré le scénario en apparence simpliste, celle de la vie d’un homme ordinaire, La Foule n’est pas une production ennuyante et conserve une fraicheur intacte grâce à un ton juste et de profondes émotions. Le rêve, l’optimisme et l’espoir accompagnent le propos du début jusqu’à la fin, mais la tragédie n’est pas oubliée, à l’image d’une existence normale malmenée par des hauts et des bas.
    La romance entretenue par John et Mary, bien qu’ordinaire, conserve une beauté émouvante, dont le paroxysme s’incarne dans une scène sublime au pied des chutes du Niagara, là aussi, stéréotype de l’idylle amoureuse. Les regards, les gestes affectueux et les sourires naïfs sont un vrai réconfort dans le quotidien morne du jeune couple, et sont la vraie force de ce long-métrage.
    Dans la peau du rêveur John Sims, James Murray offre un jeu convaincant dans son premier rôle au cinéma, incarnant joyeusement l’innocence d’une génération de jeunes américains. Face à lui, l’élégante et sublime Eleanor Boardman obtient l’un des principaux rôles de sa carrière dans le cinéma muet, celui de Mary, l’épouse modèle et classique. Toutefois, contrairement à son mari, elle fait preuve d’une maturité qui contraste avec l’insouciance et l’inexpérience de John, toujours occupé à jouer du banjo ou ne faisant aucun effort dans la vie quotidienne. Cette mésentente, aggravée par le triste et difficile constat d’une vie ordinaire pour John, conduit à une séparation inévitable.
    En assistant à la rencontre et à la vie quotidienne du couple John-Mary, en passant par leur voyage de noces et la naissance de leur premier enfant, on finit par ressentir une empathie pour ces jeunes américains qui tentent de s’en sortir avec leurs propres moyens, soutenant la pression d’une masse qui leur impose le chemin à suivre. Dès lors, on ne peut rester insensible face à la tragédie qu’ils affrontent après une annonce pourtant prometteuse pour John, qui reste comme la scène la plus marquante du film.
    Cette fable fraîche, insouciante et optimiste parvient donc à surprendre et émouvoir malgré son sujet terriblement classique, et mérite une notoriété bien au-delà de celle qui est la sienne aujourd’hui. Néanmoins, on regrette l’épilogue choisi par le cinéaste parmi les sept autres fins qui ont été tournées, qui reste peu convaincante.
    sarareve
    sarareve

    1 abonné 5 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2012
    Rarement un film muet de cette époque n'a touché du doigt d'aussi près la vie dans toutes ses subtilités, des rapports humains, amoureux, spoiler: du deuil
    , des aspirations...
    Une merveille.
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