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    Mysterious object at noon
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    leo hans 2014
    leo hans 2014

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    5,0
    Publiée le 6 juin 2024
    Avec son premier long-métrage, Mysterious Object at Noon, Apichatpong Weerasethakul livre son manifeste cinématographique. Poétique, doux, libre, inventant en permanence sa propre forme, ludique, s'extirpant de tout cadre narratif traditionnel, imposant son propre rythme et demandant au spectateur de laisser ses habitudes à l'entrée de la salle, Mysterious Object donne le la de l'œuvre d'Apichatpong. On s'émerveille, on se perd et on s'ennuie parfois, mais on assiste à la naissance d'un grand cinéaste. Objet unique dans une filmographie unique, on peut ce film trouver génial ou brouillon, peu importe, car comme pour chacun de ses six autres long-métrages, on est envouté pas cette divine sensation de n'avoir jamais vu ça avant tout en étant totalement chez soi. Cadavre exquis pour cinéma vivant.
    In Ciné Veritas
    In Ciné Veritas

    89 abonnés 922 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mars 2016
    Mysterious object at noon est le premier long-métrage d’Apichatpong Weerasethakul. Réalisé en 2000 et récemment restauré par la Film Foundation de Martin Scorsese, ce film expérimental a enfin été distribué dans les salles françaises en janvier 2016.
    Plus de détails sur notre blog ciné :
    LBDC
    LBDC

    104 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 janvier 2016
    En l’espace de sept longs-métrages, Apichatpong Weerasethakul, est devenu une sorte d’incontournable dans le paysage cinématographique contemporain. Grand habitué du Festival de Cannes – il y a déjà remporté le Prix Un certain regard, un Prix du Jury et une Palme d’or – Weerasethakul a su construire une vision singulière dans laquelle des images étranges, souvent oniriques, recèlent une dimension critique à l’égard de la société thaïlandaise. Son premier film, MYSTERIOUS OBJECT AT NOON (réalisé en 2000 mais jusque-là inédit en France), comporte déjà toutes les interrogations et pérégrinations mentales du cinéaste qui, finalement, ne fera que les répéter, mais sous de nouvelles modalités, au cours des six films qui suivront. Il est donc fascinant de voir que dès son premier film tout est déjà en place : le style documentaire, la narration déconstruite, les rapports entre fable et mythologie, entre réalité et imaginaire (il n’hésite pas à filmer son propre tournage de la fable), entre mémoire et histoire.

    MYSTERIOUS OBJECT AT NOON a la particularité scénaristique d’être construit comme un immense « cadavre exquis », jeu collectif inventé par les surréalistes qui consiste à faire composer une histoire par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles n’aient connaissance des précédentes interventions. La magie du film s’opère dès lors que Weerasethakul alterne les séquences d'interviews, où il filme des villageois thaïlandais en train d’enrichir une « histoire » qui s’articule autour d’une institutrice et d’un enfant infirme, avec les séquences où il met véritablement en scène cette histoire fabuleuse. Totalement surréaliste, cette fable dévie rapidement dans des élucubrations fantastico-poétiques dont émane une fraîcheur insouciante, car issue de l’imagination de personnalités très différentes (une marchande, des enfants, des sourds et muets, une troupe de théâtre…)
    De cette alternance entre images de fictions et images de documentaires naît une réflexion plus globale autour de principes de poétique classique, liés à la fois à l’origine de la fable, à son oralité (c’est-à-dire sa première forme de transmission) et, par conséquent, au rôle dévolu à la mémoire.

    Comme souvent chez Weerasethakul, rien ne passe par le texte. Seules les images ont vocation à éveiller notre curiosité et à envoûter notre inconscient. Il apparaît très vite évident que ses images ne peuvent se réduire à une lecture classique du signifié au signifiant. Et l’interprétation symbolique, allégorique ou mythologique, bien qu’elle ait son importance, peut également rendre hermétique une partie de son œuvre à quiconque ne parvenant pas à en déchiffrer les codes. Néanmoins, toutes ces catégories interprétatives et sémantiques, ne rendent pas compte de la portée véritable de ses images imageantes, dont les traces de réel survivent bien longtemps après la projection (le garçon qui joue dans la fable veut rapidement finir le tournage pour aller manger un KFC et finir la lecture d’un comics).

    Parcourant son pays sur près de quatre mois à la fin des années 1990, Weerasethakul y dessine son portrait, une sorte de cartographie même (les plans sur une moto, dans le train), dont la réalité politico-sociale va irriguer la nature de la fable que les villageois se transmettent un à un. Évidemment, cette chaîne de transmission fascine le cinéaste de par sa nature purement humaine. Elle manifeste ainsi les progrès de l’esprit, sa capacité d’imaginer une représentation de la réalité qui se conçoit davantage sur la nature, l’histoire et la psychologie des hommes plutôt que sur une vérité ou un quelconque savoir. Elle est pur produit de l’imagination, une production spontanée de l’esprit, bien souvent superflue et décalée. Cette fabulation poétique apparaît également soudaine et fugitive, c’est une « mythologie », non plus vécue comme un savoir véridique, mais comme une véritable puissance créatrice.

    C’est alors que la question de la communauté se pose pour Weerasethakul. Selon lui, tout le monde serait un jour poète, c’est-à-dire inventeur de fables. Bien que ce soit l’esprit des villageois qui conçoivent ces images, la fable ne vient que par la parole. Cette oralité qui circule de l’image imageante au texte prononcé, et inversement. Il y a donc un équilibre à trouver ; une harmonie entre le partage de l’esprit et celui de la parole. C’est-à-dire entre le plaisir de la fable (ses envolées lyriques, surréalistes, édifiantes) et celui du savoir véridique, autrement dit son aspect pédagogique (ces allégories, ces symboles, ces mythes locaux).

    Cette idée du peuple, de la communauté, comme force agissante et productrice de ses propres croyances constitue le cœur de la réflexion philosophique du premier long métrage de Weerasethakul. Il faut alors considérer l’histoire, la culture et la langue (l’oralité poétique, son expressivité) comme constitutive de la fable que nous content les villageois. Ils deviennent eux-mêmes « poètes » par la langue et en raison de cette époque circonscrite qui est la leur. Et la fable prend son originalité, sa spécificité en raison des dimensions inconscientes qui les poussent à créer, et ce, selon leurs propres intérêts : les enfants font surgir des extra-terrestres (la science-fiction américaine ?) et un Tigre-Sorcier (une légende asiatique bien connue). C’est alors que l’on peut mesurer la « qualité » de la fable à sa puissance d’expressivité, et non aux intentions qu’ils veulent lui donner. L’histoire thaïlandaise, sa mythologie aussi, y font des incursions quasi involontaires à l’image de cette histoire d’enfant sauvé d’un crash d’avion, d’abord récupéré dans une véritable émission télévisée, puis intégrée à la fable, et ce faisant, devient à son tour document historique. Et si la vraisemblance reste l’exigence poétique de la fable, et la cohérence du discours critique de Weerasethakul le prouve, l’imagination des villageois insuffle un plaisir de vie par une sorte de réalisme inconscient qui irrigue les séquences documentarisantes (les derniers plans du film montrent des gamins qui jouent au foot, ou bien avec des animaux…).

    MYSTERIOUS OBJECT AT NOON démontre, une nouvelle fois (pour la première fois), toute la capacité de ce cinéaste à insuffler une énergie, une expressivité à ses récits fabuleux. Si la Thaïlande reste son terrain de jeu favori, ses images, ses visions, sont portées par une universalité (politique, sociale) qui donne tout son charme à l’ornement atypique de ses fables. On a beau être insensible à ces questions de poétique, le cinéma de Weerasethakul est, fort heureusement, jamais didactique et n’en reste pas moins exigeant. Comme la chaîne de transmission de fables, son cinéma repose sur notre esprit, c’est-à-dire notre pouvoir fabulateur, et sa capacité à se laisser immerger par ses images imageantes, sans en chercher forcément une vérité ou une ontologie secrète. C’est de là que naît la magie enchanteresse des images qu’il convoque et dans lesquelles on se projette. Même si cela demande parfois, une imagination débordante.

    Une analyse d'Antoine, sur Le Blog du Cinéma
    Jumgeo
    Jumgeo

    28 abonnés 19 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 janvier 2016
    Daté de 2000, ce curieux objet visuel de Weerasethakul, déjà très imprégné de sa veine expérimentale, prend pour prétexte une démarche surréaliste (le cadavre exquis) pour opérer une suture de différents pans de la réalité. Cela donne un film excitant, hybride par la volonté du réalisateur de nous transporter dans des sphères diverses de la réalité thaïlandaise.
    Anaxagore
    Anaxagore

    125 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 février 2008
    «Mysterious Object at Noon» (2000) de Weerasethakul mérite-t-il sa réputation flatteuse? À titre personnel, j'ai bien envie d'en douter. Construit au moyen du «procédé» surréaliste du cadavre exquis, il est incurablement handicapé par la faiblesse congénitale dudit procédé. Le cadavre exquis, quel que soit le lieu de son application, m'est en effet toujours apparu comme une solution de facilité dévaluant l'objet qui en abuse. Et le film de Joe ne fait pas exception! Tout au plus reconnaîtra-t-on au réalisateur un talent cinématographique indéniable. Formé au creuset de l'art du documentaire, il produit implicitement un reportage magnifique sur son pays et les images qu'il nous offre valent le détour. Mais la vacuité finale du propos explicite laisse par contre le spectateur sur sa faim. Décevant...
    stebbins
    stebbins

    499 abonnés 1 747 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 26 février 2012
    La première incursion vers le cinéma d'Apichatpong Weerasethakul...Bien que le projet de Mysterious Object at Noon soit original, le documentaire du jeune thaïlandais est proprement ennuyeux, voire même décourageant. Ce premier essai manque cruellement de rythme et les différentes histoires inventées par les personnes interrogées n'ont guère d'intérêt. Seul l'idée initiale est attrayante : en prenant comme point de départ une histoire d'amour entre une professeur et son élève infirme, le cinéaste asiatique propose au spectateur un cadavre exquis cinématographique construit par des gens de tout âges et de milieux divers et variés : des enfants , des femmes, des invalides, etc...On sent également une certaine maîtrise du réalisateur derrière l'objectif de la caméra, et la photographie en Noir et Blanc est agréable...Pourtant, on regarde sa montre du début à la fin, en raison de nombreuses fautes de rythme. Un premier film décevant donc, bien loin de la virtuosité de Blissfully Yours et de Tropical Malady. Un petit ratage que l'on oubliera vite, car Weerasethakul se rattrapera par la suite.
    groil-groil
    groil-groil

    92 abonnés 185 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 juillet 2007
    le premier film de Joe, le plus expérimental des quatre, est un cadavre exquis narré par les habitants de son village.
    ce squelette de récit n'est évidemment qu'un prétexte à filmer son pays et les gens qui l'habitent, et qu'est-ce qu'il le fait bien !!!
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