Le Transporteur est un solide film d’action, qui a révélé Statham et qui fait plaisir à voir dans le cinéma français.
Le casting est franchement bien rodé dans l’ensemble. Statham mène la danse avec son talent habituel. Très concerné par son personnage, athlète brillant, il n’a pas un jeu d’acteur d’une grande variété mais comme d’habitude il ne se laisse pas aller et fait des efforts très louables. Il arrive même à réussir à faire de l’humour. En tout cas il se débrouille bien. A ses cotés Shu Qi déçoit. C’est la seule à vraiment décevoir ici d’ailleurs. Son jeu manque de naturel, son personnage est trop caricatural, l’humour qu’elle introduit fonctionne mal, bref, c’est un peu le point faible du film. En revanche on appréciera un François Berléand qui a parfaitement saisi la nature du film, et qui livre une prestation sérieuse mais sans trop, introduisant un net second degré. Les méchants sont suffisamment charismatiques et méchants pour le coup pour convaincre, avec la présence du trop rare Ric Young.
Le scénario ne casse pas des briques certes, mais ça roule comme sur des roulettes. Le film est très nerveux, riche en action, propose un peu d’humour, un soupçon d’émotion, et même si la surenchère de l’ensemble pourra agacer, tout comme l’histoire, finalement très prétexte, le résultat fonctionne, et c’est vrai, en grande partie grâce à Statham. En tout cas le film est généreux, divertissant, et assume pleinement son statut de film d’action badass, stéréotypé, mais direct. J’ai retrouvé par moment l’esprit du Baiser mortel du dragon. Le résultat ne plaira pas à tous, mais indéniablement, et malgré les nombreuses incohérences de l’ensemble, c’est percutant et distrayant.
La réalisation est maitrisée. Leterrier est nettement meilleur que Mégaton, parmi les disciples d’Europacorp, et le résultat s’en ressent. C’est clairement plus lisible dans l’action, on en profite mieux, c’est nerveux, très clipesque mais à bon escient, et globalement Le Transporteur est donc réussi en la matière, aussi car Leterrier n’en fait pas trop. Gros souci du deuxième Transporteur d’ailleurs. Si les décors sont tout à fait attrayants, ce n’est pas le cas de la photographie. Problème reccurent dans les productions Europacorp et problème important dans la série Le Transporteur. La photographie est totalement bidouillée, trafiquée, et finalement elle rend très mal par son artificialité. Coté action le résultat est percutant. Combats parfaitement chorégraphiés, fusillades réussies, effets pyrotechniques explosifs, courses poursuites percutantes (la première fait un peu peur mais en fait après ça s’améliore bien), le quota est rempli et il est bien rempli. La bande son ne plaira pas à tout le monde. Elle est assez clinquante et tapageuse, elle se voulait moderne mais elle est aujourd’hui du coup totalement dépassé et fait très cliché comme dans la série des Taxis. Bon, ça passe quand même.
Ainsi Le Transporteur est un bon épisode, tout à fait à la hauteur des exigences que l’on peut avoir pour ce genre de film. Surtout compte tenu du budget qui n’est pas celui d’une grosse production du genre. C’est propre, alerte, tapageur certes, mais pas désagréable du tout. 4.